Il fallait également trouver un pseudonyme pour l'auteur, car je voulais conserver mon vrai nom pour une oeuvre... disons... plus littéraire. Je choisis Vernès, avec un accent grave sur le "e" final, et sans songer le moins du monde à un certain Jules. Un accent grave qu'on s'empressa de laisser tomber sur les majuscules. Et c'est ainsi que "Vernès" devint "Vernes" sans accent grave, et cela le demeura. Pour le prénom, je choisis le deuxième des miens, Henri, comme se nommait mon parrain de baptême. Herni Vernes venait de naître, en même temps que son jumeau Bob Morane. De mère inconnue.
Et Morane songea que, par le monde, il se passait bien des choses qu'il aimerait toucher du doigt, des événements auxquels il aimerait être mêlé. "Dans le fond, murmura-t-il, la terre entière n'est elle-même qu'une vaste cité perdue, et il me reste encore à la découvrir."
Il fallait commencer par trouver un nom à notre héros répétitif... On en aligna plusieurs... Pour finir par opter pour "Morane", le titre que prend un guerrier Masaï qui a tué son premier lion.
AVANT-PROPOS
Comment j'ai créé Bob Morane
Au printemps 1953, je repérais, à la vitrine d'une petite librairie - aujourd'hui disparue - de la rue des Comédiens à Bruxelles, le premier numéro d'une nouvelle collection pour la jeunesse : Marabout Junior. Il s'agissait de Mermoz.
J'écrivais alors, entre autres choses, des contes d'aventures pour des revues telles que Heroïc Album, Story ou Mickey Magazine. Ce Mermoz éveilla en moi de vagues désirs romanesques, mais cela s'arrêta là.