Humilier est une façon de rester en vie, de savoir que je ne suis pas morte.
Tu as dit que la peinture, la photographie et le cinema ont été inventés dans le seul dessin de sauver les images de la mort.
Marce, son amour, son grand amour, s'était mué en silence. Le silence est la fin de la musique.
Le silence est le cadavre de la musique.
Elle voyait ses mains gratter, plongées dans le silence.
Je ne comprends pas le silence, mais ce n'est qu'une carence passagère, une méconnaissance due à l'ignorance d'un esprit incomplet comme le mien, un manque d'adresse.
L’amour est la célébration grandiose du fascisme du cœur, il laisse de côté des millions d’êtres déclarés invisibles pour tout donner à un seul individu.
Elle comprit à cet instant que l’existence se réorganise en permanence, dans un mélange immoral d’oubli et de renouveau.
"chacun a le droit de posséder une vraie table et de vraies chaises en bois massif, des étagères en acajou, des meubles qui perdurent et n'atterriront pas à la décharge, des meubles qui se transmettent, qu'on lègue par héritage. La plupart des gens, en particulier les jeunes couples, n'auront jamais de vrais meubles, seulement de la camelot, ils ne connaîtront pas le chêne, le cerisier, le pin" disait Marce.
Vivre, c'est être l'esclave du temps dans lequel on vit, avec ses lois, ses coutumes, ses robes, sa technologie, son sens du bien et du mal, sa morale, son argent, sa nourriture, sa médecine, sa psychiatrie, son industrie idéologique, car l'idéologie est une industrie de plus, comme celle des conserves de sardines, de maquereaux, de poulpes à la galicienne, de calamars dans leur encre.
Nous n'aimons pas les morts mais nous-mêmes. De nos morts nous aimons la part de notre identité qu'ils contiennent.
Cette mer a pour seule fonction de m'apporter de la joie, pensa-t-elle.
De guérir mes yeux, décréta-t-elle.