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Critique de Litteraflure


Il est des livres qui s'attachent à des souvenirs, et aux lieux qu'ils décrivent. J'ai eu la chance de lire « La côte sauvage » de Jean-René Huguenin lors d'un séjour en Bretagne, le plaisir de découvrir « les mémoires d'Hadrien » de Marguerite Yourcenar en villégiature à Rome. Ça change tout, et voilà ce qui m'a manqué dans « La géante » : la présence d'une montagne. L'auteur n'y est pour rien, j'aurais dû prendre mes dispositions. Car tout, jusqu'au titre du roman, converge vers la masse millénaire qui semble écraser celles et ceux qui l'approchent.
L'histoire est touchante, empreinte de gravité et de mélancolie. La narratrice a grandi dans l'ombre ingrate de la géante, oubliant qu'elle est femme, absorbée par le chaos d'une famille éclatée. La géante est son double, et son alibi. Jusqu'au jour où elle découvre une correspondance amoureuse dont elle devient, à son insu, la dépositaire. Entre les lignes, elle réapprend son corps, encore trop loin des sentiments (formidables pages 122-125) mais avec assez d'intensité pour éprouver des regrets et nourrir quelques espoirs. Elle aime, par procuration.
Ce livre est plein de contrastes, alternant la brutalité et la minéralité avec des passages beaucoup plus doux, plus poétiques. La pente est raide, il est parfois difficile de suivre la sinuosité de ce roman. Il faut franchir des paliers, s'habituer aux ellipses, faire fi des tournures escarpées et des chassés-croisés entre le présent et le passé, mais au bout du chemin, il y a des sommets d'émotion.
Bilan : 🌹
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