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Critique de Deslivresalire


Ancien marin et ancien taulard, Joss le Guern a embrassé la profession de "crieur". Une profession quasiment disparue, qui consiste à crier les nouvelles du quartier ou d'ailleurs, jusqu'à la météo, sur commande de clients qui le payent à cet effet.

Depuis quelques temps, des annonces énigmatiques, en vieux français ou en latin lui sont commandées à la criée. Il hésite à les lire car il n'en comprend pas le sens et lui semblent malsaines. Mais le client anonyme paye bien. Alors il s'exécute.

Ces messages piquent la curiosité d'Hervé Decambrais, habitant du quartier, et rare personnage suffisamment lettré pour trouver un sens possible à ces lignes.

Non loin de là, dans l'antenne du 13ème arrondissement de la brigade criminelle de la Préfecture de police de Paris, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg prend ses marques dans ses nouveaux locaux.

Il est alerté par une habitante, d'un certain nombre de tags apparus récemment sur les portes de son immeuble et qui forment un 4 inversé avec quelques particularités.

Sans que cela n'évoque grand chose à Adamsberg, son instinct de flic l'empêche de prendre cette nouvelle pour ce qu'elle semble être : de simples tags d'artiste.

Lorsque Decambrais alerte Adamsberg sur ce qu'il pense avoir décodé des messages envoyés à le Guern, le commissaire fait rapidement le lien avec les 4 inversés. Tous deux annoncent un fléau : la peste.

A mon avis :
Il s'agit là d'un roman policier, qui se déroule comme en huis clos, dans un décor de théâtre, celui de ce quartier de Paris où se passe la majeure partie du récit.

Cela m'a replongé dans l'ambiance du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, avec ces personnages si caractéristiques, voire simplistes, ce qui les rend attachants et même parfois drôles. Chacun tient son rôle, avec ses habitudes et ses tics. le quartier semble coupé du monde et ses habitants condamnés à la même rengaine, au rythme des annonces de Joss le Guern.

On y découvre alternativement la principale énigme, celle de ces messages lus sans qu'on en comprenne le sens dans un premier temps, puis la deuxième liée aux inscriptions sur les portes d'appartements parisiens, prise en charge par le commissaire Adamsberg, personnage déjà rencontré dans les romans de Fred Vargas.

Au fil du récit, ces deux énigmes n'en feront plus qu'une, même s'il est évident que le lecteur averti sait sans doute bien en amont que les deux sont forcément en lien. Comme dans un roman d'Agatha Christie, les indices se révèlent au fur et à mesure. le récit est bien construit, bien documenté, avec de nombreuses références aux épisodes de peste qu'a connu la France, notamment sur Paris et Marseille... rien à dire de ce point de vue.
Le titre du livre s'en inspire d'ailleurs, puisqu'il s'agit du conseil formulé par les traités de médecine au Moyen-Âge en cas de peste : "Cito, longe fuegas et tarde redeas", ou encore "Fuis vite, longtemps et reviens tard".

On passe ainsi un très bon moment, dans une ambiance de polar, pas de thriller, beaucoup moins sombre me semble-t-il que celle du film qui en a été tiré : pars vite et reviens tard de Régis Wargnier, avec José Garcia, Lucas Belvaux, Marie Gillain et Olivier Gourmet, sorti en 2007, 6 ans après le livre.

Un roman policier qui mérite votre attention donc, si vous êtes adepte du genre.

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