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Les enquêtes du commissaire Soneri tome 2 sur 3
EAN : 9782757869581
336 pages
Points (05/04/2018)
3.59/5   107 notes
Résumé :
" Les villes sont comme les enfants, elles changent d'année en année et si tu restes un moment sans les voir, tu ne les reconnais plus. Mais au fond, ce sont toujours les mêmes. "

Dans ce deuxième opus, Valerio Varesi nous entraîne dans une Parme fantomatique et glaciale où les souvenirs personnels du commissaire se heurtent de plein fouet à l'amnésie généralisée. Vingt-cinq ans plus tard, que sont devenus les combats et les luttes du passé et qui s'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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sur 107 notes
Le brouillard qui emprisonne la ville sous sa chape n'empêche pas la course frénétique des habitants de Parme qui préparent les fêtes de Noël. Il n'a pas non plus été un frein pour celui ou celle qui a assassiné la vieille Ghitta Tagliavini, propriétaire d'une pension de la via Saffi. En se rendant sur les lieux du crime, le commissaire Soneri sait qu'il va faire un bond dans son passé. C'est dans cette pension que vivait sa défunte femme Ada, aux temps heureux où il l'a connue. Mais il ne sait pas qu'il va aller de surprise en surprise avant de mettre la main sur le meurtrier. La Tagliav.ini n'était pas seulement le témoin bienveillant de ses amours naissantes. Sous ses airs de paysannes, elle cachait bien des secrets. Et Ada n'était peut-être pas non plus la femme irréprochable qu'il pleure encore des années après sa mort en couches. Quand le policier la voit souriant à un autre homme sur une vieille photographie, son monde s'écroule et ses certitudes avec lui. Il se lance donc dans une double enquête : mettre la main sur l'assassin de Ghitta et trouver l'identité de l'homme dont sa femme semblait si amoureuse.

Après nous avoir promené sur les rives humides du Pô dans le fleuve des brumes, Valerio Varesi nous emmène cette fois dans les ruelles du vieux Parme. Dans ce quartier qu'il a un peu délaissé et qu'il ne reconnaît plus, Soneri se confronte à son propre passé mais aussi à celui de l'une ville qui a connu ses heures de contestation contre le pouvoir en place. de rouges et les fascistes s'y sont livré une guerre sans merci avec son lot de dénonciations, de trahisons, d'assassinats politiques. Si les jeunes exaltés se sont calmés avec le temps, ceux qui ont combattu sont toujours là, plus vieux, plus établis, plus riches. Et Ghitta la logeuse les connaissait tous, et avec eux leurs petits secrets. de là à penser qu'elle les faisait chanter ou qu'elle participait à leurs nouveaux jeux d'argent et de pouvoir...
Soneri, plus mélancolique que jamais, s'enfonce dans le brouillard de Parme, pour un polar d'atmosphère comme on les aime. L'enquête tortueuse et le rythme lent s'accordent à merveille avec la personnalité de ce flic ténébreux qui ne s'anime que devant un bon plat de tripes servi dans sa taverne préférée. Un bonheur de lecture.
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Parme, c'est dans le subconscient de tout un chacun une invitation gastronomique , entre jambon et fromage. C'est aussi une couleur, plus en rapport avec une duchesse qu'avec une ville .Ou encore le berceau de la Parmalat, gros scandale financier du début du siècle.
c'est avant tout une magnifique ville et c'est sans doute ce qui m'a attiré vers ce polar qui doit trainer sur mes étagères depuis 3 ans et un voyage ...à Parme.
Un policier récurrent, un parmi la foultitude qui s'épand dans les rayons de livres à grand renfort de pubs racoleuses, une série de onze tomes (celui ci est le second opus), pas de quoi m'emballer plus que ça .
Et pourtant, Soneri (c'est le policier) est vite attachant.C'est un rustre mais avec une certaine éducation, c'est un solitaire mais avec quelques amitiés, c'est un mou mais avec quelques fulgurances. Et puis, le Soneri, il nous balance des phrases que lui seul comprend, et ça ça met du piment sur les pizze .L'auteur a bien monté son truc et le style ondule lentement sur l'énigme. Mais finalement tout va très vite. du génie.
Sans surprise , on circule avec plaisir dans Parme. Mais cela ne fait pas un bon livre.
Alors cette intrigue ? Une vieille logeuse est retrouvée morte et l'assassinat est vite prouvé. Ce n'est pas n'importe quelle logeuse . C'est celle où des décennies en amont, Soneri venait visiter sa belle , aujourd'hui décédée. Et tout va remonter, mais pas comme Soneri l'espérait...

