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sur 123 notes
Le brouillard qui emprisonne la ville sous sa chape n'empêche pas la course frénétique des habitants de Parme qui préparent les fêtes de Noël. Il n'a pas non plus été un frein pour celui ou celle qui a assassiné la vieille Ghitta Tagliavini, propriétaire d'une pension de la via Saffi. En se rendant sur les lieux du crime, le commissaire Soneri sait qu'il va faire un bond dans son passé. C'est dans cette pension que vivait sa défunte femme Ada, aux temps heureux où il l'a connue. Mais il ne sait pas qu'il va aller de surprise en surprise avant de mettre la main sur le meurtrier. La Tagliav.ini n'était pas seulement le témoin bienveillant de ses amours naissantes. Sous ses airs de paysannes, elle cachait bien des secrets. Et Ada n'était peut-être pas non plus la femme irréprochable qu'il pleure encore des années après sa mort en couches. Quand le policier la voit souriant à un autre homme sur une vieille photographie, son monde s'écroule et ses certitudes avec lui. Il se lance donc dans une double enquête : mettre la main sur l'assassin de Ghitta et trouver l'identité de l'homme dont sa femme semblait si amoureuse.

Après nous avoir promené sur les rives humides du Pô dans le fleuve des brumes, Valerio Varesi nous emmène cette fois dans les ruelles du vieux Parme. Dans ce quartier qu'il a un peu délaissé et qu'il ne reconnaît plus, Soneri se confronte à son propre passé mais aussi à celui de l'une ville qui a connu ses heures de contestation contre le pouvoir en place. de rouges et les fascistes s'y sont livré une guerre sans merci avec son lot de dénonciations, de trahisons, d'assassinats politiques. Si les jeunes exaltés se sont calmés avec le temps, ceux qui ont combattu sont toujours là, plus vieux, plus établis, plus riches. Et Ghitta la logeuse les connaissait tous, et avec eux leurs petits secrets. de là à penser qu'elle les faisait chanter ou qu'elle participait à leurs nouveaux jeux d'argent et de pouvoir...
Soneri, plus mélancolique que jamais, s'enfonce dans le brouillard de Parme, pour un polar d'atmosphère comme on les aime. L'enquête tortueuse et le rythme lent s'accordent à merveille avec la personnalité de ce flic ténébreux qui ne s'anime que devant un bon plat de tripes servi dans sa taverne préférée. Un bonheur de lecture.
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Je n'avais pas encore rencontré le commissaire Soneri, et j'ai été ravie de faire sa connaissance!

Deux atouts majeurs de ce roman policier : l'écriture, entre nostalgie et désabusement, et sa poésie du brouillard , qui hante Parme, en cette période d'avant Noël. Il y a une véritable atmosphère dans cette enquête, sinueuse et complexe, comme les silhouettes qui disparaissent dans la brume...

Et aussi bien sûr le personnage principal, Soneri, qui se trouve confronté à un passé douloureux, mettant en jeu sa femme disparue. Tout revient à un seul endroit stratégique : la pension tenue par Ghitta, où lui-même logeait étudiant. La vieille propriétaire, qui se révélera détentrice de nombreux biens ( et de secrets...) vient d'être retrouvée assassinée. Elle avait beaucoup d'ennemis...

A travers Soneri, c'est une radiographie sans concession de la ville de Parme qui est livrée, entre trafics d'argent, d'influence, affaires immobilières illégales, mépris ou utilisation mercantile des étrangers.

Un bemol quand même: on se perd un peu dans le vague de l'enquête, un tantinet trop lente. Et la chappe de brouillard finit aussi par s'abattre sur nous... Mais je pense que je lirai d'autres enquêtes d'un commissaire aussi attachant.


