Saga, tome 6

Ça vous dirait de revisiter complètement l'histoire de Roméo et Juliette ? Et si on faisait en sorte que ça se passe dans le futur avec plein de races humanoïdes ? Et si on décidait qu'ils ne mourraient pas afin qu'ils fassent l'expérience de la maternité, d'une vie de clandestinité, et du triste quotidien d'une vie de couple ?
Moi je marche !

Et donc, Alana et Marko appartiennent à deux peuples ennemis : la première aux Ailés, fervents utilisateurs de la technologie, le second aux Cornus, préférant la magie. La guerre est ancestrale et a touché toutes les parties de la galaxie. Toutes les autres espèces (plus improbables esthétiquement parlant les unes que les autres) ont dû prendre parti dans ce conflit.
Et pourtant ils se trouvent et tombent amoureux en seulement quelques heures. Il leur faut s'enfuir pour éviter le sort réservé aux déserteurs. Mais où trouver un morceau de galaxie épargné par le conflit ? Comment élever leur fille nouvelle née ?

Ce que j'ai aimé par-dessus tout ?
Les personnages. Oubliez les rôles classiques du papa et de la maman : Alana a un vocabulaire de roturier et est une vraie tête brûlée. Plus prudent, Marko endosse avec plaisir le costume du papa poule. Au court de la série, c'est même sa femme qui travaillera et amènera l'argent au foyer pendant que lui fait tourner la maison. Les reproches qu'ils se font sont les mêmes que celles d'un couple standard, mais comiquement inversées.
J'adore Gwendolyn – femme forte et indépendante. Cette Cornue fut la première fiancée de Marko (avant qu'il ne la plante pour Alana). Ayant finalement entendu dire qu'il n'était pas mort au combat, mais qu'il avait rejoint l'ennemi, elle engage un chasseur de prime pour le retrouver et lui dire ce qu'elle en pense. Ce mercenaire n'est autre que le Testament. le couple qu'ils forment est détonant – chacun ayant son caractère. Encore amoureux de son ancienne partenaire, La Traque, il est hanté par son fantôme, mais une attirance mutuelle nait entre eux.
J'adore le prince Robot IV, créature à tête de télévision (oui) pétrie d'honneur et instrument du roi son père. Il paie le prix fort pour ses actions passées et perdra énormément de choses au cours de l'histoire : son titre, sa femme, l'estime de son père et de son peuple… C'est un des personnages les plus à plaindre.
Tous veulent s'entretuer, et tout ce qu'on espère, c'est qu'ils n'y parviennent pas. Parce qu'on s'attache à tous ! C'est un jeu du chat et de la souris : les uns sont sur les traces des autres, les derniers sur celles des uns, et les autres sur celles des derniers.
L'univers : l'imagination des auteurs n'est plus à prouver. Entre les robots-hommes à tête de télévision, les fusées en bois, les planètes-oeufs, vous serez forcément déstabilisés par cette ambiance rétro-futuriste.

Et pourtant, je ne continuerai pas à suivre cette saga.
Pourquoi ?
Parce que plus l'histoire avance, plus c'est chaotique. L'univers ne semble pas assez vaste pour empêcher que tous les groupes de personnes se croisent ou entendent parler d'eux. Certaines sous-intrigues sont tellement secondaires qu'on se demande pourquoi elles existent (comme par exemple La Marque qui meurt très vite après être introduite, ou le frère de la Traque. Comme plein de personnages qui n'ont, finalement, qu'une fonction de remplissage). Je commence à perdre le fil et je préfère m'arrêter avant d'être tout à fait perdue.
Un autre bémol : j'ai trouvé le sexe trop gratuit et trop présent. Assurément, ce n'est pas un comic à destination des plus jeunes.

Peu de défauts et beaucoup de qualités, mais je préfère me concentrer sur d'autres choses.

Suite des aventures de Marko, Alana et Hazel, ce tome 6 ne se démarque pas franchement des précédents. Des hauts et des bas pour un tome qui semble être de transition avant quelques gros rebondissement. Il manque la folie qui m'avait plû dans les tomes précedents. L'intrigue se pose, mais sans vraiment progresser de manière satisfaisante.
Le moins bon tome depuis le début de la série.