AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouve.. (40)

Je me souviens que, dans nos réunions publiques, deux ans après Maastricht, Jimmy (Goldsmith) et moi avions cette formule qui faisait rire les salles : « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu'il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry. » C'était un rire d'incrédulité : « Ils exagèrent... » En fait, Jimmy avait tout vu, tout dit, tout écrit dans son livre Le Piège, publié en 1993, non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan de l'économie et de la sécurité. Je racontais tous les soirs, devant nos assemblées de curieux, la même histoire métaphorique sur la « jurisprudence du Titanic » : « Le Titanic a coulé à cause d'une seule lame de glace qui a percé la coque. Parce que la carène du navire n'avait prévu qu'un caisson seulement. Lorsque nous avons créé le Vendée-Globe, nous avons imposé sept compartiments étanches dans la coque de chaque bateau. Si l'un des sept se remplit d'eau, il en reste six... Les compartiments étanches empêchent le bateau de couler. Eh bien, chers amis, la jurisprudence du Titanic, c'est que les nations sont les compartiments étanches de la mondialisation. »
Commenter  J’apprécie          322
Le peuple demande la vérité, il ne l'aura pas. On va lui mentir par action et par omission avec un incroyable aplomb. Le mensonge n'aura qu'un temps. En politique, comme l'a dit Saintignon, la vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent toujours par mourir.
Commenter  J’apprécie          270
Tous les Français - je reviens sur cet épisode symbolique - ont entendu, le 12 mars, Emmanuel Macron expliquer que les frontières ne servent à rien : « Le virus n'a pas de passeport... » La formule est jolie. Mais c'est un sophisme. Le virus n'a pas de passeport, certes, mais ceux qui le transportent en ont un. C'est-à dire que le virus passe par l'homme ou les animaux qui le transportent. La France est le seul pays au monde qui, jusqu'au bout, aura refusé de rétablir ses contrôles aux frontières. Les pays les mieux épargnés auront été ceux qui ont, les premiers, fermé leurs frontières.
Commenter  J’apprécie          240
Troisième leçon : dans l'histoire des contagions épidémiques, la problématique de l'assignation à résidence a toujours été la même. Dans l'ancien monde des nations, on confînait les mal-portants ; nous, nous avons choisi de confiner les bien-portants. Cette disposition, contraire au bon sens, repose sur des raisons cachées qu'il est temps de dévoiler.
Commenter  J’apprécie          230
« Se réinventer », cela veut dire d'abord comprendre ce qui vient de se passer : c’est le grand retour au carré magique de la survie. Le premier coin du carré, c'est la frontière, c'est-à-dire la protection, ce pour quoi les États ont été imaginés. Le deuxième, c'est la souveraineté, c'est-à-dire la liberté des peuples pour prendre des décisions rapides et ajustées. Le troisième, c'est le local donc le contrôle au plus proche des «intérêts vitaux». Le quatrième coin du carré, c'est la famille puisque, quand on décide de confiner tout un pays, nos gouvernants ne choisissent pas de confier les enfants des écoles aux fonds de pension mais plutôt aux pépés et mémés ou aux papas et mamans.
Commenter  J’apprécie          210
Les Gaulois réfractaires n'ont pas tout à fait perdu leurs défenses identitaires. Il y a encore, dans le tissu conjonctif, des anticorps. On peut viser maintenant l'immunité collective. Et, pour cela, il faudra offrir et transmettre un récit partagé, le récit d'une histoire qui rassemble, qui nous porte et nous exhausse au-delà des angoisses du pain quotidien. Un peuple ne peut pas survivre quand il pratique trop longtemps l'hypermnésie des lâchetés et l'amnésie des grandeurs. Nous avons besoin de nous réchauffer au feu des gloires anciennes pour en susciter de nouvelles. Nous avons besoin du Légendaire français. Pour avoir envie de poursuivre l'œuvre.

