Citations sur Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916 (BD) (19)
C'est là, au cœur du brasier, que je les aurais voulus, tous les gros malins : Joffre, le Président, le Kaiser, les ministres, les curés, tous les généraux, et ma mère pour m'avoir mis au monde !
"Elle s'industrialisait salement, cette guerre, et avec de gros profits réalisés sur nos cadavres, en plus ! Automobiles, aéroplanes, motocyclettes, auto-camions, saucisses et gros canons...C'est pas beau l'progrès ? On y était entrés de plain-pied dans le XXe siècle, ça on pouvait même dire qu'on y était entrés les deux pieds devant !"
"Les Tommies, eux non plus, n'étaient pas mécontents du déplacement. "Dieu est mon droit" contre "Dieu est avec nous"...Obligatoire que ça finisse mal ! Mais qui pouvait bien être ce Monsieur Dieu ? Encore un de ces faux-culs qui bouffent à tous les râteliers ! "Chacun pour soi et Dieu contre tous " : la voilà la vraie formule magique pour les petits enfants !"
Les Anglais tenaient à ce que les peuplades de leur empire colonial - qu'ils aveint "éduquées" et auxquelles ils avaient apporté les bienfaits inestimables de leur magnifique civilisation - participent un peu à leur guerre, ne serait-ce que par décence, histoire de rendre un petit service à leurs "bienfaiteurs"... Que les choses n'aillent pas toujours dans le même sens !
"Je pense que ces évènements sont fort heureux, il y a quarante ans que je les attends. La France se refait, et selon moi, elle ne pouvait pas se refaire autrement que par la guerre qui la purifie."
Alfred BAUDRILLART. Évêque.
Le Matin. 16/08/1914
1916
En janvier, on a eu de la neige, ça faisait plus propre, mais des morceaux de viande humaine retombaient quelquefois en flocons rouges sur le linceul dégueulasse du champ de bataille.
En janvier, on a eu de la neige, ça faisait plus propre, mais des morceaux de viande humaine retombaient quelquefois en flocons rouges sur le linceul dégueulasse du champ de bataille.
C'est qu'il en fallait de la viande humaine pour rassasier les appétits insatiables de nos maîtres !
C'est qu'il en fallait de la viande, pour nourrir les hommes qui allaient mourir, les boyaux à l'air, encore remplis de la bidoche chaude et puante des bêtes !
C'est qu'il en fallait, c'était fatal, de la viande, puisqu'on avait fait de nous des moutons d'abattoir !
La mort du gosse m'avait secoué. Le gosse ?... Il n'avait que deux ans de moins que moi ! En six mois de guerre, on avait tous pris vingt ans dans la poire et des allures de vieux bandits sanguinaires et prêts à tout.
La douce France non plus n'avait pas hésité à mobiliser ses troupes d'Afrique du Nord et sa "Force Noire". Nos Sénégalais venaient de loin. Il avait fallu le temps de les amener par cargos entiers, entassés dans les cales pour crever dans le froid et la boue. La République, dans son immense générosité, était fière de leur offrir l'insigne honneur de mourir pour la Patrie.
P. 27