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EAN : 9782266290913
512 pages
Pocket Jeunesse (04/04/2019)
3.99/5   381 notes
Résumé :
2025 : une partie de la jeunesse décide de partir vivre en forêt, dans des villages autonomes. Leurs seules politiques : l’amitié et la liberté.

2061 : Dan, Montana et Judith vivent dans une cabane avec leurs parents. Ils chassent, pêchent et explorent les ruines alentours. Mais un jour, les enfants sont enlevés par d'inquiétants braconniers. Quand leurs parents décident de partir à leur recherche, c'est le passé, le présent et le futur de ce monde qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
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sur 381 notes
"Une seule étincelle peut toujours allumer un incendie gigantesque." Yvan Vazov.
Passé, présent et futur, tout est lié !
Trois générations, trois périodes, trois histoires juxtaposées qui finissent par être reliées...Comment ?

Raconter comment serait dévoiler la fin... La forêt est au carrefour du commencement et de la fin. Trois adolescents sont kidnappés par des braconniers bizarres. Un être étrange surveille tout ce monde...

"Nous sommes l'étincelle"
Ce sont des jeunes qui croient à une société alternative, où amitié et amour se côtoient. Il y a aussi l'espoir en un autre avenir et la recherche de liberté, sans oublier une envie de changement. L'auteur nous montre comment... sur plusieurs générations. Une Utopie?


"Allumez le feu, allumez le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme
Dans vos yeux" ( J.Hallyday) Pardon, hein...
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Ma curiosité a été piquée dès la lecture des premières pages : nous sommes en 2061 en Dordogne, trois enfants pêchent au harpon dans une rivière. La vie sauvage, ses renards et ses bécasses des bois semblent avoir repris leurs droits. Loin de là se jouent des guerres et des désastres écologiques, s'entassent les humains dans les jungles stériles que sont devenues les villes, sous l'oeil de milliers de caméras. Vincent Villeminot préfère développer son intrigue dans les marges de ce monde, là où un jour, des jeunes désespérés ont décidé de faire sécession et de fonder une société d'un type nouveau. Quelle est la menace qui plane sur les trois enfants ? Quel est leur lien avec le mystérieux ermite qui semble les observer de loin ? Et surtout, comment en est-on arrivé là ?

Ces différents fils narratifs sont admirablement imbriqués pour nous tenir en haleine. Mon fils a lu les 500 pages de ce roman d'un trait, j'ai été à peine plus longue. Les allers-retours entre différentes époques reconstituent pas à pas un puzzle fascinant. le futur imaginé par Vincent Villeminot est d'autant plus crédible qu'il s'ancre résolument dans le monde actuel, ses clivages sociaux, ses réformes absurdes, son mépris des jeunes générations, sa crise du sens collectif. L'étincelle qui embrase tout, c'est la publication, en 2024, du livre Do Not Count On Us dont les extraits brûlants ponctuent le récit. Un porte-voix de la rage et du désarroi face à l'inertie d'un monde verrouillé, du rejet des valeurs de pouvoir et de consumérisme, de la contestation de la légitimité du droit. Mais surtout un texte qui éveille des rêves d'une société alternative et identifie la sécession comme forme d'action : « Nous pouvons encore nous asseoir à l'écart, pour travailler à des sociétés plus modestes, liées par l'amitié, gouvernées par le souci de ne renoncer chacun à aucune souveraineté, et qui ne ressembleront pas à celle-là. »

« L'espoir et la trouille, soeurs jumelles »

Le récit et les questionnements des personnages portent une réflexion passionnante sur le contrat social, les fondements possibles de la vie commune, les utopies. J'ai rarement lu un livre qui parle aussi bien de la façon dont peurs et rêves s'entremêlent non seulement quand sévit une répression implacable, mais aussi lorsqu'il s'agit de mettre en application de grands principes, de recréer quelque chose – des fondements matériels, des institutions et des formes de régulation – quand on a fait table rase. Et pourtant, l'exaltation du retour à la nature et à l'essentiel, la redécouverte de l'entraide et du partage, le bonheur pour les plus marginaux de pouvoir envisager de trouver une place dans une communauté en devenir insufflent d'émouvants moments de grâce. La construction du récit permet à Vincent Villeminot de restituer la vie des rêves sur le temps long et sur plusieurs générations – j'ai été touchée par le regard bienveillant, mais lucide posé par la Houle sur ses propres rêves de jeunesse et sur ceux des nouvelles générations.

