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Critique de Myriam3


Si ce n'avait pas été David Vann, honnêtement, je ne l'aurais pas lu. La couverture qui fait très roman pulp fiction, le thème et la quatrième de couverture présageant beaucoup de violence... mais, intriguée, je me suis lancée. Et c'est souvent la curiosité qui nous fait découvrir des choses insoupçonnées!

Si vous ne connaissez de Soto que de nom, comme moi il y a quelques semaines, sachez qu'il est un conquistador espagnol s'étant auto-proclamé gouverneur officiel de Florida après y avoir accosté, et qu'il parcourra la péninsule et une grande partie du sud de ce qui deviendra les Etats-Unis, aveuglé par la soif de l'or, entraînant à sa suite des centaines d'hommes vêtus de lourdes armures.
Ce serait comique si ne n'avait été si violent: traversant marécages et rivières, affamés, régulièrement perdus, affrontant alligators et serpents pour la postérité, ils pillent sur leur route les villages indigènes et violent les femmes avant de leur fendre le crâne, de brûler les hommes ou les jeter dans le gueule de leurs chiens affamés qui les déchiquètent avec voracité.
Ce sera ainsi tout au long du roman dont se dégage, peu à peu, notamment grâce aux répliques ironiques et salvatrices d'Ortiz, l'interprète agnostique de de Soto, un sentiment profond d'absurdité face à cette quête de l'or impossible.
Peu à peu se dessine aussi le paysage cherokee d'avant la colonisation européenne, leur vie, leurs pensées, la fierté et la résistance incroyable dont ils font preuve, au grand dam des conquistadors.
En parallèle, comme une bulle d'air, le récit de la légende cherokee de la création du monde et de la naissance de l'enfant sauvage, qui tournera elle aussi peu à peu vers l'horreur.
Oui, une violence par moments insoutenable pèse sur ce récit, mais qui n'est pas gratuite; Si vous cherchez des infos sur les conquistadors, la colonisation du continent dans les premiers siècles, cette violence dont les Européens ont fait preuve est bien trop souvent passée sous silence. le sang a pourtant coulé sur toutes ces terres où vivaient les Amérindiens depuis des milliers d'années.
J'ai été surprise de me laisser prendre par cette lecture que j'appréhendais, mais au delà de la violence, c'est le choc des cultures que l'auteur interroge et que j'ai aimé appréhender.
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