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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Quel excellent roman, d'une beauté remarquable! Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi plaisant, intéressant à lire et qui m'a autant ébranlée. On y retrouve des échos de Modiano et de Romain Gary dans la manière dont l'histoire est contée. C'est à la fois doux et intense, drôle et profond. Et ça donne franchement envie de découvrir Budapest.
Le récit du séjour apparemment anodin du narrateur (est-ce l'auteur, Verboczy ?) en Hongrie prend de l'ampleur au fil de chaque nouvelle rencontre, de chaque nouveau souvenir relaté. L'oeuvre aborde des thèmes tels que l'héritage, la nostalgie ainsi qu'une relation père-fils distante, mais empreinte d'amour. À lire absolument !"
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Dans ce premier roman, Akos Verboczy nous donne à lire une sorte de road trip lent et nostalgique, probablement empreint de beaucoup de scènes très personnelles. L'histoire ne précise pas s'il est de nature autobiographique en réalité ou seulement en apparence mais qu'importe, le récit est très touchant, parfois à la limite de la tristesse.

L'auteur a quitté sa Hongrie natale pour aller vivre au Québec, tout comme le narrateur qui revient sur les lieux de son enfance à l'occasion des obsèques de son père. C'est le prétexte pour lui de visiter ces proches dont il est tellement éloigné, mais aussi de convoquer ses souvenirs et de nous raconter à hauteur d'homme la Hongrie du XXème.

Il nous fait part aussi de ses rapports avec ce père désormais définitivement disparu, à qui il aurait tellement de choses à reprocher mais à qui il ne reproche rien. Akos Verboczy s'attarde sur ce qui fait du bien dans une relation, qu'elle soit familiale, amicale ou amoureuse et montre sans fard et sans apitoiement comment aussi elle se fissure, se délite, s'efface au fil du temps, ou bien ce qui demeure inaltéré par la force d'on ne sait quel mystère.

Puis il y a ce qui parfait mon admiration : cette capacité de s'exprimer aussi bien à l'écrit dans une langue qui, même si elle est familière à l'auteur, ne lui est pas maternelle. Il m'arrive de me satisfaire de parler plusieurs langues. Les lire m'est plus difficile, les écrire est un redoutable exercice.

Félicitations donc à l'auteur pour ce premier roman !
Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
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J'attendais la publication de ce titre-là avec impatience depuis que j'en avais lu l'annonce de parution : j'ai confiance aux goûts de la maison d'édition le bruit du temps et ce récit d'un Québécois par adoption qui narre sa vie en Hongrie soviétique me semblait très prometteur. Akos Verboczy est finaliste du Prix du Premier Quebecois 2024. Il a un site internet éponyme : on observe en arrière-fond une photo de l'auteur enfant, probablement son cousin en arrière-fond gauche ( Sa fratrie se compose d'une soeur et d'une demi-soeur.) Et, en arrière-plan droit, un homme que j'imagine être son père, la moustache qu'il porte semble correspondre à la description qu'en fait son fils dans son récit. Et cette fameuse raquette en plastique dans les mains du garçon, qui apparait également dans le récit. C'est troublant et à la fois émouvant, car on a l'habitude des sites un peu impersonnels et formatés des auteurs et autrices, essentiellement centrés sur l'autopromotion. Celui-ci a une dimension plus personnelle, aucune donnée biographique en dehors des photos qui renvoient au livre, et l'auteur s'adresse en effet au lecteur-ice, c'est assez interactif, et plaisant. le regard du jeune garçon espiègle accroche de fait directement notre regard, cette photo résonne comme un écho à tout ce récit intime qu'il nous a livré, cette photo met une touche finale à un récit que l'on aurait volontiers aimé plus long. Il nous accorde d'ailleurs d'autres photos, qui rappellent un passage particulier du livre.


La maison de mon père, c'est littéralement le souvenir raconté du père de l'auteur, Nandor Verboczy, décédé aujourd'hui, dont la présence auprès de son fils ne fut qu'épisodique : c'est cette maison de campagne, dont le grenier se trouvait à la cave, qui a abrité leurs moments de bonheur. La maison de mon père, c'est aussi métaphoriquement la Hongrie natale du désormais québécois Akos Verboczy, qui a quitté son pays en compagnie de sa mère et de sa soeur, laissant derrière lui son père et le reste de sa famille proche, sa demi-soeur, ses cousins et cousines, ses amis. La figure paternelle est la ligne rouge du récit de l'auteur, elle ouvre le texte sur ces premières années hongroises, et budapestoises plus précisément.

L'enterrement du père, en guise prologue, marque le début du récit rétrospectif et le sceau du souvenir, de la nostalgie, peut-être même bien des regrets, puisqu'on se rend immédiatement complètement que de cette relation, il ne reste que les mots du fils, et de ses photos, et de ses bouts de ferraille. C'est un long fil, ou plutôt plusieurs reliés entre eux : de l'enterrement du père, on remonte trente ans plus tôt à celui de l'oncle, frère de ce père. Deux hommes qu'il aura peu connus, mais avec lesquels il partage cet amour de la littérature même si leurs goûts réciproques différaient. le récit d'Akos est très personnel, l'histoire de sa famille, et à la fois plus national, il est parsemé d'anecdotes – et je crois que celle du jeune Akos faisant remarquer à son père que le grenier de la maison de vigneron se trouve en fait au rez-de-chaussée marquera de son empreinte ma lecture, puisque étrangement analogue avec le rapport entre pays d'origine/pays d'adoption, qui naît du récit de l'écrivain, et qui ne font pas de ce récit un simple déballage sans âme de souvenirs. le ton est toujours empreint de légèreté, dans un souci certainement de ne pas noyer le lecteur sous la gravité des situations, la solennité des événements, le style contribue aussi à la réussite de ce récit biographique. C'est l'un de ces livres, aussitôt ouvert que vous savez déjà que vous ne pourrez pas reposer facilement.

