AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 78 notes
5
3 avis
4
14 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
1 avis
David Vann est un grand romancier américain que vous connaissez peut-être déjà depuis le succès de Sukkwan Island. Maître du « nature writing« , il nous revient cette année avec une oeuvre plus ambitieuse. La Contrée obscure explore les origines de l'Amérique et nous démontre avec brio l'extrême violence de la colonisation des « native Americans« . Une façon aussi pour lui de rendre hommage à ses origines Cherokees.
L'expédition du conquistador Hernando de Soto sur le territoire de la Florida est entièrement vraie. L'auteur n'en a changé que la fin. Mais ce n'est pas tant la véracité des faits qui nous intéresse ici que le la construction du personnage principal du livre : grandiloquent, totalement imbu de lui-même et obsédé par l'appât d'un or introuvable, sa mégalomanie l'aveugle au point de le rendre ridicule. Une sorte de Don Quichotte massacreur qui justifie sa mission sanguinaire par la grâce de Dieu.
Le problème est qu'il ne sait pas que le territoire que lui a offert le roi d'Espagne n'est en réalité qu'un immense marécage. Alternant les chapitres du côté des Espagnols et des légendes Cherokees qui animent ces lieux, David Vann réussit la prouesse de nous conter une épopée sanglante avec beauté, intégrité mais aussi avec humour. Naviguant entre ubuesque et horreur, la richesse de cette terre est une culture et une spiritualité que les conquérants aveuglés par l'appât du gain auront tôt fait de détruire.
Un livre captivant dont le sujet reste toujours à méditer. Un roman important de cette rentrée !
Commenter  J’apprécie          540
Si ce n'avait pas été David Vann, honnêtement, je ne l'aurais pas lu. La couverture qui fait très roman pulp fiction, le thème et la quatrième de couverture présageant beaucoup de violence... mais, intriguée, je me suis lancée. Et c'est souvent la curiosité qui nous fait découvrir des choses insoupçonnées!

Si vous ne connaissez de Soto que de nom, comme moi il y a quelques semaines, sachez qu'il est un conquistador espagnol s'étant auto-proclamé gouverneur officiel de Florida après y avoir accosté, et qu'il parcourra la péninsule et une grande partie du sud de ce qui deviendra les Etats-Unis, aveuglé par la soif de l'or, entraînant à sa suite des centaines d'hommes vêtus de lourdes armures.
Ce serait comique si ne n'avait été si violent: traversant marécages et rivières, affamés, régulièrement perdus, affrontant alligators et serpents pour la postérité, ils pillent sur leur route les villages indigènes et violent les femmes avant de leur fendre le crâne, de brûler les hommes ou les jeter dans le gueule de leurs chiens affamés qui les déchiquètent avec voracité.
Ce sera ainsi tout au long du roman dont se dégage, peu à peu, notamment grâce aux répliques ironiques et salvatrices d'Ortiz, l'interprète agnostique de de Soto, un sentiment profond d'absurdité face à cette quête de l'or impossible.
Peu à peu se dessine aussi le paysage cherokee d'avant la colonisation européenne, leur vie, leurs pensées, la fierté et la résistance incroyable dont ils font preuve, au grand dam des conquistadors.
En parallèle, comme une bulle d'air, le récit de la légende cherokee de la création du monde et de la naissance de l'enfant sauvage, qui tournera elle aussi peu à peu vers l'horreur.
Oui, une violence par moments insoutenable pèse sur ce récit, mais qui n'est pas gratuite; Si vous cherchez des infos sur les conquistadors, la colonisation du continent dans les premiers siècles, cette violence dont les Européens ont fait preuve est bien trop souvent passée sous silence. le sang a pourtant coulé sur toutes ces terres où vivaient les Amérindiens depuis des milliers d'années.
J'ai été surprise de me laisser prendre par cette lecture que j'appréhendais, mais au delà de la violence, c'est le choc des cultures que l'auteur interroge et que j'ai aimé appréhender.
Commenter  J’apprécie          285
Le nouveau roman de David Vann, chronique d'un périple destructeur. Fidèle à son style incisif et à sa syntaxe distinctive, l'auteur met de côté son thème de prédilection du dysfonctionnement familial pour écrire sur des racines plus profondes encore. Cette fois, il s'agit de la relation aux pères, autrement dit aux ancêtres et à l'Histoire de son peuple. Car David Vann possède des origines cherokees et veut y rendre hommage avec ce roman à deux arcs narratifs entrelacés. le premier décrit l'avancée en terres hostiles du conquistador espagnol Hernando de Soto, gouverneur de Cuba et marquis de la Florida. le second est un récit cosmogonique, mystère de la création du monde et des peuples premiers, au travers du mythe de l'Enfant Sauvage.

