La prison n'est pas propice à la poésie et pourtant on y trouve des poètes.
En 1893,
Paul Verlaine raconte son expérience dans "
Mes prisons", texte autobiographique qui confirme que sa vie a été mouvementée.
Dès l'enfance, il va au cachot quand il n'a pas appris correctement ses cours de latin puis plus tard, il se retrouve impliqué dans des beuveries qui tournent mal. Mais c'est en voyage à Bruxelles qu'on le retrouve expliquant son arrestation après avoir tiré à deux reprises sur son amant
Arthur Rimbaud. D'ailleurs, il ne dit pas que c'est son amant et ne précise pas les raisons de son geste mais il vénère le poète, mort depuis.
On apprend que, bien que Rimbaud ait retiré sa plainte,
Verlaine est jugé et condamné à deux ans de prison à Mons capitale du Hainaut en Belgique. C'est là qu'il apprend, dans des conditions de détention difficiles, que sa femme divorce. Il réussit pourtant à écrire quelques strophes entre les poux et les seaux hygiéniques à vider. On retrouve ces poèmes dans le recueil Sagesse publié en 1880.
Et puis, il y a le changement dans son rapport à la religion. D'abord sceptique sur l'existence de Dieu il va trouver une aide morale en se prosternant au pied du crucifix au fond de sa cellule.
Ce texte est un témoignage des expériences carcérales de l'artiste maudit, surprenant et louable par moment notamment quand il écrit à la police dans les dernières lignes
"courez donc sus aux malfaiteurs si vous l'osez, et laissez les poètes tranquilles. Ils ne vous regardent pas, dans les deux sens du verbe."
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