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Critique de dvall


« Impurs » est le troisième roman de David Vann dans lequel je me plonge. Une troisième incursion dans l'univers glauque, flamboyant et dévorateur d'un auteur qui vit l'écriture comme une expérience cathartique. Chaque roman vous aspire comme dans un puits sombre et humide, et même si « Impurs » m'a déstabilisé dans les premières pages, me donnant l'impression que je naviguais dans des eaux bien différentes de celles de « Sukkwan Island » ou de « Goat Mountain », j'ai vite retrouvé la marque de l'auteur, comme des stigmates qui sans cesse réapparaissent dans son processus créatif. Ces stigmates sont ceux laissés par le dysfonctionnement familial, par le fardeau transgénérationnel, par la perpétuation des schémas destructeurs du père ou de la mère vers l'enfant.

La nature sauvage n'a pas ici la place qu'elle tenait dans les deux précédents romans que j'ai lus, même si elle apparaît ici et là par touches contrastées. Les paysages sauvages décrits dans « Impurs » relèvent davantage du monde intérieur du personnage principal. Galen est un garçon de vingt-et-un ans qui vit seul avec une mère oppressante d'amour et étourdissante de vanité. C'est un garçon frêle, perché très haut dans la spiritualité New Age, qui vénère les écrits de Kahlil Gibran et entretient avec la nourriture une relation troublée. Sa vie avec sa mère est ponctuée par les visites qu'ils rendent à sa grand-mère, dont la mémoire s'étiole irrémédiablement. C'est la mère de Galen qui gère l'argent de sa propre mère en fidéicommis, et cette situation rend malades de jalousie et de rancoeur sa soeur Helen et sa nièce. Cousine diaboliquement vicieuse à l'égard de Galen, qui se laisse volontiers entraîner vers des sommets de perversion dont aucun détail ne nous est épargné. Quelques jours de retraite passés tous ensemble dans une cabane sur les hauteurs mèneront toute cette petite famille jusqu'à des extrémités rédhibitoires. Quelle issue reste-t-il à Galen pour se libérer de cette malédiction familiale ?
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