L'Enfant Sauvage, né des viscères de gibier et de l'eau d'une rivière, capable de se changer en plume, en courant d'air ou en flamme. Il sème le chaos sur son chemin, n'apporte à son jeune frère que perdition et incompréhension. de Soto, obnubilé par l'or et la gloire. Il considère les terres de la Florida comme son fief et les natifs comme ses esclaves, moins que des Hommes. Ces deux personnages sont avides de sang et de destruction, et font trembler le monde par le changement.

Malgré un tableau de départ prometteur, ce roman m'a quelque peu déçu en regard de mes expériences précédentes avec l'auteur. le récit créateur, par son côté fantastique et la relation toxique unissant les deux frères, m'a davantage plu que celui sur la progression de de Soto dans La Florida. L'avancée de son armée dans les terres marécageuses et pinèdes interminables est ponctuée par les conflits incessants avec les indigènes, les scènes de torture, de viol et de démembrement. Les dialogues entre de Soto et ses hommes souffrent de platitude et d'une sempiternelle acrimonie. le seul personnage sortant vraiment du lot est celui d'Ortiz, un Espagnol égaré entre deux mondes et deux cultures, tenant le rôle de guide et interprète pour le conquistador. Ce roman, lesté par la superficialité et l'enlisement, n'est selon moi pas le meilleur de David Vann, mais il laisse songeur sur la relation entre destruction et création.
Commenter  J’apprécie          206
Sacré livre ! David Vann est allé puiser dans la mémoire de ses ancêtres Cherokees et dans les chroniques historiques pour le bâtir en deux arcs narratifs alternés . L'un retrace l'expédition , en 1539,de Fernando de Soto conquistador espagnol chargé de conquérir et gouverner La Florida. Fier de sa « limpeza di sangre » ,hanté par les récits de chevalerie , obsédé par la recherche de l'or , totalement impitoyable avec ses hommes et , encore plus, pour les populations autochtones, il laisse derrière lui un sillage mortel de feu et de sang . Vann s'appuie fidèlement (à quelques détails près) sur les témoignages des survivants de l'aventure . Par ailleurs , alternant avec cette odyssée sanglante , il développe le récit mythique des origines , issu des croyances cherokee , contant la naissance des animaux , des hommes, du feu ,du maïs. Dans un style rude et plein de sensualité ,l'auteur met en opposition les deux mondes qui s'affrontent . L'image des européens , racistes , fanatiques , obsédés par le gain qui trompent, massacrent, torturent , violent n'en sort pas grandie. Un livre dur mais un grand livre.
Commenter  J’apprécie          131
C'est toujours un chagrin certain quand un livre d'un·e auteur·ice que j'apprécie ne me plaît pas. Dans ce roman qui remonte vers ses racines amérindiennes, David Vann fait montre, une nouvelle fois, de son talent pour peindre la violence et la folie des hommes. « Personne ne rit lorsque ce sont des peuples que l'on terrasse. » Hélas, le sanglant périple d'Hernando de Soto a peiné à retenir mon attention, car tout n'y est que barbarie et orgueil. Faire mémoire est indispensable, mais il me semble que ce n'est pas toujours le rôle de la fiction. « Dans ce monde, arriver est suffisant. La seule chose qu'il reste à faire, c'est prendre. »

J'ai cependant lu avec plaisir les chapitres consacrés au garçon et à l'Enfant sauvage, formidable mise en mots d'une mythologie millénaire, à l'époque où les dieux marchaient sur la terre, avant que des imprudents trop curieux dévoilent les secrets du monde et détruisent le paradis terrestre. Mais c'est donc un rendez-vous manqué entre David Vann et moi dans la contrée obscure.
Commenter  J’apprécie          134
Plutôt déçue...j'étais si contente de retrouver cet auteur que je vais rencontrer le 7 septembre; j'en attendais trop. Une part historique; le comportement des conquistadors face aux amérindiens; en particulier les Cherokees , lointain ancêtres de l'auteur. Les espagnols ne sont pas sympas et de Soto est particulièrement odieux: goinfre, violeur, très imbu de sa personne et ne s'intéressant qu'à l'or.
Le côté fantastique qui alterne avec les histoires de conquistadors m'a déroutée: une légende? Je n'ai pas bien compris le lien. Là encore de la violence: l'Enfant sauvage oblige son "frère" au meurtre de la mère.
Le tout m'a paru bien long et répétitif. Bien sûr, j'ai quand même apprécié la plume de Vann. de tous, c'est toujours Sukkwan Island que je préfère.
Commenter  J’apprécie          123
Viens, te plonger dans l'abîme, où l'horreur coule comme un venin dans les veines d'une réalité éclatée. Viens t'y abreuver.

