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Critique de H0rage


Wahouu ! Nous somme l'étincelle, c'est de la bombe. J'avais été un chouïa déçue par Ciao Bianca de même auteur, pas suffisamment abouti, mais là, c'est un feu d'artifice. le roman commence en mai 2061, en Dordogne, dans la “Grande Forêt”. On fait connaissance avec trois frères et soeurs, des enfants, Montana, Daniel et Judith, qui vivent visiblement dans la forêt, avec leur parents. Si la forêt leur procure de quoi vivre, elle est également un espace à apprivoiser, potentiellement dangereux. Les trois enfants ne tardent d'ailleurs pas à se faire capturer par des braconniers armés jusqu'aux dents (armes blanches, armes à feu), particulièrement dangereux (ils seraient cannibales), fortement intéressés par la jeune Montana et ses courbes naissantes. du haut des arbres, une espèce de sauvage qui ne possède pas la parole a tout vu. Bon, alors ce roman va sûrement raconté le sauvetage des enfants. Oui mais non, car le récit opère un virage à angle droit et nous ramène 19 ans plus tôt. Roman hyper exigeant dans sa construction, qui fait faire au lecteur un certains nombre de va-et-vient jusqu'à ce que toutes les pièces du puzzle soient en place. Remarque dystopie, très politisée, ôde à la jeunesse, à ses rêves, au champ des possibles qu'elle peut ouvrir, mais sans se voiler la face quant au résultat. L'auteur convoque à de nombreuses reprises Thomas More et son roman Utopia, grâce à la création d'un personnage, Thomas F., dont les citations de l'oeuvre “Do not Count on Us” jalonnent le roman. Cet ouvrage va mettre le feu aux poudres, poussant de nombreux jeunes à refuser les cartes qui leur ont été distribuées d'avance, préférant se retirer de la société et vivre tranquillement en autarcie. Mais est-ce seulement possible ? Dans une société de plus en plus directive (on voit les jeunes enfermés sur des campus universitaires comme dans des prisons afin de contenir leurs possibles révoltes et débordements, quelle place pour le libre arbitre et la non violence ? Un point fort du roman est également son refus du manichéisme. le pays est devenu vegan par décret de l'Etat, afin de préserver la diversité des espèces (la viande est devenue une marchandise de contrebande). Est-ce une mauvaise chose ?
Roman exigeant et complexe, autant dans ses thèmes que dans sa forme, je quitte La Houle, Antigone, Pibe, Allis et les autres à regrets, en ayant le sentiment d'avoir fini une histoire incroyable. Merci pour ce roman d'une rare intelligence.
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