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Critique de dvall


Le nouveau roman de David Vann, chronique d'un périple destructeur. Fidèle à son style incisif et à sa syntaxe distinctive, l'auteur met de côté son thème de prédilection du dysfonctionnement familial pour écrire sur des racines plus profondes encore. Cette fois, il s'agit de la relation aux pères, autrement dit aux ancêtres et à l'Histoire de son peuple. Car David Vann possède des origines cherokees et veut y rendre hommage avec ce roman à deux arcs narratifs entrelacés. le premier décrit l'avancée en terres hostiles du conquistador espagnol Hernando de Soto, gouverneur de Cuba et marquis de la Florida. le second est un récit cosmogonique, mystère de la création du monde et des peuples premiers, au travers du mythe de l'Enfant Sauvage.

L'Enfant Sauvage, né des viscères de gibier et de l'eau d'une rivière, capable de se changer en plume, en courant d'air ou en flamme. Il sème le chaos sur son chemin, n'apporte à son jeune frère que perdition et incompréhension. de Soto, obnubilé par l'or et la gloire. Il considère les terres de la Florida comme son fief et les natifs comme ses esclaves, moins que des Hommes. Ces deux personnages sont avides de sang et de destruction, et font trembler le monde par le changement.

Malgré un tableau de départ prometteur, ce roman m'a quelque peu déçu en regard de mes expériences précédentes avec l'auteur. le récit créateur, par son côté fantastique et la relation toxique unissant les deux frères, m'a davantage plu que celui sur la progression de de Soto dans La Florida. L'avancée de son armée dans les terres marécageuses et pinèdes interminables est ponctuée par les conflits incessants avec les indigènes, les scènes de torture, de viol et de démembrement. Les dialogues entre de Soto et ses hommes souffrent de platitude et d'une sempiternelle acrimonie. le seul personnage sortant vraiment du lot est celui d'Ortiz, un Espagnol égaré entre deux mondes et deux cultures, tenant le rôle de guide et interprète pour le conquistador. Ce roman, lesté par la superficialité et l'enlisement, n'est selon moi pas le meilleur de David Vann, mais il laisse songeur sur la relation entre destruction et création.
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