Avant de te mettre dans le mood, laisse-moi te recommander un cauchemar de l'histoire, « le massacre des indiens » de Lucien Bodard. Ça annonce la couleur direct, comme ça t'auras déjà dégueulé un bon coup à propos de l'humanité et de ce qu'elle est cap de faire à ses semblables et à la nature quand elle décide de dominer.

Je reviens à David Vann. Ma passion pour ce type n'est plus à prouver. Je lis chacun de ses livres comme je pouvais m'enfiler un distributeur de bonbecs PEZ.

« La contrée obscure » sera surprenant de par son fond. Ok, en fait, pas vraiment. Tu te doutes que Vann , encore une fois, est porteur des fardeaux hérités de ses ancêtres, des traumatismes coulant dans ses gènes et de l'Histoire du sang, en général.

S'étant découvert des ancêtres cherokees, Vann met sa plume au service de « avant de faire de la merde ou de la perpétrer, regardez d'où vous venez. Vous voici certainement en train d'éradiquer une partie de votre arbre généalogique ».

« La contrée obscure » raconte l'aube déjà bien avancée du génocide initié par les conquistadors, cette lie de l'humanité et de la conquête de la Florida par l'un de ses plus cruels représentants ; Hernando de Soto.

Vann ne se contente pourtant pas de paraphraser ses sources ; il se mue en historien maudit et y tisse une mise en scène funeste. Sa plume acérée vient enrichir L Histoire, lui insufflant, évangélisation forcée, viols et gueuletons canins.

Afin d'équilibrer la narration, l'auteur alterne chaque chapitre d'une spiritualité cherokee, témoignant du gouffre béant causé par l'avidité vorace de l'Europe du 16e siècle, anéantissant tout sur son passage.

Deuxième roman à se démarquer de la biblio de Vann, (avec « L'obscure clarté de l'air »), « La contrée obscure »éblouira ses lecteur.ices, enivrera les soiffard.es d'Histoire et hisse David Vann à mon panthéon perso des meilleurs auteurs américains de ces dix dernières années.

Rien que ça, ouais.
Schlak !
Commenter  J’apprécie          121

La contrée obscure.
David VANN

Hernando de Soto de l'ordre de Santiago, gouverneur de Cuba et marquis (autoproclamé) de la Florida. Rien que ça !
Lui c'est donc le méga mégalo de conquistador qui dirige l'expédition de 1539 visant à s'approprier toutes les terres sur son passage ainsi que leurs populations et leurs richesses notamment l'or.
Une quête infernale pour trouver le précieux métal qui rendra de Soto complètement fou.
Suivi par une armée plus ou moins vouée à sa cause et surtout Ortiz qui servira d'intermédiaire pour les traductions. de Soto va devoir affronter des populations indigènes qui refusent de se laisser dépouiller de leurs rites et de leurs richesses.
Au prix d'ignobles combats sanglants, d'une barbarie toujours plus grande et d'atrocités sans nom, de Soto va livrer le combat de sa vie dans des paysages très variés.
Ça c'est pour une partie de ce roman.
L'autre partie en alternance de chapitres concerne le mythe de la création du monde cherokee avec l'histoire de l'enfant sauvage qui naît des eaux et peut tour à tour devenir vent, plume, foudre ou eau. Et la création de l'univers avec ces petits insectes, poissons, oiseaux et mammifères qui contribuent à enrichir l'écosystème.
Vous connaissez tous mon amour et mon admiration pour David Vann ( 1 ère fan française c'est lui qui le dit 😇).
Je savais que ce roman serait différent et il l'est !
Moi qui déteste les histoires avec des indiens j'ai quand même aimé ce roman (la magie Vann !).
La partie concernant la quête avide de l'or par les espagnols est incroyable d'entêtement et d'aveuglement.
Les faits très bien documentés et je comprends l'intérêt de l'auteur pour ses racines Cherokees.
En revanche la partie mythe indien m'a laissé un peu de côté mais je m'en doutais puisque je n'adhère jamais à tout ce qui n'est pas réaliste.
C'est un bon nouveau roman. Pas mon préféré mais je crains que mon préféré ne reste à tout jamais « Sukkwan island ».
Commenter  J’apprécie          110
Première chronique d'un roman de la rentrée littéraire de chez Gallmeister, et pas n'importe lequel, le nouveau David Vann. C'est toujours un évènement quand ce grand auteur sort un nouveau roman. En plus de l'excitation de la nouveauté, beaucoup de curiosité par le thème abordé qui sort de ce qu'on à l'habitude avec cet auteur. J'ai profité que l'histoire se passe en Floride pour l'inclure au Challenge Gallmeister et au thème de Juillet « Sud profond ».

