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Citations sur L'Italie la nuit (4)

Une certitude pourtant, dans ces apparitions, ces figures sans nom, lentes et presque froides qui tournent et traînent près de l'eau, sous les arbres : une autre image, bien plus brûlante, une lueur vive, souple, jamais retouchée ni glacées par les années, l'oubli ou les rêves, se glisse toujours entre les visions de la rivières, les scènes de foule grise, troue la lumière étale et terne, ranime la cendre triste, éteinte du souvenir, fait resplendir devant Nardo un détail, un instant rayonnant que la mémoire veule, infidèle, la traînée, la putain voulait broder grossier, recoudre de fils grisâtres, épais, crins sales et trompeurs ...
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Gorio se redresse d'un coup. Une raideur, une froideur inattendues face à Beppé. Pas du tout le Gorio affable, ni le Sud bavard, ni Foggia qui jase : une brusquerie, une immobilité gelées ... Un Lombard soudain, ou un Suisse, un Germain, un gars qui vit sous le blizzard, la neige, les glaciers.
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Matera se souvient de ses saints, de ses ermites au rocher. C'est la seule ville d'Italie qui n'a pas besoin de curés, de cardinal à Mercedes noire et pompons violets, de bonnes sœurs en jupon et cornettes pour faire ses prières, son rosaire : les ruines chantent ! Puisque les bonshommes ne sont plus capables de rien, les sassi, les murs cassés, le pierrier des rues abandonnées soufflent des bouts de sainteté, bribes fortes, répétées, et la rivière bouillonne, siffle, gronde, mouline son murmure grave ou fait tinter ses clarines froides, argentines, envolées. Une grâce, cette ville, cette rocaille !
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Chez nous à Foggia, les gens parlent lent, c'est sûr, et bien long, infini dans leurs phrases, leurs histoires : la chute, la clef d'une anecdote, on les repousse au lendemain, à la semaine, à la saison. Mais personne ne noie ses petits mots, ne trempe ses voyelles - des belles filles, blanches et brunes, blondes et dorées, dans l'écume sale, la moiteur saumâtre de la mer épaisse, brouillée. Ce qu'on parle ici ressemble à de l'italien vif et clair, tout de même, et se comprend mieux que le romain rugueux, sonore, des Borghetti, ou le napolitain nasillard, ricaneur.
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