BD qui présente une idée originale : c'est plus l'histoire d'une maison que d'un personnage et cette histoire se découpe en actes un peu comme une pièce de théâtre. Chacun de ces actes est ciblé sur le jour de l'un des assassinats de jack l'éventreur. D'ailleurs le rapprochement avec une oeuvre théâtrale est assez parlant. On y suit bon nombre de personnages installés dans cette bâtisse et qui changent d'étage en fonction de leur ascension ou de leur descente sociale. Il faut aussi se rappeler qu'au XIXème siècle, l'étage que l'on habitait était en soit un marqueur social.
D'une histoire un peu banale, on plonge assez vite dans une dimension plus fantastique au travers de personnages comme l'enfant du docteur ou la servante hindoue.
J'ai bien aimé l'utilisation du décor avec des pièces qui se dévoilent petit à petit dans les premières pages au fur et à mesure que les personnages les éclairent. Quelques trouvailles comme la porte secrète permettent aussi de changer de plan et de passer sur une dimension donnant plus de profondeur à la maison.
Cette BD convoque bon nombre de références du siècle qu'elle décrit : on croise ainsi un docteur qui se situe entre Mister Jeckill et docteur Hyde ou qui se réfère directement au créateur de Frankenstein. On croise entre autre une personnage de peintre dandy qui semble avoir réalisé bon nombre de toiles parmi les plus célèbres : en passant des toiles impressionnistes de Monet réalisées à Londres , à l'origine du monde de Courbet ou encore par le cri de Munch (anachronisme ... ?). Des personnages comme Monet lui même,
Conan Doyle ou encore Barrie : l'auteur de Peter Pan sont de passage dans les scènes.
Le spiritisme cher au XIXème siècle est aussi bien présent dans cette histoire qui finalement nous dresse un bon portait du XIXème siècle