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Critique de fuji


Le livre le plus délirant de Boris Vian, trouve ses lettres de noblesse dans cette lecture de Denis Lavant qui montre le non-sens du monde.
Qu'aurait écrit Boris Vian de notre monde actuel, nous ne le saurons jamais…
Le lecteur n'embarque pas pour Pékin et il n'y ramassera pas à la pelle les feuilles mortes.
Le lecteur doit accepter d'être le visiteur d'un monde parallèle des plus complexes, déjanté, où rien ne le reliera à ce qu'il connait.
Le point de départ : un homme rate son bus.
« Des femmes aux gros désirs mous apparaissaient sur le pas des portes, leur peignoir ouvert sur un grand manque de vertu, et vidaient leurs poubelles devant elles. Puis, elles tapèrent toutes ensemble sur le fond des boîtes à ordures, en faisant des roulements, et comme d'habitude, Amadis se mit à marcher au pas. C'est pour cela qu'il préférait passer par la ruelle. Ça lui rappelait le temps de son service militaire avec les Amerlauds, quand on bouffait du pineute beutteure dans des boîtes en fer-blanc.
Il lui restait une minute pour atteindre l'arrêt ; ça représentait exactement soixante pas d'une seconde, mais Amadis en faisait cinq toutes les quatre secondes et le calcul trop compliqué se dissolvait dans sa tête. Il fut, normalement, par la suite, expulsé par ses urines, en faisant toc sur la porcelaine. Mais longtemps après. »
Banal oui mais, il va se retrouver dans le désert d'Exopotamie et être rejoint par une bande d'hurluberlus.
L'auteur s'amuse à repousser toutes les frontières de la langue française, des idées, de l'analyse et de la critique, de la religion, la sexualité, la médecine, la bureaucratie, rien n'échappe à ses crocs de loup affamé.
Denis Lavant enchante le monde de Vian, et nous fait entrer dans ses délires, le temps s'étire pour mieux nous faire prisonnier de cet univers absurde mais pas seulement.
A écouter pour se laisser emporter.
Merci Audiolib pour cette création.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 3 janvier 2020.
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