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Critique de Regis80


Virginie Vanos a on peut en être sur, toujours une surprise en réserve. Après un thriller dénonçant les dérives du harcèlement informatique,(« Rageur »), le recueil de nouvelles intimiste (« Chicha et autres nouvelles »), ou le roman fantastique et philosophique (l'indispensable « Anna Plurielle »), elle démontre toujours un talent indéniable. Elle a une façon de vous prendre par la main et de vous emmener jusqu'à la fin en vous faisant partager ses indignations et ses émotions sans jamais vous ennuyer, ni être trop démonstrative.
Tel est encore le cas de ce roman ou l'auteure franchît un nouveau palier et nous concocte un livre qui vous prend à la gorge et dont on gardera la trace longtemps encore…
Le pitch ? Diane voit le jour en 1979 entre des parents aimants et Baptiste, un « frère » de vingt ans son aîné, diabolique et peut-être assassin. Brillante informaticienne, entourée d'une bande d'amis aussi sincères que loufoques, Diane manque pourtant cruellement de confiance en elle, ayant appris à se détester à travers le regard et les actes de Baptiste.
On a donc affaire ici à une saga familiale matinée de thriller. Autant le dire, la peinture de Virginie Vanos sur les moeurs familiales, souriante (et même héroïque) au début, vire assez vite au vinaigre. La cruauté avec laquelle Virginie Vanos distille l'atmosphère de cette famille aveuglé et empoisonné par un seul de ses membres est remarquable. On étouffe rapidement pour elle. On cherche un salut dans la fuite et on est rapidement contaminé par la rancoeur et la mésestime de soi que ressent l'héroïne.
On se croirait presque parfois chez Chabrol si l'enchaînement des catastrophes n'était du qu'à deux ou trois seuls éléments.
A cet égard, la peinture des personnages réussie par l'autrice est époustouflante.
D'abord chez les méchants en commençant avec les hilarante belle-soeur et belle-fille qui échappent un peu à la vindicte par leur insignifiance même ; (Ah, ce portrait de la Texane !).
Les personnages de Baptiste et du fils ainé sont épouvantables de noirceur. On croirait presque du Hervé Bazin tant le venin est présent dans l'écriture de l'auteure qui cisèle jusqu'au moindre détail le portait de ces maléfiques personnages. Une petite merveille de cruauté.
Les amis de l'héroïne apportent une bouffée d'humanité dans ce désastre. La plume de Virginie Vanos se fait chaleureuse, empreinte d'humour devant ces amis qu'on voudrait tous non pas avoir, mais connaître. J'avoue cependant un faible pour Kim, empreint d'humour et qui se découvre des colères, lui pourtant plein d'empathie.
Enfin les autres personnages, autres membres de la famille, victimes des méchants ils vont au-delà de la silhouette.
Tous ces gens sont si vivants qu'il nous semble parfois que Virginie Vanos pourrait aussi raconter l'histoire de leur point de vue.
UN mot sur l'écriture et le style. La fluidité en est remarquable. On est beat devant la façon dont Virginie Vanos sait adapter sa palette aux différentes situations. La scène de l'opération est incroyable ; On a même le coeur qui se soulève. L'impression d'un reportage vécu est vraiment présente à nôtre esprit. Enfin, l'épilogue est remarquable de maitrise.
Virginie Vanos nous confie dans un Préambule que son livre sans être une biographie s'appuie souvent sur des faits réels. Elle nous met en garde sur des empoisonneurs de vie que certains portent cependant au pinacle en raison de leur réussite sociale. Elle nous démontre qu'il faut garder confiance en soi et cultiver les amitiés. Une alerte à méditer en cette époque pandémique et dépressive.
C'est la leçon de ce livre qui est sans conteste le meilleur de son auteur et qui est bien plus indispensable que certains best-sellers dont on nous rabat les oreilles.
Mercie à Virginie Vanos non seulement pour son livre mais pour les leçons à en tirer.
Et bravo pour une couverture particulièrement réussie!
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