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Critique de MonsieurHyacinthe


A la façon des films choral ou d'un "Si par une nuit d'hiver un voyageur" d'Italo Calvino, Martin Veyron nous offre une partition aux voix plurielles, parcellaire. Généreux et créatif, il sème des miettes auxquelles on goûte avec délectation, pour une gourmandise qui se laisse croquer sans faim.

Telle une mouche sociologue parcourant la capitale, nous voilà embarqués pour découvrir cent histoires en un seul livre, notez la prouesse ! Attention, vous n'aurez jamais le fin mot d'une historiette, c'est la multiplicité qui prime ici et crée le sentiment d'une rencontre avec l'universel. Car voilà bien la démarche derrière le malin procédé.

Voguant d'un personnage à l'autre dans les rues parisiennes, le lecteur se frotte à la faune occidentale, perçoit ci et là des bribes de conversations, des fragments de vie. Coquines, salaces, morbides, philosophiques, humanistes ou gentiment futiles, on s'attache à untel, en exècre tel autre, voudrait recroiser celui-ci, en connaître davantage sur celle-là. Drôle ou attendrissant, Veyron touche un réalisme très appréciable. La lecture est fluide, agréable à souhait, et contrairement à Calvino, pas frustrante du tout.

Notre curiosité voudrait l'ouvrage infini, théâtre de la fourmilière immense. Par chance, il y a au moins un deuxième tome, "Marivaudevilles de nuit". Et même s'il fait dire l'inverse à l'un de ses personnages (p. 36) :
"(...)
- Ça t'intéresse pas beaucoup mes histoires, hein ?
- Pas trop, mais c'est pas toi, tout le monde a ses histoires pas intéressantes sauf pour les intéressés.
(...)"
Bah nous, on s'y adonne volontiers, à l'inintérêt de ces humains-là.
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