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EAN : 9782351780619
278 pages
Gallmeister (07/03/2013)
3.47/5   367 notes
Résumé :
Été 1985. Dans la vieille demeure familiale, en plein cœur de la Vallée Centrale de Californie, Galen vit seul avec sa mère. Tandis que celle-ci s'attache à faire revivre un passé idéalisé et l'étouffe d’un amour oppressant, le jeune homme tente de trouver refuge dans la méditation. Son existence et celle de sa mère sont rythmées par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 367 notes
Voici un ouvrage oppressant, noir, qui nous saute au visage avec violence dont on ressort abasourdi, K.O.
L'auteur met en scène une histoire familiale qui se referme comme un piège cruel sous le soleil suffocant de Californie.
Les personnages : Galen ,21 ans, jeune homme solitaire qui se réfugie dans la méditation.
Puceau, intelligent et lucide, il se cherche, très loin de la réalité, imprévisible, obsédé par son sexe, adepte des croyances New- Age.
Étouffé par l'amour de sa mère, avec laquelle il vit, leur existence est rythmée par les visites dérangeantes de sa tante et de sa cousine aguicheuse , et par celles qu'ils rendent à sa riche grand- mére dont la mémoire flanche....
Les rancoeurs accumulées, les obsessions de Galen, les provocations sexuelles de Jennifer, sa cousine, la chaleur poisseuse ne tarderont pas à amener ce beau monde au bord de l'explosion....
Ce huit- clos sous un soleil brûlant, une grande maison perdue au milieu des noyers est à la fois effrayant et aussi brillant que les autres ouvrages de l'auteur.
Nous assistons sans conteste au déploiement de la folie humaine.
L' écrivain n'élude ni n'édulcore rien.
Il excelle à mettre en scène des relations familiales torturées, enracinées dans les non- dits, la violence et la haine.
Dès les premières pages, le récit est pesant, lourd, dense, d'une densité brûlante...
L'ambiance est malsaine, les situations crispées, les dialogues n'apportent aucune légèreté .
Au fil des pages, des mini- drames se nouent.
Que dire de cet amour - haine?
Qu'espérer devant tant de pessimisme, de désespérance ?
Un livre puissant, dur, intense sur la solitude, la violence, l'incompréhension .
Que dire de la tension sexuelle, la fascination et la jalousie morbide entre les cousins?
Un ouvrage éprouvant , déstabilisant, anxiogène, qui m'a mise mal à l'aise.Un huit- clos torturé et abject, détestable et horrible sans lueur d'espoir .
Un enfermement de désaxés qui vire au cauchemar, un récit poisseux à l'air irrespirable, terrifiant et envoûtant dont le lecteur ne peut se détacher, dont on ne sort pas indemne.....

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1985, dans la Vallée centrale de Californie : à 22 ans, Galen vit encore chez sa mère. Au motif de difficultés financières, celle-ci a toujours refusé de lui payer l'université. Pour Galen, cela signifie surtout que sa mère refuse de le voir partir. « Elle avait fait de lui une sorte d'époux, lui, son fils. Elle avait chassé sa propre mère, sa soeur et sa nièce, et il ne restait plus qu'eux deux, et chaque jour il avait le sentiment qu'il ne pourrait supporter un jour de plus, mais chaque jour il restait. » (p. 12) Leurs journées sont rythmées par les thés sous les arbres et les visites à la maison de retraite où est internée la grand-mère de Galen.

Galen voudrait être un nouveau prophète bouddhiste. Il se sent comme une vieille âme et il rêve de détachement et d'illumination. Mais comment y parvenir avec sa mère qui se rappelle sans cesse à lui ? « Sa mère, une perturbation constante, une déchirure dans le tissu de l'espace et du temps. Aucune paix possible quand elle était dans les parages. » (p. 70) Et il y a aussi sa tante Helen, obsédée par l'héritage de la grand-mère et par d'anciennes rancoeurs familiales, et sa cousine Jennifer, belle adolescente perverse et cruelle. Un bref séjour dans la cabane familiale va redistribuer les cartes : la tension brûlante explose et tous les non-dits cèdent enfin devant la haine et la colère.