Mon enthousiasme pour ce récit est sans réserve : j'ai tout autant été emballée les passages purement historiques sur l'histoire du pays et de la culture hongrois, à vrai dire, j'en attendais beaucoup et j'en ai appris beaucoup : car le talent de l'auteur, c'est aussi de tisser son histoire sur une trame de fond qu'il nous décrit avec soin et précision. Une alternance d'anecdotes liées aux différents lieux de la ville, Akos Verboczy a écrit un récit harmonieux, où la dynamique de l'histoire intime est relayée par l'histoire de Budapest, ses rues, ses immeubles, ses échoppes et bien d'autres détails et de la Hongrie ( mention spéciale à l'anecdote sur le pâtissier qu'il retrouve lors d'une de ses visites, qu'il pensait mort depuis longtemps, ce qu'il exprime à haute voix ! ). Il faut dire que son rapport avec son père, si tenu fut-il, était également lié à différents lieux, de cette maison de campagne, un ancien pressoir près du lac Balaton, destination finale du road-trip avec Petya, l'ami de toujours.

On aime également cette note d'autodérision qui pointe parfois dans le récit, qui témoigne aussi de la distance prise entre le narrateur qu'il est et le personnage qu'il décrit, même s'il n'est rien d'autre que lui-même. Si la relation avec le père est la base de ce récit, les relations qu'il entretient avec sa famille proche restée en Hongrie, et ses amis, tout autant là-bas, entre autres avec Petya sont finement analysés et décrites. Un jugement juste, une vision claire de l'adulte, sur le jeune garçon puis adolescent qu'il a été. Sans doute acquis avec la maturité, peut-être avec la distance des années qui ont passé, des kilomètres qui le sépare de son pays natal.

Coup de coeur unanime pour ce premier roman de l'auteur, qui à travers son histoire avec son père, rend un hommage à son pays, l'inverse est également vrai. Mais je crois que le mieux c'est encore de laisser parler l'auteur sur la raison même de ce récit. À la question de son ami Petya, devant un café fumant, « En fait, dis moi, en quel honneur es-tu de retour à la maison », il répond ceci : « Pour voir si j'y suis encore ». À vous de lire, ce qu'il en est, maintenant.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Rencontré par hasard ce roman ne m'a plus lâché. Les tranches d'histoire de la Hongrie font malheureusement triste écho à ce qu'elle traverse aujourd'hui...
J'ai été rendue perplexe par le fait de ne pouvoir trancher entre fiction et autobiographie, mais peu importe, c'est un livre à recommander les yeux fermés. Pour l'amitié, pour la famille, pour l'émigration, pour toute la vie en somme ce livre est d'une richesse incontournable.
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Voilà longtemps que je n'ai pas lu un roman qui me donne tant de plaisir, d'images, de magyaritude, d'Ostalgie! (La nostalgie des pays de l'Est) Mes parents chéris sont originaires de derrière le rideau de fer qu'ils ont "escaladé" au péril de leur vie.
La langue hongroise rassemble les souvenirs de tous les immigrés quelle que soit leur condition sociale, populo, provincial, intellos, metallos, les juifs, les communistes, les autres, tous ont en commun cette langue particulièrement triste et monotone.
Le lecteur est comme aspiré dans l'ombre de l'auteur à le suivre partout, à rencontrer les proches, à visiter les maisons, les appartements, à entrer dans les chambres au gré des déambulations du voyageur qui revient au pays natal.
Les souvenirs dans le roman de Verboczy mêlés aux impressions du présent sont tellement imprégnés d'amour et sonnent tellement justes. J'adore le style de l'auteur, sans en faire trop, pas de vantardise, de pleurnicherie, de haine. Les regrets, les déceptions font partie de la vie mais jamais l'amertume, les reproches n'ont pas voie au chapitre. Au contraire, le récit s'enroule et se déroule dans une mélancolie joyeuse sans pour autant se cacher de la honte, de la lâcheté, de la culpabilité que l'auteur décrit lorsqu'il abandonne son père ivre mort dans un train ou lorsqu'il découvre les dégâts de l'alcoolisme sur sa belle mère.
Premier roman écrit en français une découverte!
Les éditions le Bruit du Monde ont édité des écrivains extras et je salue leur travail d'éditeur, de défricheur.
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Énorme coup de coeur! Émouvant, profond et souvent drôle.
On suit les pérégrinations du narrateur, de retour dans sa ville natale en se demandant si on verra la fameuse maison du père. On s'attache très vite au narrateur (être sensible et mélancolique...) ainsi qu'aux personnes qu'il rencontre: famille, amis, même un sans-abri. Des questions de fond sur la parentalité, le deuil, l'exil, l'héritage. J'ai pleuré et ri je ne sais combien de fois.
La fin du livre est magnifique. J'en suis encore ébranlée.
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