« La forêt est ce monde où la mort fait partie de la vie. »

Cette imbrication entre rêves et peurs s'incarne de façon saisissante dans la forêt nourricière, protectrice, d'une beauté émouvante, mais sauvage, en proie à la violence d'un état de nature où pillards, braconniers et cannibales sévissent et où la famille apparaît comme un repère ultime. J'ai probablement un prisme particulier en tant que chercheuse en science politique, mais en lisant ce livre, j'ai pensé sans cesse aux théories de l'état de nature et du contrat, dont ce roman restitue avec beaucoup de finesse les implications. Cette lecture nous a donné l'occasion de parler de Rousseau et de Hobbes avec mon fils qui a été très intéressé par ces débats. Les mots du dernier chapitre, qui alertent sur l'urgence de redonner une perspective à tous, m'ont, curieusement, évoqué la théorie de la justice de John Rawls : « le risque que nous voulons courir, c'est que pour le plus malheureux d'entre nous, celui qui aura à en payer le prix le plus haut, le départ vaille mieux que ce statu quo. »

Je reste époustouflée par la façon dont ce roman parvient à incarner ces questionnements certes abstraits, mais puissamment révélateurs des problématiques de notre temps. Tout en restant une lecture-plaisir haletante.

Nous ne tarderons pas à découvrir les autres livres de Vincent Villeminot !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Auréolé du Prix de roman d'écologie et encensé par les critiques, autant par les lecteurs que les professionnels, il me tardait de lire Nous sommes l'étincelle de Vincent Villeminot...

A peine refermé, j'ai eu très, très envie de partager mon ressenti concernant ce livre jeunesse d'un peu plus de 500 pages. Quoi ? 500 pages ? Comme si les marmailles allaient s'attaquer à un pavé ! Et ben justement, avec ses chapitres très courts, ses personnages jeunes et vitaminés ainsi que ses thèmes politiques et sociaux actuels, on ne voit pas les pages défiler !

J'ai titillé ta curiosité, tu veux savoir, dans les grandes lignes, de quoi ça parle ? Ca tombe bien, je t'explique tout en 2 min...

Roman jeunesse engagé et d'anticipation, Nous somme l'étincelle fait écho à cette nouvelle génération écologique contestataire dont les rêves sont d'une lucidité déconcertante, à l'instar du mouvement Greta Thunberg et cie.

Roman polyphonique sur trois générations on y suit, dans le désordre, une jeunesse en rupture sociale et politique. de 2025 à 2040 jusqu'en 2061, découvrez comment cette sécession s'est faite et surtout son évolution...

En débutant son récit en France en 2061 au coeur d'une forêt où trois enfants sont enlevés par des braconniers, Vincent Villeminot intrigue et pose les fondements de son sujet : redonner une place à la nature, dont celle de l'homme, au sein de la société.

Recherchés par leurs parents et surveillés par de mystérieux ermites de la forêt, ces frères et soeurs, étrangers à la civilisation telle que nous la connaissons, vont cette fois-ci être confrontés à la violence des hommes et non celle de la nature. Vont-ils s'en sortir ? Que veulent ces braconniers ? Et qui sont ces étranges ermites, volant de lianes en lianes ?

Aussi bienveillant qu'époustouflant, ce livre est une formidable critique de la société capitaliste établie, et donne à regarder et valoriser celles considérées comme marginales.

Désertant les villes pour se réapproprier l'espace et la nature, cette jeunesse propose une alternative, parfois utopique, en rupture avec l'avant afin de créer un après à son image. Une question de choix en sommes.

Avec ses chapitres courts soufflant sur les braises d'une jeunesse en colère, l'auteur reconnecte le vivant à la nature avec une pléiade de personnages aussi beaux qu'attachants. Comment l'espèce humaine en est-il arrivé à vivre en forêt ? Et pourquoi ? Toutes les réponses et bien plus encore en lisant Nous sommes l'étincelle...

Pour qui ? Pourquoi ?

Pour les jeunes et moins jeunes : estampillé jeunesse, mais à mettre entre toutes les mains !
Pour les esprits contestataires qui s'interrogent sur le monde qui les entoure.
Parce que c'est un roman qui célèbre la vie, les rencontres, l'audace !

Pour connaître la pâtisserie associée au livre, rdv sur le blog... ;-)

Lien YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=i779LDwfylg
Lien : https://bookncook.over-blog...
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"Nous sommes l'étincelle" est un roman se déroulant dans un futur proche, à trois périodes différentes, mais qui se relient petit à petit.

J'ai trouvé ce livre très prenant et hyper intéressant. Il fait réfléchir et j'ai énormément aimé. Ce roman est marquant ; pas spécialement dans les personnages en eux-mêmes (que je n'ai pas adoré plus que ça honnêtement), mais dans les évènements et les actes. le récit est assez addictif et on a envie de savoir la suite !

Je suis au final très heureuse d'avoir découvert cette oeuvre ! Je m'excuse pour cette critique relativement courte et peu constructive mais par manque de temps, je ne peux faire autrement...