Dès la première page, David Vann installe le malaise. Dès le titre, même. Tous les pantins de cette farce grotesque et brutale sont impurs, chacun à leur manière. Mais ils sont en fait simplement humains. Et il n'y a que Galen pour vouloir dépasser ces attachements vulgaires : pour lui, sexe, nourriture et argent sont autant de perversions obsédantes dont il doit apprendre à se défaire pour accéder enfin à la révélation. Vivant dans un vertige constant, il enchaîne les méditations, jusqu'à ce que ça ne suffise plus à lui offrir le détachement auquel il aspire. « Tout ce qu'il voulait atteindre était juste hors de sa portée, invariablement. » (p. 208) Comme dans les autres romans de David Vann, la fin sera brutale, inévitablement, comme l'annonce la pelle prophétique sur la première de couverture.

Après Sukkwan Island et Désolations où il avait exploré les tourments glacés de l'âme humaine dans des décors froids et désolés, David Vann signe ici une incursion dans la fournaise des haines familiales sous un soleil dévastateur. Cette histoire est haletante : je n'ai pas pu décrocher de ces pages et de cette écriture incisive et mordante. Sans aucune concession, l'auteur peint l'entrée dans la folie d'un jeune homme torturé. Impurs est magistral, sans merci. À lire avec le coeur bien accroché.
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Il n'y a pas grand-chose à raconter du roman « Impurs » de David Vann, car il n'y a pratiquement pas d'histoire. Tout le livre tourne autour de cinq personnages et des relations qu'ils entretiennent.
Galen est un jeune homme de 22 ans, enfermé dans une petite propriété et qui n'a qu'un seul désir : s'échapper et poursuivre ses études à l'université. Grand masturbateur devant l'éternel, tant spirituel que phallique, il s'évade dans des lectures new-âge et des méditations au cours desquelles il pense par l'esprit, s'extraire d'une réalité qu'il méprise, belle utopie. Sa mère, Suzie-Q, dirige tout. Elle lui voue un amour filial à la limite de l'inceste. Elle possède le chéquier qui donne accès à la fortune de la grand-mère. Celle-ci a été placée dans une maison de retraite afin qu'elle ne gêne personne, d'autant qu'elle ne se souvient de rien, et surtout pas qu'elle est riche. Satellisées à la périphérie de ce petit monde glauque, Helen la tante de Galen et soeur de Suzie, et sa fille, Jennifer, 17 ans et nymphomane, qui n'a qu'un désir : jouer avec Galen à « cousin, cousine, on s'touche la bobine ».
David Vann met cette belle brochette de personnages dans son shaker, secoue pendant de longues pages et nous fait goutter le résultat peu probant. Les 50 dernières pages sont une véritable escroquerie car si l'auteur a voulu reproduire la spirale qui mène à la folie pure, c'est raté, ça n'a d'effet qu'un long ennui.
Heureusement que l'écriture fluide et élaborée de l'auteur sauve l'ensemble.
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« Il était possible que chaque âme vive dans un pays-miroir, sans personne autour. »

Chargé en références, Impurs est une réussite sociétale. J'ai pourtant pris peu de plaisir à le lire. Je pense avoir aimé l'univers dans sa globalité pour ce qu'il représente. L'auteur écrit bien et ses idées sont culturellement d'un haut niveau.

Impurs nous baigne dans une noirceur intégrale où la folie est prédominante.

Galen, le protagoniste principal aspire à la pureté, il se positionne cérébralement au-dessus de n'importe quel humain et il est convaincu de détenir la vérité.
De la méditation à la démence, il n'y a qu'un pas. Galen donne le ton dans ce huis clos oppressant.
Capable de se projeter hors de son contenant corporel, il ne répond pourtant plus de rien dès que sa cousine sexy s'impose.

« Samsara, l'attachement au monde. le désir sexuel en était la pire manifestation. Un besoin qu'il ressentait dans sa colonne vertébrale, qui remontait le long de son dos jusque dans sa nuque, relié à sa bouche. C'était fou, complètement fou, et cela étirait le temps. Seul un eunuque pouvait trouver la paix. Châtré. C'était le chemin le plus rapide vers l'illumination. »

La famille ici semble représenter la société, telle qu'elle déforme ses hôtes.
Une famille profondément injuste, angoissante, noire et sordide. La mère, noyau parental, se hisse du haut de sa grandeur matriarcale et accapare son fils d'un amour exclusif et étouffant, où chaque décision est tronquée par son jugement unique.

