Les enfants de Haretz

Entre-temps, les allemands avaient avancé. Il ne restait de leur passage qu'une traînée noire à peine visible. Frantz se planta devant l'enfant et se pencha pour lui attraper les épaules.
- Avant de quitter cette ville, j'ai besoin de savoir s'il y a d'autres enfants à sauver.

Mon frère me parlait peu, sans doute pour économiser ses forces, et moi je me contentais de le regarder, de le fixer intensément pour lui transmettre par le regard tout l'amour que je ressentais pour lui.

Les nazis quittèrent la maison à l'aube, emmenant mes parents. Les oiseaux chantaient et je fus agacér que la vie continue, la nuit, le jour, le cycle de la nature.

Quand on est enfant, on n’imagine pas combien un surnom affectueux nous manquera, plus tard.

Nous étions des enfants, tous les six mais des enfants cassés.

La vérité, bien que douloureuse, fait moins mal que l’espoir.

On ne s'habitue pas à l'idée de perdre quelqu'un, on ne peut pas se préparer aux coups, mais on peut laisser la douleur nous traverser et espérer qu'elle ne détruira rien sur son passage.

Comment concilier les souvenirs avec l’avenir ? Mort. Renaissance. Se transcender pour passer d’un état à un autre. Le souvenir est un amour et l’amour est vie. Malgré tout.

N’oubliez pas que nous, les Juifs, même dans les moments heureux il y a toujours un peu de tristesse.

Contrevenir à des ordres aussi clairs ne lui ressemblait pas, mais on dit que la guerre fait ressortir la face cachée de l'âme humaine.