Tant qu'on opposera la vie à la mort, on n'avancera pas. Il n'y a pas d'opposition. L'une accomplit l'autre, la prolonge, la complète. Comme il n'y a pas d'opposition entre les deux sexes.
25 juin 1941, p. 25
La prison, c'est une école, un apprentissage du sensoriel.
16 octobre 1941, p. 104
J’ai des parents, pour qui j’ai une affection profonde, et j’ai des amis. C’est pourquoi je resterai encore longtemps vivant dans leur mémoire. Où veux-tu survivre aux êtres chers et les voir partir l’un après l’autre ? Et chaque fois c’est aussi un peu ta mort à toi.
De même dans la vie : je me pousse exprès dans des situations graves ou désespérées pour voir comment je m'en tirerai, ou bien comment la vie s'y prendra pour résoudre une situation compliquée. C'est merveilleux d'être arrivé à un point d'où seul un miracle peut vous sauver (surtout qu'on n'est pas toujours sûr que le miracle survienne).
Un très grand orgueil peut mener à l'humilité (Pascal) de même qu'une très grande humilité à l'orgueil (Nietzsche).
12 novembre 1941, p. 135
Découverte de Baudelaire. Traduit en russe et en prose il donne du Doistoïevski
7 novembre 1941, p. 132
La vie et la mort sont deux grandeurs incommensurables.
24 août 1941, p. 66
Il n’y a pas de raison peut-être, mais j’aime la France. J’aime ce beau pays et j’aime son peuple. Oui, je sais bien combien il est mesquin, égoïste, pourri de politique et victime de son ancienne gloire, mais dans tous ses défauts il reste infiniment humain et ne voulant à aucun prix sacrifier sa grandeur et sa misère d’homme.