Si vous avez l'occasion de lire ce bouquin, je ne peux que vous conseiller de tenter ! Je pense que vous aurez des chances de passer un bon moment, peu importe l'âge que vous avez ! Certes c'est un livre Jeunesse, mais très bien construit avec une histoire captivante ! :)
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Un récit complexe et dense, lumineux ou plus noir, comme la Grande Forêt qui sert à la fois de cadre, de personnage, de cause, de trame ...
Des personnages nombreux, foisonnants, attachants ou plus éloignés de nous, fascinants par leurs révoltes, leurs espoirs et leurs élans. La forêt est presque elle-même un personnage de conte, dense et mystérieux. Les autres personnages y évoluant avec souplesse ou en fuite, en quête d'eux-mêmes et d'avenir, comme La Houle (comme hool / hooligan, comme une grande vague), Joan, Antigone et Xavier, rencontrant des ogres (les enfants d'Adam et Allis kidnappés alors qu'ils jouaient tous les 3), semant des indices comme des Petits poucets, traquant ces indices (Adam qui cherche la trace de ses enfants kidnappés) ...
Face à la permanence de la Grande Forêt, les destins des hommes paraissent parfois grandioses, parfois dérisoires et si courts. Plusieurs générations se succèdent, cherchant le bonheur, un lieu nouveau pour vivre une vie authentique, un peu d'espoir tout simplement, un lieu sûr, la simplicité, le silence, la beauté ...
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Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'elle voyait autour d'elle ressemblait à ce qui était partout, dans toutes les villes-centres... Pelouses tondues et friches "naturelles" d'herbacées, semées puis laissées sauvages, comme apportées par le vent. Arbres élagués. Fontaines minérales. Tramways silencieux. Des hommes, des femmes en costumes ou tailleurs de fibres végétales, en souliers et escarpins de fibres synthétiques, armés et aimantés par des téléphones "intelligents" figurant parmi les industries les plus polluantes au mondez, traversaient des esplanades, circulaient à pied ou dans des voitures "intelligentes" sans chauffeur ni impact sur l'effet de serre, mais pilotées par des ordinateurs dont les circuits reposaient sur des ressources - métaux, alliages - non renouvelables.
Signaux contradictoires, mensonges...
Ces espaces "naturels" étaient les moins naturels du monde. Des architectures de verrière, de bois, des "potagers participatifs" et des "toits végétalisés" accompagnaient l'empilement insensé de l'espère sur des dizaines d'étages, alors que l'espace était libre, grand ouvert, ailleurs. (p.362-363)
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Des grèves ont commencé, l'hiver précédent, des émeutes urbaines, en France, en Italie, en Allemagne, leurs pays, et partout ailleurs en Europe. Ils se racontent : les manifestations bloquent les centres-villes. La colère des jeunes gens flambe. Ils n'en peuvent plus d'être des quantités négligeables. Ils caillassent des agences bancaires qui n'ont pas de crédits pour eux ; lancent des assauts contre les agences pour l'Emploi qui ne leur proposent que des stages ; démontent des caisses d'allocations garantissant des pensions de retraite qu'ils ne percevront pas...
[...]
Ils se méfient des grands mots, "chaos", "révolution", "communisme", mots usés par les échecs. Ils savent qu'on va dans le mur et qu'on finira par perdre, et que ceux qui perdent le plus, dans ce cas, ce sont toujours les pauvres. (p.113)
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Ces scènes-là, des actes, des élans, il en voyait depuis toujours, s'il y réfléchissait. Mais plus il vieillissait, et plus ces scènes s'imprimaient en lui.
L'être humain était parfois un ami. Un amoureux. Un fou. un juste. Maladroit parfois, souvent plein d'illusions, mais espérant. Entêté. Splendide. Candidat au sacrifice.
(...)
La violence, cette sauvagerie désespérante, cet appétit de prendre qui caractérisait son espèce, parmi toutes les autres, le torrent de boues, de merde, de sang et de techniques dans lequel ils pataugeaient n'étaient pas l'ensemble du tableau ; d'autres choses les contrebalançaient : la fraternité, jusqu'à l'absurde, le sens de l'injustice, le goût des autres. L'amour de la Beauté. (p.427)
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LES EMEUTES DE 2059 : explosions parfaitement spontanées, parfaitement désespérées, sur la moitié des campus de France, d'Espagne et d'Italie, où les étudiants impuissants et enfermés, cantonnés entre eux, avaient fini par retourner leur colère contre eux-mêmes, incendier leurs propres immeubles, les voitures de leurs condisciples, les restos U, les bibliothèques, (...) faute de pouvoir accéder aux villes-centres qu'il aurait fallu brûler... (p.424)
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Daniel songe aux loups. Les loups sont une meute qui tue, mange, dont les membres se protègent mutuellement, mais qui abandonne les plus faibles, les vieux et les débiles, sacrifie les femelles aux mâles, les dominés aux dominants, les jeunes aux adultes. Les loups ostracisent certains des leurs, parfois, s'entredévorent quand le gros gibier manque, pour limiter la population de la meute.
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Vidéo de Vincent Villeminot
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Cette séance accueille l'auteur de littérature jeunesse Vincent Villeminot.Rencontre animée par Jean-Marie Compte, ancien directeur du département Littérature et art à la BnF, et enregistrée le 15 décembre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.
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