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J'aime me balader dans les rues des cités italiennes, me laissant flâner au gré de la brise, savourant odeurs, saveurs et m'émerveillant sous les lumières colorées des fleurs au balcon, de la lessive suspendue ou des étals des marchés.
C'est pour cela que j'ai choisi cette nouvelle enquête du commissaire Soneri qui m'avait déjà accompagnée le temps d'une lecture dans le fleuve des brumes.
Parce que j'aime l'Italie.
Cette fois encore Valerio Varesi met un point d'honneur à installer le décor de son enquête. Je me suis plongée avec délectation dans les rues de Parme, dans la Via Saffi qui a tant changé au fil des ans. J'ai aimé y découvrir ses habitants, ses visiteurs mystérieux, ses étrangetés, ses évolutions.
Mais hélas, je m'y suis parfois perdue, n'arrivant pas à soutenir le commissaire Soneri dans son enquête sur le meurtre de Ghitta, la propriétaire de la petite pension d'étudiants devenue lieu de rencontres adultères.
Car, il faut le dire, l'enquête est laborieuse. Les va-et-vient entre le passé - les souvenirs du commissaire - et le présent sont nombreux. Trop nombreux.
Entre les soupçons de corruption, de chantage, d'activités clandestines et d'actions immobilières frauduleuses, mon attention a été mise à mal. Les noms à consonance italienne m'ont emberlificotée et j'ai eu de la peine à retourner à l'enquête après chaque pause de lecture.
Le rythme est certainement volontairement lent. Mais moi, c'est du dynamisme, de l'intrigue, du suspense dont j'ai besoin en ce début d'année.

Je ne vais certainement pas garder un souvenir marqué de cette lecture contrairement aux souvenirs que le commissaire a gravés de la Via Saffi.
Je ne regrette toutefois pas d'avoir plongé au coeur de la vie parmesane. Cela m'aura offert un beau dépaysement.
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Parme, c'est dans le subconscient de tout un chacun une invitation gastronomique , entre jambon et fromage. C'est aussi une couleur, plus en rapport avec une duchesse qu'avec une ville .Ou encore le berceau de la Parmalat, gros scandale financier du début du siècle.
c'est avant tout une magnifique ville et c'est sans doute ce qui m'a attiré vers ce polar qui doit trainer sur mes étagères depuis 3 ans et un voyage ...à Parme.
Un policier récurrent, un parmi la foultitude qui s'épand dans les rayons de livres à grand renfort de pubs racoleuses, une série de onze tomes (celui ci est le second opus), pas de quoi m'emballer plus que ça .
Et pourtant, Soneri (c'est le policier) est vite attachant.C'est un rustre mais avec une certaine éducation, c'est un solitaire mais avec quelques amitiés, c'est un mou mais avec quelques fulgurances. Et puis, le Soneri, il nous balance des phrases que lui seul comprend, et ça ça met du piment sur les pizze .L'auteur a bien monté son truc et le style ondule lentement sur l'énigme. Mais finalement tout va très vite. du génie.
Sans surprise , on circule avec plaisir dans Parme. Mais cela ne fait pas un bon livre.
Alors cette intrigue ? Une vieille logeuse est retrouvée morte et l'assassinat est vite prouvé. Ce n'est pas n'importe quelle logeuse . C'est celle où des décennies en amont, Soneri venait visiter sa belle , aujourd'hui décédée. Et tout va remonter, mais pas comme Soneri l'espérait...

C'est clairement un bon polar. Il n'y a rien en trop, les 300 pages sont copieusement garnies et servent l'énigme, sacrément bien faite .
Mais un policier ne se résume pas à son enquête. Et ici, le héros, de retour dans sa ville , se doit de la comprendre , de comprendre ce qui a changé en elle durant son absence. Il se retrouve confronté à l'Italie du terrorisme,à celle des migrants, à l'opposition des communistes et de la droite. le tout est mélangé avec de belles phases gastronomiques, une plongée dans la ruralité avoisinante et ses croyances et coutumes. Et une énigme sacrément bien montée.
Une très belle découverte que je ne manquerai pas de poursuivre. Dommage que l'on ait pas déambuler dans le majestueux Theâtre Farnese. Une autre fois sans doute.
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Après avoir découvert Valério Varesi par le très attachant Les ombres de Montelupo, je remonte à rebours ses autres livres avec La pension de la via Saffi, traduit par Florence Rigollet.

C'est un pur délice que de se replonger aux côtés du commissaire Soneri dans cette ambiance particulière et si intimiste que donne Varesi à ses livres. Car au-delà de l'intrigue policière somme toute assez convenue et parfois un peu trop embrouillée (une vieille dame retrouvée assassinée, un mobile en lien avec le passé qui resurgit, des VIP et élus véreux...), c'est le soin apporté par Varesi à ses personnages et à son décor qui fait tout l'intérêt du livre.

