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Critique de Nastasia-B


Aujourd'hui, pardonnez-moi, je vais défendre une hérésie.
Contrairement à mon habitude et à ce que j'ai toujours prétendu, voici un album post Goscinny qui vaut du Goscinny. (C'est probablement le seul à pouvoir s'en targuer !) J'aurais même tendance à croire qu'il est plutôt meilleur que les Goscinny bas de gamme comme il y en eut quelques-uns au cours des années 1970. (Par exemple Western Circus, le Cavalier Blanc, L'Empereur Smith ou le Fil Qui Chante, pour ne citer que ces quelques-là.)
Le Magot Des Dalton est en effet le premier album paru suite au décès du regretté René Goscinny et étant totalement conçu hors du champ d'action du génial scénariste. Je ne connais pas la part respective de Morris lui-même et de Vicq dans l'élaboration du scénario et des dialogues mais force m'est de constater qu'il y a une qualité qu'on ne retrouvera plus jamais par la suite, une sorte de baroud d'honneur.
L'histoire en elle-même fait intervenir très peu d'éléments nouveaux et s'inspire de divers albums déjà parus auparavant, mais dans une mouture fort agréable.
On y retrouve des éléments de Dalton City (un lieu de perdition dédié aux seuls bandits), du Juge (un magistrat véreux qui orchestre la dépravation), d'À L'Ombre Des Derricks (des bandits qui veulent à tout prix se faire écrouer) ou de Jesse James (déraillement de trains). On pourrait encore ajouter des détails comme l'intervention de la cavalerie avec un colonel dont le flegme et le zèle rappellent celui du 20è de Cavalerie ou comme les nouvelles méthodes pour conduire à l'amendement des prisonniers comme dans Les Dalton Se Rachètent ou La Guérison Des Dalton.
Donc, bien que cette aventure s'inspire de plusieurs autres, cet assemblage me semble très réussi.
Un jour, Lucky Luke conduit les Dalton dans un nouveau pénitencier muni de méthodes persuasives toutes nouvelles pour éviter les évasions... Les quatre frères malfrats se retrouvent dans la même cellule qu'un petit détenu très sage, Buttercup, un faussaire de troisième zone qui tient à sa tranquillité. Malheureusement pour lui, les Dalton sont des garçons peu discrets, ronfleurs invétérés et l'infortuné faussaire craint pour son sommeil. Il a alors l'idée lumineuse de leur faire croire à un magot qu'il aurait enterré quelque part afin que ceux-ci tentent une évasion et que lui recouvre sa quiétude nocturne.
Ni une ni deux, les Dalton mordent à l'appât et ne tardent pas à prendre la poudre d'escampette.
Ils arrivent à Red Rock Junction et ne tardent pas à découvrir que le fameux gros rocher rouge sous lequel Buttercup prétend avoir enterré son trésor se situe au beau milieu de l'enceinte d'un pénitencier flambant neuf.
Il va donc falloir se faire coffrer pour pouvoir visiter l'intérieur de cette prison dorée...
Mais ce n'est pas une mince affaire car le magistrat de la localité, le juge Poindexter, semble extraordinairement permissif et tolérant. Pas moyen de se faire mettre derrière les barreaux pour les Dalton. Il va donc falloir retrouver les bonnes vieilles habitudes de pelles et de pioches.
Je vous laisse découvrir ce qui attend tant les Dalton que Lucky Luke à l'intérieur du pénitencier.
La marque des bons albums de la série est, selon moi, l'aptitude à faire naître des personnages secondaires intéressants et là, c'est particulièrement le cas avec le juge Poindexter, le shérif de Red Rock Junction et même, dans une moindre mesure, le faussaire Buttercup.
Bref, un bon album, pas génial mais très correct, meilleur selon moi que les deux ou trois derniers authentiquement signés Goscinny, ce qui n'est pas rien.
Mais bien évidemment, ceci n'est que mon avis, le mieux sera toujours que vous vous fassiez le vôtre.
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