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Critique de R2N2


À quelques jours de Noël, alors que la morsure du froid envahit Parme, Ghitta Tagliavini, la vieille propriétaire d'une pension du centre-ville est retrouvée assassinée dans son appartement. L'enquête est confiée au commissaire Soneri mais cette affaire fait ressurgir un drame enfoui : c'est dans cette pension pour étudiants de la via Saffi qu'il rencontra jadis sa femme, Ada, tragiquement disparue peu après leur mariage.
En s'enfonçant dans le brouillard épais comme on traverserait un miroir, Soneri va découvrir un univers bien plus sordide que ses souvenirs. L'aimable logeuse se révèle être une femme sans scrupules, enrichie par la pratique d'avortements clandestins et derrière la modeste pension, se cache en réalité un monde vivant de haine et de chantage, frayant avec le cynisme de cercles politiques corrompus.
Pour trouver l'assassin, le commissaire devra se confronter à l'épreuve du temps et à la vérité sur la vie et la mort d'Ada. Car qui est cet homme qui pose à côté d'elle sur cette photographie jaunie ?

Voilà pour le résumé éditeur. J'avais une bonne intuition concernant ce roman. Intuition plus rationnellement étayée par les critiques positives de blogueurs dont je partage souvent les avis. Aussi, ayant du mal à emprunter ce livre, je n'étais pas gêné à l'idée d'en faire ma dernière chronique de la série consacrée aux trophées 813; bien que n'ayant jamais lu autre chose de Valerio Varesi, j'allais aimer ce livre, et c'est toujours mieux de finir une série de chroniques sur une note positive. Quand j'eus La pension de la Via Saffi enfin en main, la légère excitation qui accompagne toujours la découverte d'un nouveau livre était renforcée par l'attente qui avait été longue.

C'est alors que survint le pire drame qui puisse m'arriver en tant que lecteur: l'ennui. Cet ennui n'était pas du à une mauvaise intrigue, à une écriture poussive ou à un rythme trop lent (ce que je peux parfois beaucoup apprécier). Non, c'est simplement que rien ne me donnait envie de tourner la page. Je lis par de très nombreuses micro-sessions quotidiennes de souvent moins de dix minutes. Et habituellement, même quand c'est la dixième de la journée, je ressens chaque fois la petite augmentation du rythme cardiaque qui accompagne la joie de me replonger dans la lecture. Mais chaque fois, c'était suivi par une déception en me rappelant que le livre que je rouvrais était celui-ci et j'étais obligé de faire preuve d'auto-discipline pour ne pas en ouvrir un autre à la place. L'ambiance parmesane décrite ne me transportait pas, la poésie me passait au-dessus, les pensées et ressentis du commissaire Soneri ne me touchaient pas, le personnage se contentant de m'irriter. Je ne ressentais pas l'urgence de démêler l'intrigue centrale, mais ça ce n'est pas ce qui m'a dérangé car c'est rarement mon principal moteur dans la lecture. Par contre, le fait que la partie intimiste du roman ne m'atteigne pas est sûrement responsable de cet ennui. Même les descriptions des bons plats avalés par le commissaire, si plaisantes dans d'autres romans noirs italiens où elles sont courantes, ne me faisaient pas saliver c'est dire.

Il en faut beaucoup pour me faire refermer un roman sans être allé au bout, j'ai donc lu celui-ci entièrement. Quand l'enquête se politisa, que firent leur apparition les années de plomb et les affaires autour des marchés immobiliers, mon intérêt connut un léger regain, question d'atavisme. Mais celui-ci s'avéra de faible intensité et de faible durée.

Comme on dit, ce n'est pas parce qu'on n'aime pas qu'on doit en dégoûter les autres. C'est d'autant plus vrai pour ce roman qui, je le répète, n'est ni mal écrit, ni mal construit, mais je n'ai pas accroché.
Chronique initialement publiée sur https://romancerougenouvellesnoires.wordpress.com/2018/10/24/trophees-813-prix-michele-witta-5-la-pension-de-la-via-saffi/
Lien : https://romancerougenouvelle..
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