C'est clairement un bon polar. Il n'y a rien en trop, les 300 pages sont copieusement garnies et servent l'énigme, sacrément bien faite .
Mais un policier ne se résume pas à son enquête. Et ici, le héros, de retour dans sa ville , se doit de la comprendre , de comprendre ce qui a changé en elle durant son absence. Il se retrouve confronté à l'Italie du terrorisme,à celle des migrants, à l'opposition des communistes et de la droite. le tout est mélangé avec de belles phases gastronomiques, une plongée dans la ruralité avoisinante et ses croyances et coutumes. Et une énigme sacrément bien montée.
Une très belle découverte que je ne manquerai pas de poursuivre. Dommage que l'on ait pas déambuler dans le majestueux Theâtre Farnese. Une autre fois sans doute.
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J'aime me balader dans les rues des cités italiennes, me laissant flâner au gré de la brise, savourant odeurs, saveurs et m'émerveillant sous les lumières colorées des fleurs au balcon, de la lessive suspendue ou des étals des marchés.
C'est pour cela que j'ai choisi cette nouvelle enquête du commissaire Soneri qui m'avait déjà accompagnée le temps d'une lecture dans le fleuve des brumes.
Parce que j'aime l'Italie.
Cette fois encore Valerio Varesi met un point d'honneur à installer le décor de son enquête. Je me suis plongée avec délectation dans les rues de Parme, dans la Via Saffi qui a tant changé au fil des ans. J'ai aimé y découvrir ses habitants, ses visiteurs mystérieux, ses étrangetés, ses évolutions.
Mais hélas, je m'y suis parfois perdue, n'arrivant pas à soutenir le commissaire Soneri dans son enquête sur le meurtre de Ghitta, la propriétaire de la petite pension d'étudiants devenue lieu de rencontres adultères.
Car, il faut le dire, l'enquête est laborieuse. Les va-et-vient entre le passé - les souvenirs du commissaire - et le présent sont nombreux. Trop nombreux.
Entre les soupçons de corruption, de chantage, d'activités clandestines et d'actions immobilières frauduleuses, mon attention a été mise à mal. Les noms à consonance italienne m'ont emberlificotée et j'ai eu de la peine à retourner à l'enquête après chaque pause de lecture.
Le rythme est certainement volontairement lent. Mais moi, c'est du dynamisme, de l'intrigue, du suspense dont j'ai besoin en ce début d'année.

Je ne vais certainement pas garder un souvenir marqué de cette lecture contrairement aux souvenirs que le commissaire a gravés de la Via Saffi.
Je ne regrette toutefois pas d'avoir plongé au coeur de la vie parmesane. Cela m'aura offert un beau dépaysement.
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Je n'avais pas encore rencontré le commissaire Soneri, et j'ai été ravie de faire sa connaissance!

Deux atouts majeurs de ce roman policier : l'écriture, entre nostalgie et désabusement, et sa poésie du brouillard , qui hante Parme, en cette période d'avant Noël. Il y a une véritable atmosphère dans cette enquête, sinueuse et complexe, comme les silhouettes qui disparaissent dans la brume...

Et aussi bien sûr le personnage principal, Soneri, qui se trouve confronté à un passé douloureux, mettant en jeu sa femme disparue. Tout revient à un seul endroit stratégique : la pension tenue par Ghitta, où lui-même logeait étudiant. La vieille propriétaire, qui se révélera détentrice de nombreux biens ( et de secrets...) vient d'être retrouvée assassinée. Elle avait beaucoup d'ennemis...

A travers Soneri, c'est une radiographie sans concession de la ville de Parme qui est livrée, entre trafics d'argent, d'influence, affaires immobilières illégales, mépris ou utilisation mercantile des étrangers.

Un bemol quand même: on se perd un peu dans le vague de l'enquête, un tantinet trop lente. Et la chappe de brouillard finit aussi par s'abattre sur nous... Mais je pense que je lirai d'autres enquêtes d'un commissaire aussi attachant.


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Après avoir découvert Valério Varesi par le très attachant Les ombres de Montelupo, je remonte à rebours ses autres livres avec La pension de la via Saffi, traduit par Florence Rigollet.

