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Critique de Sachenka


Roman posthume de Jules Verne, le secret de Wilhelm Storitz s'inscrit dans la lignée des dernières oeuvres de l'auteur, qui tendaient à s'éloigner des aventures scientifiques et géographiques. Largement remanié par son éditeur et son fils, ce roman retrouve ici sa version d'origine, qui avait longtemps été cru perdue. On y raconte le périple de Henry Vidal, qui rejoint son frère Marc en Hongrie, lequel doit épouser Myra Roderich, l'héritière d'une riche famille. Malhereusement, la jeune femme est l'objet des convoitises (et des obsessions) de Wilhelm Storitz, le fils d'un célèbre inventeur allemand.

D'ailleurs, une des inventions est une boisson qui rend invisible. La ressemblance avec un autre roman, L'homme invisible, de H.G. Wells, paru un peu plus tôt, est trop frappante pour être ignorée. Bien sur, le reste de l'intrigue est fort différente. Storitz se sert de la science pour parvenir à ses fin, évidemment mauvaises. L'invention de son père lui permet de troubler les fiançailles et même l'éventuel mariage des amoureux. Jamais on ne sympathise avec lui. Aussi, la fin est fort surprenante. Il s'agit d'un roman de Verne, alors le dénouement de l'intrigue se devait d'être heureux, mais il comporte une fin surprenante. À vous de voir.

Comme beaucoup d'autres des romans de Jules Verne, le secret de Wilhelm Storitz représente le meilleur et le pire. le meilleur, parce qu'il propose des histoires originales (pour l'époque), à la frontière du fantastique mais sans jamais la traverser, trouvant toujours une epxlicaiton scientifique (aussi douteuse soit-elle) aux inventions et autres phénomènes étranges. Aussi, il fait voyager. Depuis quelques années, j'ai une fascination pour la Hongrie et l'auteur a su intégrer plusieurs éléments de ce pays, de la topographie précise des lieux à quelques traditions locales. Peut-être pas autant que je l'aurais souhaité.

Là où j'ai moins accroché, c'est au parti pris de Verne, très ou trop visible à travers sa narration. Je n'aime pas qu'un auteur me dise (ouvertement, explicitement) comment penser. Ça manque de subtilité. D'un côté, il se montre optimiste à l'excès, tous les Hongrois rencontrés sont gentils et des fervents admirateurs de la France. Et, évidemment, en ce début de XXe siècle, le méchant se devait être Allemand. Pire : Prussien !

Enfin, on dit toujours que Jules Verne était un visionnaire, eh bien, ce roman datant de 1901 et remanié en 1910 contient ce passage : « le Serbe naît soldat, vit soldat, meurt soldat et en soldat. N'est-ce pas d'ailleurs vers Belgrade, sa capitale, que se tendent toutes les aspirations de la race slave, et, si un jour, cette race se lève contre la race germanique, si la révolution éclate, ce sera la main d'un Serbe qui tiendra le drapeau de l'indépendance. » (p. 153) Quelqu'un se rappelle de l'attentat d'un certain Serbe, Gavrilo Princip ? Ce n'est pas de L'homme invisible que Verne s'inspire, plutôt de la machine à explorer le temps
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