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EAN : 9782493206954
304 pages
Le bruit du monde (04/01/2024)
3.81/5   27 notes
Résumé :
De retour à Budapest, sa ville natale, pour un séjour d'une semaine, un jeune Hongrois exilé au Québec a l'intention de revoir ses anciens amis, ce qui reste de sa famille et son premier amour. Avec Petya, son compagnon d'enfance, il forme le projet de retrouver une maison située au bord du lac Balaton, que son père a chérie pendant des années et dont il espérait hériter. Un magnifique premier roman doux-amer, sensible et plein de vérité.


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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Très beau roman qui oscille au long des pages entre douce nostalgie et émotion .
Portait sensible de retrouvailles en famille en Hongrie après un exil au Québec , une évocation réussie des relations humaines , d'anecdotes de vies .
Je remercie Babelio pour ce Masse critique ainsi que les éditions le bruit du monde .
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"La maison de mon père" de Akos Verboczy, le Bruit du Monde, 2024
Akos Verboczy est né en Hongrie en 1975 et a immigré au Québec à l'âge de onze ans. Son roman autobiographique s'ouvre sur la scène des funérailles du père du narrateur. Celui-ci reste indécis, avec sa grande soeur, au moment de choisir des fleurs. " Prenez un oeillet blanc, au nom de chaque enfant" leur conseille leur tante. Trois oeillets blancs, auxquels répondront, douze ans plus tard les trois cailloux déposés sur la tombe de ses grands-parents maternels, selon un rituel juif, pour ceux qui restent. C'est à eux, " ceux qui restent", qu'est dédié "La maison de mon père" , récit d'un retour au pays natal, douze ans après la mort de ce père, un père "qui aime par dessus tout -plus que les femmes, plus que la bouteille - les poètes et les paysages de son pays qu'il n'aurait quitté pour rien au monde". Une semaine au cours de laquelle il reverra Petya, son ami d'enfance, les gars de la rue Karpat, son ancienne nourrice, "sa mère suppléante", son premier amour, Gabor, l'ami d'enfance de sa mère. "En fait, dis-moi, en quel honneur es-tu de retour à la maison ? " lui demande Petya. La seule réponse qu'il parvienne à articuler : "Pour voir si j'y suis encore". Est-il un touriste dans sa ville natale ? Pourtant, il répond en hongrois au SDF, qui, sur le Körut de Budapest, qui lui avait fait remarquer : "Vous vous promenez les mains vides et vous marchez le nez levé"..."comme si c'était la preuve de mon statut d'étranger". Un grande qualité du roman de Akos Verboczy est sa justesse de ton. Il y a un fossé entre "Le père idéal " qu'il avait décrit dans une de ses compositions à l'école et son père absent, homme à femmes et alcoolique. Dans un passage poignant, le narrateur effectue un décompte du nombre de fois qu'il a rencontré son père au cours de sa vie :" environ soixante-quinze fois. Dans la catégorie des pères absents, il y a assurément pire." Aucun reproche envers ce père mais nous saurons peu avant la fin du roman, pourquoi sa mère avait eu raison de partir. Ce retour à la maison , c'est aussi l'espoir de revoir la maison près du lac Balaton, un vieil abris de vigneron transformé par son père, où le narrateur a passé deux étés de son enfance. "Je sais que je n'ai pas rêvé cette maison. Parce que c'est là où mon père a su me transmettre un peu de ce qu'il était, du meilleur de lui-même, de ce qu'il avait toujours voulu être."
Après ce roman du retour, j'ai grande envie de lire "Rhapsodie québécoise- Un itinéraire de la loi 101", premier livre publié par l'auteur et récit d'une immigration et de l'adoption d'une nouvelle langue, le français.
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J'attendais la publication de ce titre-là avec impatience depuis que j'en avais lu l'annonce de parution : j'ai confiance aux goûts de la maison d'édition le bruit du temps et ce récit d'un Québécois par adoption qui narre sa vie en Hongrie soviétique me semblait très prometteur. Akos Verboczy est finaliste du Prix du Premier Quebecois 2024. Il a un site internet éponyme : on observe en arrière-fond une photo de l'auteur enfant, probablement son cousin en arrière-fond gauche ( Sa fratrie se compose d'une soeur et d'une demi-soeur.) Et, en arrière-plan droit, un homme que j'imagine être son père, la moustache qu'il porte semble correspondre à la description qu'en fait son fils dans son récit. Et cette fameuse raquette en plastique dans les mains du garçon, qui apparait également dans le récit. C'est troublant et à la fois émouvant, car on a l'habitude des sites un peu impersonnels et formatés des auteurs et autrices, essentiellement centrés sur l'autopromotion. Celui-ci a une dimension plus personnelle, aucune donnée biographique en dehors des photos qui renvoient au livre, et l'auteur s'adresse en effet au lecteur-ice, c'est assez interactif, et plaisant. le regard du jeune garçon espiègle accroche de fait directement notre regard, cette photo résonne comme un écho à tout ce récit intime qu'il nous a livré, cette photo met une touche finale à un récit que l'on aurait volontiers aimé plus long. Il nous accorde d'ailleurs d'autres photos, qui rappellent un passage particulier du livre.