Le seul refuge pour Galen est la construction d'une transition vers un nouveau cycle. Il est attaché par une sorte de cordon lui permettant d'assembler les deux parties du corps matériel composé de son corps physique et son double vital qu'il considère comme étant son corps éthérique.
C'est à ce moment-là que j'ai failli me perdre dans les affres et les méandres de la pensée de Galen.
En fait, c'est assez simple. Je me suis retrouvée en chemin !

Dans le bouddhisme, Samsara est lié au cycle de la vie conditionné et ininterrompu, dans lequel les vies sont soumises à la dépendance, l'aveuglement et la souffrance.
Nous l'appelons plus communément le karma.

« Nous étions terrifiés par le néant, par l'ignorance de ce que nous réservait l'avenir, de ce que nous devions faire, de ce que nous devions être. La répétition est un point de concentration, un refuge. »

Par la méditation, la lecture et la musique, Galen s'échappe jusqu'au moment où il arrive au point de non retour.
Jeune homme torturé, sa fuite n'en sera que punitive. Il cherche une solution dans la rédemption en pensant être maître de ses actes, alors que la société mère l'a déjà englouti.

« Galen oeuvra sur le sillon dans l'obscurité sans lune. Se guida à tâtons le long des murs avec la pelle. L'air creux, un temps de reflux. le son amplifié. »

Impurs est mon premier livre de David Vann. Je connais peu l'auteur et mon ressenti est neutre.
Selon ma première impression, qui n'appartient qu'à moi, l'auteur semble pointer du doigt notre système actuel, qui n'est qu'un exemple parmi d'autres. Il dénoncerait les principes même crées par l'humain, ces fondamentaux nous obligeant à vivre de cette façon. Alors que la vie ce n'est pas ça. La vie ce n'est pas d'aller travailler pour gagner de l'argent et faire ses courses après avoir payé ses factures.
Le conditionnement de notre société ce n'est pas la vie. C'est juste un échantillon de comment nous pouvons vivre.

« Il ne voulait pas que le soleil se lève aujourd'hui et il était prêt à passer le restant de sa vie à cette période de la journée, le ciel d'un bleu foncé si beau, l'air tiède et la lune descendante. Presque l'obscurité, toute chose déjà présente sans être encore entièrement formée, le monde en devenir sans être encore abouti. »

Si Jonathan Livingston le goéland accompagne fréquemment les lectures de Galen, c'est parce qu'il rêve de s'envoler avec lui…