Il faudra sortir les nouvelles générations de la mémoire pénitentielle où les ont plongées les biohistoriens qui sont devenus des médecins légistes. Mettons sous les yeux des enfants une histoire qui ne soit plus un tissu de noirceurs, mais un livre d'heures.

Une nation, c'est un lien amoureux. Quand nous allons revivre, l'esprit déconfîné, il faudra refaire un peuple amoureux. La France n'est pas seulement un état civil, elle se déploie, depuis les Tropiques jusqu'aux neiges éternelles, comme un poème de nature et de vie aux harmoniques sublimes. Elle est encore plus que tout cela. La France est un roman d'amour.
Commenter  J’apprécie          201
Emmanuel Macron a confessé, à plusieurs reprises : «II nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour.» Cela veut dire : faire demi-tour. Remettre à l'endroit tout ce qui est à l'envers. Sortir des impasses où les élites nous ont menés depuis la fin des années soixante.
Commenter  J’apprécie          171
Du passé des épidémies, il y avait trois leçons à tirer ; elles ne l'ont pas été.

La première, c’est que toute l'histoire de l'humanité se résume à une course de vitesse effrénée entre le microbe et l'homme. Le microbe, conquérant et mutant par nature, insatiable et dissimulateur, et l'homme, fragile, en sa fînitude, qui cherche à lui couper la route. L'idée d'un monde sans barrières est une aberration mentale de notre temps. Elle nous a conduits au désastre. On a feint d'ignorer que, du virus, la mondialisation est le biotope. Une fois que nous aurons terrassé celui-là, d'autres prendront le relais. La mondialisation est microbienne par nature et par destination.
Commenter  J’apprécie          170
À nouveau, on entend le chant des grillons. À tourner en rond dans l'hiver infini, nous nous étions déshabitués des saisons. Nous n’avons pas connu le printemps, il est passé sous nos fenêtres sans fleurs ni couronnes. C'est déjà l'été. Le soleil vient réchauffer nos humeurs masquées. Le temps du gel sur les mains n'est pas fini. Mais on rêve plutôt de se badigeonner aux huiles grasses de l'ambre solaire et de laisser l'hydroalcoolique à l'heure de l'apéro.
Commenter  J’apprécie          170
La viralité et l'irradiation participent de cette guerre invisible de notre temps qui vient infliger aux mondialistes des défaites de plus en plus rapprochées, de plus en plus spectaculaires. Avec, en filigrane, un terrible constat qui va bien au-delà de la santé et qui touche à l'outil de production lui-même : notre vie ne nous appartient plus. C'est le grand dépouillement, le roi est nu. C'est désormais le monde qui nous habille. Les usines qui nous approvisionnent sont loin de chez nous. Les molécules qui nous soignent, les protéines qui nous sustentent, viennent d'Asie ; 3 % seulement de nos médicaments biologiques sont fabriqués en France.

Nous n'avons plus la maîtrise de notre destin. En cherchant des esclaves au bout du monde, nous avons fabriqué de nouveaux maîtres. Ils nous tiennent en leur caprice. Par nos commandes, ils nous commandent. À tout moment, ils peuvent couper le robinet.

Nous étions fiers d'avoir imaginé, les fameuses « chaînes de valeur globales », pour une course au moindre coût qui n'en finit plus. Chaque chaîne se décompose en plusieurs maillons. Le principe actif est en Inde. Puis il part en Chine pour l'enrobage. Puis encore ailleurs pour l'emballage. Et nous, nous attendons sur le tarmac, avec la migraine, qu'on
veuille bien nous livrer nos pilules. Les chaînes de valeur ajoutée sont en or massif pour celui qui est en bout de chaîne et qui fournit la marchandise à coups de marges flatteuses. Jusqu'au jour où, ne sachant pas faire autre chose, la chaîne nous enchaîne. Les esclaves sont devenus les maîtres. Ils nous laissent à nos vitrines clinquantes, où brillent nos anneaux d'or et de servitude.
Commenter  J’apprécie          140






    Lecteurs (57) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    851 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}