La maison de mon père, c'est littéralement le souvenir raconté du père de l'auteur, Nandor Verboczy, décédé aujourd'hui, dont la présence auprès de son fils ne fut qu'épisodique : c'est cette maison de campagne, dont le grenier se trouvait à la cave, qui a abrité leurs moments de bonheur. La maison de mon père, c'est aussi métaphoriquement la Hongrie natale du désormais québécois Akos Verboczy, qui a quitté son pays en compagnie de sa mère et de sa soeur, laissant derrière lui son père et le reste de sa famille proche, sa demi-soeur, ses cousins et cousines, ses amis. La figure paternelle est la ligne rouge du récit de l'auteur, elle ouvre le texte sur ces premières années hongroises, et budapestoises plus précisément.

L'enterrement du père, en guise prologue, marque le début du récit rétrospectif et le sceau du souvenir, de la nostalgie, peut-être même bien des regrets, puisqu'on se rend immédiatement complètement que de cette relation, il ne reste que les mots du fils, et de ses photos, et de ses bouts de ferraille. C'est un long fil, ou plutôt plusieurs reliés entre eux : de l'enterrement du père, on remonte trente ans plus tôt à celui de l'oncle, frère de ce père. Deux hommes qu'il aura peu connus, mais avec lesquels il partage cet amour de la littérature même si leurs goûts réciproques différaient. le récit d'Akos est très personnel, l'histoire de sa famille, et à la fois plus national, il est parsemé d'anecdotes – et je crois que celle du jeune Akos faisant remarquer à son père que le grenier de la maison de vigneron se trouve en fait au rez-de-chaussée marquera de son empreinte ma lecture, puisque étrangement analogue avec le rapport entre pays d'origine/pays d'adoption, qui naît du récit de l'écrivain, et qui ne font pas de ce récit un simple déballage sans âme de souvenirs. le ton est toujours empreint de légèreté, dans un souci certainement de ne pas noyer le lecteur sous la gravité des situations, la solennité des événements, le style contribue aussi à la réussite de ce récit biographique. C'est l'un de ces livres, aussitôt ouvert que vous savez déjà que vous ne pourrez pas reposer facilement.

Mon enthousiasme pour ce récit est sans réserve : j'ai tout autant été emballée les passages purement historiques sur l'histoire du pays et de la culture hongrois, à vrai dire, j'en attendais beaucoup et j'en ai appris beaucoup : car le talent de l'auteur, c'est aussi de tisser son histoire sur une trame de fond qu'il nous décrit avec soin et précision. Une alternance d'anecdotes liées aux différents lieux de la ville, Akos Verboczy a écrit un récit harmonieux, où la dynamique de l'histoire intime est relayée par l'histoire de Budapest, ses rues, ses immeubles, ses échoppes et bien d'autres détails et de la Hongrie ( mention spéciale à l'anecdote sur le pâtissier qu'il retrouve lors d'une de ses visites, qu'il pensait mort depuis longtemps, ce qu'il exprime à haute voix ! ). Il faut dire que son rapport avec son père, si tenu fut-il, était également lié à différents lieux, de cette maison de campagne, un ancien pressoir près du lac Balaton, destination finale du road-trip avec Petya, l'ami de toujours.