Avec La contrée obscure, pas d'histoire de famille comme les aime tellement David Vann, mais plutôt une exploration de ses lointaines origines, car ses ancêtres étaient cherokees. Deux histoires s'entremêlent dans ce roman. Tout d'abord une légende cherokee sur la création du monde et celle de Hernando de Soto le conquistador espagnol obnubilé par sa quête d'or en Floride.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture. Au départ, l'alternance entre la légende et l'histoire de de Soto me perturbait. de plus le conquistador est complètement antipathique et toute la partie avant d'arriver à La Florida est je trouve quelque peu ennuyeuse. Heureusement l'ambiance pleine de mysticisme de la légende m'a plutôt bien emballée. J'ai donc continué et bien m'en a pris.

Une fois arrivé à La Florida, de Soto et ses hommes vont n'avoir qu'un seul but, trouver de l'or et pour cela ils sont prêts à tout. Je trouve que David Vann s'est extrêmement bien documenté car après quelques recherches sur le net sur cette expédition pour en savoir plus ce qu'il nous raconte, il s'est vraiment inspiré de la véritable histoire. Alors oui, il y a pas mal de redondances, les hommes avancent, se font attaquer, finissent par battre les indigènes et continuent comme cela pendant longtemps. Mais, c'est là que l'on va retrouver la patte de Vann, dans la violence et la noirceur qu'il insuffle à l'histoire. Il révèle le côté obscur des hommes et ne nous épargne pas. Nous avons droit à beaucoup de sang, à des massacres perpétrés par des chiens à des viols en veux tu en voilà, à des démembrements et j'en passe. Alors oui, au petit déjeuner cela peut s'avérer dangereux mais David Vann sait doser et ne rentre pas dans du gore gratuit, c'est intelligemment fait.

J'ai déjà dit que je trouvais de Soto très antipathique mais les autres espagnols ne sont pas beaucoup mieux. En revanche, j'ai adoré le personnage d'Ortiz, il apporte de la fraicheur et de l'humour dans une ambiance plutôt sombre. Vann réussit à faire ressortir le côté supérieur et détestable des Espagnols tout en mettant en avant pour les indigènes leurs côtés guerrier, fidèle à leur terre et à leur peuple.

Concernant la légende, elle est un peu racontée comme une sorte de rêve. Je ne sais pas s'il s'agit d'une véritable légende cherokee ou si elle est inventée par David Vann, mais je dois avouer qu'elle m'a perturbé, j'ai l'impression de n'avoir pas tout saisi. Je la relirais peut-être seule pour voir. En tout cas j'ai vraiment aimé l'ambiance pleine de mystère dont chacun peut se faire ses propres interprétations.

Voilà donc un David Vann qui sort du lot de ce qu'à l'habitude de nous proposer cet auteur. Un peu comme L'obscure clarté de l'air, mais cette fois avec un côté plus personnel et non mythologique. Je trouve que c'est plutôt une bonne idée de la part de l'auteur de se tourner vers d'autres horizon, en tout cas je trouve que c'est une réussite.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
Commenter  J’apprécie          90
Dans son dernier roman, David Vann, que je découvre avec ce titre, a choisi de parler de l'histoire des conquistadors espagnols du 16ème siècle, et plus précisément celle d'Hernando de Soto, homme abjecte et méprisant, personnage antipathique, fourbe, menteur, voleur, violeur qui fit couler le sang des Cherokees pour s'accaparer La Florida et faire de ses habitants des esclaves à sa merci. Monstre d'orgueil, il manipule ses compagnons de voyage et n'a qu'une obsession : trouver de l'or, et pour cela, il n'hésitera pas à se lancer dans des massacres abominables. Face à eux, les autochtones, peuple résistant, défendant ses terres et ses traditions.

Les chapitres alternent ainsi entre l'histoire de de Soto, homme sanguinaire dont le but ultime est d'anéantir un peuple pour s'approprier ses terres et le récit de la création du monde, le mythe de l'enfant sauvage qui renaît chaque jour, l'importance de la nature et des divers éléments qui la composent.

Dans ce récit, David Vann montre combien la violence de l'homme a marqué l'histoire, celle de ses aïeux en l'occurrence, les Cherokees et combien sous couvert d'apporter la civilisation à un peuple considéré comme sauvage, les explorateurs ont perdu toute notion d'humanité, et sont devenus des bêtes assoiffées de sang et de pouvoir. C'est un roman dont les thèmes sont vraiment intéressants et qui pousse à la réflexion.

J'ai apprécié découvrir la plume de l'auteur, franche et incisive, même si j'y ai trouvé quelques longueurs au récit.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40





Lecteurs (213) Voir plus



Quiz Voir plus

David Vann

De quel état d'Amérique est-il originaire ?

L'Alabama
L'Arizona
L'Alaska

5 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : David VannCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..