Et au coeur de ces personnages, Soneri bien sûr, que l'enquête ramène à son passé parmi la jeunesse rouge, cette période d'insouciance, de fête et de folies, vécues avec Ada, sa femme trop vite décédée par la suite. Mais la fête est finie et a laissé un goût amer à Soneri, qui oscillant entre mélancolie et nostalgie a bien du mal à désynchroniser ses hémisphères personnelles et professionnelles.

Les autres personnages ne sont pas en reste avec Varesi : convenus quand il s'agit de politiciens corrompus ; attachants lorsqu'il évoque les vieux commerçants Parmigianis d'autrefois, cafetiers, barbiers, restaurateurs... ; interpellants enfin sur la place de ces étrangers que personne ne veut voir et encore moins intégrer.

Varesi nous décrit ici un monde qui se meurt peu à peu de ne pas avoir vu les codes changer, face à un nouveau qui peine à trouver sa place dans une ville dont l'âme est la clé.

Car quand Varesi évoque la ville, c'est un peu comme s'il écrivait le Dictionnaire amoureux de Parme. Lire La pension de la via Saffi, c'est accepter de s'abandonner à Soneri pour le suivre dans ses pérégrinations sans fin dans les brumes de Parme... jusqu'à l'éclaircie finale, qui ne masquera qu'un temps, l'ombre mélancolique qui règne sur l'esprit du commissaire.
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Bien plus épaisse que son manteau Montgomery, la brume semble suivre les pas du commissaire Soneri en se cramponnant aux rives mystérieuses du Pô dans le Fleuve Des Brumes puis en s'insinuant dans les rues tortueuses de cette ville provinciale de Parme où l'on rencontre, pour la seconde fois, ce policier solitaire chargé de l'enquête du meurtre de la tenancière de la Pension de la Via Saffi. L'occasion de faire plus ample connaissance avec un personnage familier que l'on prend plaisir à retrouver et dont on va découvrir les affres d'un passé tourmenté. Ainsi, en l'espace de deux volumes, Valerio Varesi parvient à entraîner le lecteur francophone dans la jubilation de la découverte d'une nouvelle série aussi dense que prometteuse.

A quelques jours de Noël, Ghitta Tavgliavini, la vieille tenancière de la pension de la via Saffi, ne répond plus. Et pour cause, on retrouve son corps sans vie, étendu dans la cuisine de son appartement. En charge de l'enquête, le commissaire Soneri parcourt les rues de la ville en mettant à jour, au fil de ses pérégrinations, tout un réseau de corruption dont les connections transitent par la pension. Mais au-delà des accointances et des compromissions, le commissaire Soneri se replonge dans les dédales troubles des souvenirs douloureux de sa jeunesse. Car c'est à la pension de la via Saffi qu'il a rencontré sa femme Ada, décédée en accouchant d'un enfant mort-né. le brouillard trouble la mémoire mais n'atténue pas la douleur et le désir de vengeance.

C'est sur une succession des portraits dressés dans l'atmosphère déliquescente d'une ville embrumée, troublée par le passé de combats idéologiques d'autrefois et dont les réminiscences n'ont de cesse de vouloir s'inviter dans un présent idéalisé que le commissaire Soneri va se charger de résoudre l'énigme que représente ce meurtre oscillant entre les mobiles crapuleux d'une constellation d'édiles corrompus ou le désir de vengeance d'hommes et de femmes en proie aux regrets lancinants et destructeurs d'une insupportable compromission.