On aime également cette note d'autodérision qui pointe parfois dans le récit, qui témoigne aussi de la distance prise entre le narrateur qu'il est et le personnage qu'il décrit, même s'il n'est rien d'autre que lui-même. Si la relation avec le père est la base de ce récit, les relations qu'il entretient avec sa famille proche restée en Hongrie, et ses amis, tout autant là-bas, entre autres avec Petya sont finement analysés et décrites. Un jugement juste, une vision claire de l'adulte, sur le jeune garçon puis adolescent qu'il a été. Sans doute acquis avec la maturité, peut-être avec la distance des années qui ont passé, des kilomètres qui le sépare de son pays natal.

Coup de coeur unanime pour ce premier roman de l'auteur, qui à travers son histoire avec son père, rend un hommage à son pays, l'inverse est également vrai. Mais je crois que le mieux c'est encore de laisser parler l'auteur sur la raison même de ce récit. À la question de son ami Petya, devant un café fumant, « En fait, dis moi, en quel honneur es-tu de retour à la maison », il répond ceci : « Pour voir si j'y suis encore ». À vous de lire, ce qu'il en est, maintenant.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Coup de coeur pour ce beau roman sur le retour au pays natal, la Hongrie, ou plutôt sur les retrouvailles avec ceux qui sont restés.
Douze ans après les funérailles de son père , le narrateur revient en vacances à Budapest . Enfant, sa mère , sa soeur et lui-même ont émigré au Québec. Il écrit.Ce retour à Budapest donne lieu à des déambulations à la manière un peu de Modiano. Ce fut une enfance heureuse avec Les Gars , la grand-mère. Mais le récit n'est pas empreint de nostalgie . Ce qui prime ce sont les souvenirs, les retrouvailles avec ses amis et ses cousins ,la visite au cimetière sur la tombe de ses grands-parents maternels. Il vit ailleurs depuis des années mais il n'oublie pas ceux qui sont restés et son grand ami Petya lui fait part, pour la première fois, de «  la blessure » de ceux qui restent.
Peut-être que la motivation de ce voyage est de retrouver la trace du chalet que son père avait rénové au bord du lac Balaton…
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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio.

J'ai pris mon temps pour savourer ce roman. La Hongrie et Budapest en particulier font partie de mes endroits préférés au monde. Très intéressée par l'histoire tumultueuse du pays et amatrice du challenge linguistique qu'est la langue hongroise, je suis ravie d'avoir pu voyager grâce à ce roman.

Dans ce roman, nous suivons le narrateur, installé au Canada depuis de nombreuses années qui "rentre au pays" en Hongrie sur un coup de tête. Il retrouve des membres de sa famille, des amis, des lieux qu'il a connus, et l'on chemine avec lui, entre souvenirs de moments passés et présents, pour tenter de retrouver la maison que possédait son père au bord du lac Balaton.

Le style est plutôt lent, mais assez poétique. le narrateur y raconte des anecdotes qui reflètent son histoire, celle de ses parents, mais qui questionnent également des questions plus profondes : la relation au père, notamment y est cruciale. Mais également des questions d'appartenance culturelle. Est-il encore tout à fait hongrois ? Qui est-il d'ailleurs ?

Une histoire émouvante, entre nostalgie et moments drôles.

J'ai bien aimé cette lecture, qui ne sera pourtant pas accessible à tout le monde.

