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Critique de bina


« Je suis l'historien des choses d'apparence impossible qui sont pourtant réelles. » Ainsi se voit le professeur Aronnax, retenu prisonnier avec son domestique et un harponneur sur le Nautilus du capitaine Némo. Mais comment est-il arrivé là ?

Dans le courant de l'année 1867 un monstre parcourt les mers, et se fait notamment remarquer par sa vitesse incompréhensible, la lumière qu'il dégage et par son éperon qui lui permet de couler des navires. Créatures des profondeurs ? Narval géant, chose métallique fruit de recherches secrètes ? le professeur Aronnax est sommé de prendre position, avant de se voir proposer une place sur un navire solidement armé, destiné à la chasse de ce monstre marin.

Avarie, chute à la mer et récupération par le Nautilus, voilà en résumé l'arrivée des ces trois personnes sur puis dans le sous-marin. le capitaine Némo les entraine pour sept mois de circumnavigation dans toutes les mers du globe, jusqu'au pôle sud. Pour le plus grand plaisir d'Aronnax, scientifique des mers passionné, de son domestique Conseil, classificateur hors-paire qui ne s'adresse à son maitre qu'à la troisième personne, et pour le plus grand malheur de Ned Land, harponneur épris des mers et de la liberté. Pour lui, rien ne peut remplace un morceau de viande, alors du poisson à longueur de repas…

Jules Verne a toujours été pour moi une lecture rafraichissante et passionnante. Certes, il faut aimer les pages et les pages de descriptions. Mais j'aime ces ouvrages denses du XIXe siècle, et les descriptions, qui montrent la très grande documentation de l'auteur, nous apportent toujours quelque chose et ont un rôle à jouer. Hymne à la mer, à la richesse naturelle, à quelque chose d'incompréhensible pour les hommes, l'homme se sent tout petit dans ces grands espaces sous-marins, et déjà se fait sentir le rôle néfaste des excès humains. Toutes ces descriptions bien réelles et ses théories scientifiques reflétant les connaissances et les interrogations et débats scientifiques de l'époque mettent en avant l'ingéniosité et la grande fertilité de l'esprit de Jules Verne. Ses anticipations ont un fondement concret, mêlant science et imagination.

Et à travers toutes ses découvertes des merveilles sous-marines apparait en filigrane un portrait d'un homme tiraillé entre un passé douloureux (la perte de tous ses proches), possédant un très grand savoir scientifique, ayant décidé de vivre coupé du monde. Mais cet ermite des mers laisse pointer ses sentiments, il a encore un coeur, comme le remarque le professeur, qui bat pour ses hommes, marginaux comme lui. Et ses sentiments sont exacerbés à la vue de certains pavillons, il ne se contrôle plus et montre son côté noir quand la vengeance est à portée de main, sans pour autant parvenir à apaiser le capitaine.

Je me suis posée une question à la lecture des remarques du professeur Aronnax : serais-je prête à perdre la liberté en échange d'une vie de science et de recherche, à jamais coupée du monde ? Pour fuir les contingences de la vie quotidienne, mille fois oui, mais dans nos sociétés modernes, cela ressemblerait davantage à une fuite de nos responsabilités …Je n'ai que le sous-marin de mon imagination pour m'isoler par moment et me couper du monde…
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