Pas le début,
la percée d’une ligne :
être sur la brèche
n’a rien d’un commencement.
Ce n’est pas le début –
j’allais l’écrire –
mais la fin,
déjà la fin.
J’en suis à peine au début
et c’est déjà la fin
sans que je puisse revenir en arrière.
J’ai beau crier :
pas encore,
pas si vite,
l’heure vient,
trop tard,
c’est déjà la fin
et tout est comme ce doit être, à la fin,
muet, sans appel du lointain,
sans un signe qui fasse entendre notre amour,
sur une scène qui continue pourtant de tourner.
p.12
Il était une fois…
Pas de « Il était une fois ».
Le début ne veut pas de moi.
Jamais pu commencer par le début.
Quand je commence,
ça ne peut pas être un début,
la question du début ne m’effleure pas – ou si peu,
même si tout commence à la première ligne –
il ne peut pas en être autrement :
la brèche s’ouvre à la première ligne –
je ne dis pas le contraire –
je suis sur la brèche
à la percée d’une ligne,
je ne réponds plus de rien.
p.11
Qui es-tu depuis que tu n'as plus de visage ?
Poursuivre, c'est poser des mots qui dessinent un trajet, un récit, une expérience vécue. L'apprentissage d'une langue, c'est l'apprentissage d'une vie.