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critiques presse (4)
LeMonde
04 mars 2024
Un retour à Budapest en forme de bilan. Attachant roman autobiographique de l’écrivain québécois.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Il y a du Akos Verboczy dans le narrateur de La maison de mon père. Mais il y a plus qu’un témoignage déguisé en fiction: c’est le mystère des retrouvailles qui est finement exploité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
11 avril 2023
L’écrivain Akos Verboczy publie son premier roman sur sa réalité de Montréalais d’origine hongroise ayant immigré au Canada. La maison de mon père décrit un retour sur son passé qu’il réalise lors d’un bref séjour à Budapest.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
11 avril 2023
Dans La maison de mon père, il dépeint l’exil et ses conséquences, une relation père-fils difficile, minée par l’alcool, la quête des souvenirs, les adieux à ce qui aurait pu être sa vie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les mots employés me désarçonnent autant que le fond de la question.elle est curieuse, cette manière de dire à la maison pour signifier dans son pays natal et je me demande si l’expression s’applique à mes retours en Hongrie .mais si la question me surprend c’est surtout parce que parti de Montréal sur un coup de tête, je ne me l’étais pas encore posée.
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Le soir, nous avons partagé sur la jetée une pizza aux ananas achetée près de la gare. Nos pieds pendaient au-dessus du reflet de la lune. autour de nous, des vieux observaient en silence leurs cannes à pêche, assis sur des seaux en plastique; des enfants couraient avec leurs cornets de glace, leurs parents leur criaient de ne pas trop s'éloigner. La "Lambada" jouait au loin. Nous ne savions pas trop quoi nous dire. Et nous nous sommes embrassées, les yeux fermés et les lèvres sucrées.
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L’aller-retour Montréal-Budapest est apparu « en vedette » à l’écran, probablement parce que les algorithmes, comme tout mon entourage, connaissent mes origines. Savaient-ils que je n’y étais pas allé depuis douze ans, depuis les funérailles de mon père ? Le billet était des plus abordables, tout comme cette chambre avec balcon donnant sur le Körút. Après vingt-cinq minutes, j’ai reçu la confirmation d’achat et de réservation. À moi la planète, et voilà que je rentre au bercail !
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L'été est chaud, les nuages sont rares, les jours longs, les nuits courtes. L'enfant -mon père- a l'oreille collée contre la poitrine de sa mère, dont le cœur bat la chamade. Il hurle sa hâte de vivre. Ils traversent des villes détruites et des campagnes dévastées. Partout errent des gens ébahis, des enfants et des vieillards perdus, des hommes blessés, des femmes terrorisées. On cherche des proches, un abri, des vivres ou quelque bien échangeable. Chacun se demande de quel cauchemar il vient de s'éveiller. Mes grands-parents, eux, ne se demandent pas vraiment s'ils ont pris la bonne direction, s'il aurait été plus judicieux de rester à l'Ouest comme tant d'autres. Grand-mère, que je pressai de cette question cinquante ans plus tard - mais pourquoi être revenus en Hongrie? - me répondait simplement : "Parce que c'était chez nous." Je me trouvais bête. Quand on ne sait pas où aller, on rentre à la maison.
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Le village ressemblait à tant d’autres d’Europe centrale : l’église au milieu, des maisons au toit pentu, des animaux de basse-cour, des rues poussiéreuses sans trottoirs portant des noms d’hommes de guerre et de lettres. L’endroit bénéficiait, il fallait le reconnaître, d’un site admirable : encadré d’une forêt dense d’un côté et de champs de tournesols de l’autre. « Ça, mon fils, c’est du vrai pays ! » a déclaré mon père, lui qui n’a habité sa vie durant qu’une métropole.

Cette bourgade avait son charme, certes, mais fallait-il vraiment se taper deux heures de route pour vivre une telle expérience du terroir ? Les lieux où le temps semble s’être arrêté ne me déplaisent pas, au contraire, mais je soupçonnais mon père de vouloir y passer la nuit, risquant de compromettre mon plan d’aller voir ma marraine et mon parrain à Szentendre le lendemain.
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