En se confrontant au passé d'une épouse disparue tragiquement, idéalisée par la somme d'un chagrin aveugle qu'il porte en lui, le commissaire Soneri va devoir remettre en question ses certitudes et s'impliquer plus qu'il ne le voudrait dans les tréfonds sordides des secrets que détenait la vieille Ghitta Tavgliavini. Montagnarde honnie par les habitants de son village d'origine, cette redoutable rebouteuse n'a eu de cesse, toute sa vie durant, de mettre en place un réseau tentaculaire, constitué de secrets d'alcôve et de biens immobiliers dont la fortune devient l'unique source de respectabilité. Une quête aussi vaine qu'inassouvie puisque la vieille dame ne fait qu'attiser rancoeur et haine qui causeront sa perte. Une succession de portraits peu flatteurs mais foncièrement humains hantent ainsi les rues de cette cité rongée par la brume incarnant la nostalgie, les faux-fuyants et les regrets qui assèchent les coeurs de ses habitants. Dans un jeu de filatures nocturnes, le commissaire Soneri arpente les rues d'une ville animée par les rencontres occultes de protagonistes sournois dont les idéaux paraissent avoir été relégué aux oubliettes. L'enquête devient incertaine, presque trouble et vaporeuse au point tel que le policier semble parfois vouloir s'en détacher complètement. Pour ne pas perdre pied, le commissaire Soreni pourra compter sur Angela qui s'extirpe du rôle volage qu'elle endossait dans le Fleuve de Brumes pour incarner une femme bien plus consistante et bien plus ensorcelante que dans l'opus précédent.

La ville de Parme prend également une place importante dans le coeur du récit en alimentant les thématiques liées aux idéologies d'un passé qui ne restitue désormais plus qu'une succession de monuments à la gloire des rouges et des noirs alors que les convictions d'autrefois se sont délitées dans la convoitise d'un pouvoir qui a laissé place à la compromission. Elle permet également d'appréhender ces quartiers populaires du centre-ville qui se sont désertifiés avant que les vagues d'immigrés prennent possession des lieux pour être délogés à leur tour par la convoitise des promoteurs immobiliers. Un lieu incertain où ne subsistent plus que quelques vagues souvenirs et que quelques petits commerçants qui entretiennent le mythe à l'exemple du barbier Bettati. D'autres personnages originaux vont agrémenter ce récit qui prend quelques consonances chaleureuses par le biais des plats mitonnés par Alceste, le restaurateur du Milord où le commissaire Soneri a ses habitudes en dégustant les recettes typiques d'une région qu'il affectionne et qu'il arrose avec quelques bonnes bouteilles de vin.

Souvent comparé à l'illustre commissaire Maigret, Soneri présente davantage de similitudes avec Duca Lamberti le personnage emblématique du romancier Giorgio Scerbanenco. En effet, ce sont des événements personnels dramatiques qui donnent cette stature si particulière à ces deux enquêteurs qui sortent résolument de l'ordinaire. Néanmoins, les récits de Valerio Varesi empruntent quelques tonalités poétiques pour mettre en scène une vision nostalgique et désenchantée d'un pays embrumé par les remords et les regrets à l'instar des locataires de la Pension de la Via Saffi. Envoûtante et maîtrisée, la série mettant en scène le commissaire Soneri se révèle être l'un des très belles découvertes de la maison d'édition Agullo.


Valerio Varesio : La Pension de la Via Saffi (L'Affittacamere). Editions Agullo 2017. Traduit de l'italien par Florence Rigollet.