Lu en août 2021
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Une vieille bâtisse isolée dans le désert californien par un été caniculaire plante le décors.
Galen, un jeune homme de 22 ans, oisif, adepte du courant spirituel New Age, essaye désespérément de maitriser ses pulsions sexuelles grâce à des théories spirituelles plus que fumeuses.
Il est coincé là dans une famille de femmes : sa grand-mère qui perd la tête et qu'on a reléguée dans une maison de retraite mais qui a l'argent, sa tante Helen rongée de jalousie et de convoitise, sa cousine Jennifer sexy mais d'un cynisme absolu et sa mère Susie Q…Sa mère qui veut le garder pour elle, comme elle garde la fortune de sa mère, et le traite à la fois comme un enfant et comme un compagnon de substitution. Jusqu'au jour où elle est obligée d'admettre qu'il est devenu un homme et qu'il risque de lui échapper…Et là tout va basculer.
L'horreur naît des relations humaines, familiales plus précisément, qui charrient les secrets, les rancoeurs et les haines de génération en génération, et empoisonnent tous les rapports humains. L'argent est l'instrument du pouvoir : celle qui le détient s'octroie le droit de vie ou de mort sur les autres, ou du moins droit de construire son avenir ou de rester là à végéter dans cet enfer californien. Les relations mère-fils sont très bien analysées : le roman permet d'aller jusqu'au bout de la logique d'un lien amour-haine assez fréquent malheureusement. Une mère abusive, castratrice, déçue par les hommes, qui reporte sur son fils une domination dévastatrice. le fils est pris entre la soumission à celle qui lui a donné la vie et la révolte que la folie de cette dernière va raviver.
La violence est exacerbée par l'isolement dans lequel vivent les personnages et les conditions climatiques arides, deux caractéristiques que l'on retrouve dans les autres romans de David Vann.
C'est sans issue : les deux acteurs sont prisonniers de leurs rôles, c'est une véritable tragédie, à la résonnance universelle.
Un voyage au coeur de la folie humaine, plus proche de nous que nous voulons bien l'admettre. Noir, puissant et impitoyable.
Jusqu'au bout on retient son souffle, et la fin est là, cruelle, sordide et inévitable.
Un grand roman qui poursuit sa route bien après que la dernière page soit tournée.
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critiques presse (5)
Actualitte
01 juillet 2013
Un livre éprouvant, terriblement anxiogène, qui met les nerfs à vif, crée le malaise mais dont le lecteur, pourtant, ne peut se détacher, prêt à supporter le dégoût que lui inspire ce huis-clos torturé et abject, détestable et horrible, sans lueur d'espoir, intensément noir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
26 juin 2013
Au-delà de l'anecdote, c'est la part d'ombre de la culture américaine qu'il interroge, une autre histoire de violence originelle et d'enfermement paranoïaque.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
10 juin 2013
David Vann fouille aux tréfonds des sentiments et ressentiments, distille la violence des relations, exacerbe la présence de la nature. Un immense tragédien contemporain.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
30 avril 2013
Dans son troisième roman, Impurs, l'Américain David Vann délaisse l'Alaska au profit de la Californie, où un huis clos de désaxés va virer au cauchemar.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
13 mars 2013
Il y a, dans ce conte de la folie ordinaire [...] Sous ses dehors simples, l'écriture, comme d'habitude, possède un grand pouvoir d'évocation.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Galen ferma les yeux et essaya de s'apaiser, mais il entendait tout le monde mâcher.
Il détestait le son de la mastication et de la déglutition humaines. Il essaya de se concentrer sur les abeilles qui tournaient autour des fleurs sauvages, le son de la rivière non loin, la brise légère dans la cime des arbres plus haut sur la colline, et même sur les voitures qui passaient sur l'autoroute, leur rumeur étouffée par la forêt. Mais tout ce qu'il entendait en réalité, c'était le bruit mouillé des langues, des gencives, des gorges.
Commenter  J’apprécie          2010
Il ferma les yeux et respira la roche, son parfum ancien. Si le monde entier n'était qu'une illusion, seule une vieille âme aurait pu rêver une chose aussi solide et lui donner corps. Mais si c'était le monde qui était réel ? Et que seuls les gens étaient illusions, ainsi que la surface des choses ?
La surface, labile, mais pas le cœur des choses.
Commenter  J’apprécie          202
Il ne voulait pas que le soleil se lève aujourd'hui et il était prêt à passer le restant de sa vie à cette période de la journée, le ciel d'un bleu foncé si beau, l'air tiède et la lune descendante. Presque l'obscurité, toute chose déjà présente sans être encore entièrement formée, le monde en devenir sans être encore abouti.
Commenter  J’apprécie          212
Samsara, l'attachement au monde. Le désir sexuel en était la pire manifestation. Un besoin qu'il ressentait dans sa colonne vertébrale, qui remontait le long de son dos jusque dans sa nuque, relié à sa bouche. C'était fou, complètement fou, et cela étirait le temps. Seul un eunuque pouvait trouver la paix. Châtré. C'était le chemin le plus rapide vers l'illumination.
Commenter  J’apprécie          162
Ne pas se souvenir, c'est comme n'être personne, tout en étant pourtant obligé de vivre. Tu penses être quelqu'un en ce moment, mais c'est seulement parce que tu es capable de rassembler tes souvenirs. Tu les rassembles et tu crois qu'ils constituent quelque chose. Mais si on te retire tes souvenirs, ou qu'on se contente juste dans modifier l'ordre chronologique, il ne te reste plus rien.
Commenter  J’apprécie          156

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À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, David Vann vous présente son ouvrage "La Contrée Obscure" aux éditions Gallmeister.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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