Au départ, j'ai eu un stress.
Tardi en couleur? J'aime
Tardi, en duo avec Verney. C'est puissant, dur, sans concession, mais généralement sans (trop de) parti pris. Alors, le voir "colorisé", même si c'est
Tardi qui est à la manoeuvre, cela m'a surpris. Et puis, j'ai été saisi, transporté, cueilli, bombardé, explosé... Car
Tardi joue avec les couleurs pour mieux renforcer l'horreur. Ah oui, le beau pantalon rouge garance... et les sombres nuances de brun, les gris et les bleus... C'est impeccable, en fait.
Ici, les deux auteurs proposent de suivre un poilu comme tant d'autres. Il est projeté, balancé. Son amie est à Paris, elle participe à l'effort de guerre.
Il est de tous les coups durs. Il est à la Butte du Vauquois, puis à Verdun. Il voit les désertions, les exécutions, les Tommies qui entrent en guerre. Les Sénégalais, les Indiens et les Russes. Il se fait même un "kamarad" à un moment.
Les 10 pages d'explications historiques de Verney sont impeccables à nouveau. Documentées, sans pathos, avec des photos et des chiffres. Tout cela glace le sang.