A lire en écoutant : Una Notte Disperata de Musica Nuda. Album : Complici. Bonsaï Music 2011.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Un livre policier, à l'ancienne, non un polar moderne.
Présenté comme "un Simenon italien", Varesi s'approche effectivement de cette definition, de ce rapprochement.
Tout est dans l'écriture, subtile, laissant au temps le temps de mettre en place les pièces du puzzle aboutissant, seulement par l'enquête, sans violences, poursuites, appuis d'indicateurs...à la résolution de l'enquête.
En effet, la seule violence physique est le meurtre de la propriétaire de ladite pension de la via Saffi, et encore sans description du meurtre, juste la constatation.
Tout se passe ensuite via des filatures, des planques, des interrogatoires, des recherches, dans le seul but de répondre à la question de l'identité de L'assassin et surtout du mobile.
Le roman met en exergue les faux-semblants, la duplicité et la complexité des personnages tant dans l'enquête que dans la vie privée du commissaire Soneri. La propriétaire de la pension est loin d'être une petite dame âgée lisse et sympathique, l'épouse décédée de l'enquêteur avait ses inavouables secrets, ce qui entraîne une profonde introspection de ce dernier et à interférer enquêtes privée et professionnelle, sur les traces de son passé sentimental.
Aucun protagoniste n'est finalement sympathique, rejoignant en cela Simenon. Même Soneri reste distancié.
Au même titre que "le fleuve des brumes" cette oeuvre navigant dans des brouillards poisseux tant réels que symboliques mérite toute attention. Je lirai avec curiosité la suite des enquêtes de Soneri.
Par contre l'enquête se mène sur trois niveaux, celui des protagonistes, celui des magouilles immobilières et celui de la politique italienne passée au sens général, la dérive violente des extrémismes politique. Cette dernière partie, plutôt nébuleuse mais vrai traumatisme prégnant transalpin, est peut être de trop dans cette enquête plutôt intimiste, et qui la brouille un peu, ce qui peut perturber in fine le lecteur.
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Il arrive que les livres d'une série ne se présentent pas au lecteur dans l'ordre, c'est ce qui m'est arrivé avec les romans de Valerio Varesi. Parmi les trois, et même maintenant quatre, traduits en français chez Agullo, j'ai lu tout d'abord le premier, le fleuve des brumes, puis le troisième, Les ombres de Montelupo.
Voici maintenant le deuxième, qui se situe en plein coeur de la ville de Bologne, alors que l'un se déroulait dans la vallée du Po et l'autre dans le cadre montagnard et forestier des Apennins. Comme dans les romans précédents, c'est l'atmosphère qui constitue le moteur principal du roman. Atmosphère brumeuse là encore, le soleil semble rarement percer sur Bologne en cette fin d'année, et seuls les éclairages de fêtes donnent une gaité factice à une ambiance bien sombre. L'humeur du commissaire Soneri se fond dans le décor, il mène l'enquête sur la mort de la propriétaire de ce qui était autrefois une petite pension pour étudiants et élèves infirmières. C'est là qu'il y a rencontré sa femme, Ada, maintenant disparue, et la mort de la logeuse remue bien des souvenirs, compliqués par la découverte d'une photo ancienne où il reconnaît justement Ada.

Enquête lente et cotonneuse donc, mais solidement construite par l'auteur qui connaît bien le nord de l'Italie, de Turin à Parme, et qui a écrit un total de onze romans avec ce héros récurrent. Autant dire que nous entendrons encore parler de lui !
Beaucoup de pistes s'offrent au commissaire Soneri lorsqu'il commence à creuser autour de la personnalité de la propriétaire de la pension. Tout d'abord, l'activité de logement pour étudiants a laissé la place à d'autres plus lucratives. de plus, la dame était connue pour ses talents en médecine parallèle, en particulier dans le village d'où elle était originaire. Ajoutons à cela que le quartier a beaucoup changé de population en quelques décennies. le commissaire s'investit beaucoup, n'hésitant pas à passer des nuits à veiller sur place, à la pension, attendant des mystérieux visiteurs, des coups de sonnette impromptus…
L'investigation n'avance pas à grand pas, le rythme lent s'accorde bien à la météo hivernale. le style de l'auteur fait tout l'attrait du roman, il rend aussi bien la vivacité des dialogues que la langueur de l'attente qui constitue la plupart des enquêtes policières. Et surtout il rend un très bel hommage aux lieux qu'il affectionne, et donne envie dans ce roman de filer séance tenante et de visiter la ville de Bologne.
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Encore du brouillard encore le commissaire Soneri,encore des toscanos.
‘'Je préfère la merde à la stérilité aseptisée qui nous entoure au moins ça fait de l'engrais.''

Ce que je sais c est que personne au monde n 'est tout à fait honnête toi et moi compris. Tout dépend des moments. On joue toujours un rôle différent.
Tout dans cette enquête me plonge dans mon passé''
Il vida une bouteille de gutturnio en le dégustant à petites gorgées sans se décider à se lever en quête de cette légère ivresse qui délie les langues
.
Ah si j étais un homme ...
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Amateurs d'Italie solaire et exubérante passez votre chemin . Parme l'hiver ,chez Varesi, c'est nuit et brouillard et le commissaire Soneri un « taiseux » amer et nostalgique . Surtout que l'assassinat de la Ghitta , sorcière, faiseuse d'anges, usurière et spéculatrice , le confronte à son propre passé , politique et amoureux . « Et quand il eut dépassé le pont les fantômes vinrent à sa rencontre » pourrait être l'épigraphe de cet excellent polar qui mêle à l'enquête une réflexion profonde sur les transformations sociales et les mensonges qui fondent notre mémoire. Pour amateurs de bons romans policiers denses et forts comme le « parmigiano reggiano » .
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