C'est un pur délice que de se replonger aux côtés du commissaire Soneri dans cette ambiance particulière et si intimiste que donne Varesi à ses livres. Car au-delà de l'intrigue policière somme toute assez convenue et parfois un peu trop embrouillée (une vieille dame retrouvée assassinée, un mobile en lien avec le passé qui resurgit, des VIP et élus véreux...), c'est le soin apporté par Varesi à ses personnages et à son décor qui fait tout l'intérêt du livre.

Et au coeur de ces personnages, Soneri bien sûr, que l'enquête ramène à son passé parmi la jeunesse rouge, cette période d'insouciance, de fête et de folies, vécues avec Ada, sa femme trop vite décédée par la suite. Mais la fête est finie et a laissé un goût amer à Soneri, qui oscillant entre mélancolie et nostalgie a bien du mal à désynchroniser ses hémisphères personnelles et professionnelles.

Les autres personnages ne sont pas en reste avec Varesi : convenus quand il s'agit de politiciens corrompus ; attachants lorsqu'il évoque les vieux commerçants Parmigianis d'autrefois, cafetiers, barbiers, restaurateurs... ; interpellants enfin sur la place de ces étrangers que personne ne veut voir et encore moins intégrer.

Varesi nous décrit ici un monde qui se meurt peu à peu de ne pas avoir vu les codes changer, face à un nouveau qui peine à trouver sa place dans une ville dont l'âme est la clé.

Car quand Varesi évoque la ville, c'est un peu comme s'il écrivait le Dictionnaire amoureux de Parme. Lire La pension de la via Saffi, c'est accepter de s'abandonner à Soneri pour le suivre dans ses pérégrinations sans fin dans les brumes de Parme... jusqu'à l'éclaircie finale, qui ne masquera qu'un temps, l'ombre mélancolique qui règne sur l'esprit du commissaire.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Quand on se souvient de sa jeunesse, on est toujours très indulgent, répliqua-t-elle. On la falsifie inconsciemment, et tout nous semble beau, y compris les choses mesquines. C'est un besoin consolateur. Ça nous porte à croire qu'une partie de notre vie a été vécue intensément.
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La ville dans le brouillard. Sans aucune dimension certaine,au coeur sinué des ruelles, là où un voile d'eau déforme les distances comme un verre mal poli et les transforme en perspectives trompeuses. Là où les pas qui résonnent semblent attirés par un gouffre tout proche .Et où les hommes seuls se sentent encore plus seuls.
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Cet appartement le troublait, superposant un passé plein d’espoir et un présent de mort. Il avait du mal à croire que le même décor puisse renfermer des scénarios aussi différents. Mais toutes ces années avaient modifié ce qui, au début, paraissait intact. Et aujourd’hui, son métier le ramenait sur un lieu de sa jeunesse. Il savait qu’il ne fallait jamais revenir là où l’on avait été heureux.
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Beaucoup sont morts parce que les pauvres meurent jeunes. Les autres se sont enrichis et se sont fait construire un pavillon à l'extérieur de la ville. Ils ne reviennent plus ici parce que ça leur rappelle quand ils se baladaient le cul tout rapiécé. Ils détestent tous leur passé, ils croient qu'ils sont devenus des gens respectables, alors ils votent à droite. Et ils méprisent les pauvres pour la même raison, parce que ça leur rappelle qui ils étaient.
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Il vit les tripes ajoutées en bas, au crayon. Il y tremperait la moitié d'une miquette. Puis il commanda une bouteille de bonarda. Il ne comprenait jamais aussi bien les buveurs qui avaient besoin d'au moins deux verres pour affronter le monde et se donner l'illusion de le dominer, qu'à des moments comme celui-là.
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Videos de Valerio Varesi (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valerio Varesi
À chaque ville italienne son auteur de polar. Parme, c'est Valerio Varesi et son commissaire Soneri dont paraît la cinquième aventure traduite en français. Écriture fluide, poétique, sens des dialogues, art de l'intrigue et charme entêtant de la mélancolie. de quoi vous donner des envies de voyage... "Or, encens et poussière" de Valerio Varesi. Traduit de l'italien par Florence Rigollet, éd. Agullo. UNE ÉMISSION ANIMÉE PAR Michel Abescat et Christine Ferniot RÉALISATION Pierrick Allain TÉLÉRAMA - JUIN 2020
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