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Critique de POY1


Contes cruels, que ces contes sont cruels ! Toutes ces nouvelles de Villiers de l'Isle-Adam finissent mal. C'est très souvent la mort qui l'emporte.

Ces contes sont noirs. Ils décrivent la bassesse de l'âme humaine : lâcheté, cupidité, méchanceté. C'est le constat de la bêtise du genre humain, seul ou en groupe. Sombres et morbides, ces Contes cruels sont un recueil que l'on classe dans le genre gothique.

Villiers De l'Isle-Adam a du Maupassant, du Mérimée, du Baudelaire et du Edgar Allan Poe. Mais c'est avant tout un poète qui met tout son art à produire cette prose. Il s'introduit parfois dans ses nouvelles, exaspéré qu'il dut être au contact de ses contemporains : bourgeois, mondains, artistes, public et surtout les femmes. J'ai le sentiment qu'il a éprouvé des difficultés relationnelles avec ces dernières. Chez Villiers, le grand amour féminin est une morte et si la femme est vivante, c'est une monstruosité de sadisme et de cruauté.

Villiers est parfois visionnaire quand il imagine l'intrusion de la publicité dans la vie courante, dans la nouvelle « Affichage céleste ». Il décrit également dans le « Traitement du docteur Tristan » un appareil qui ressemble à l'électrochoc et qui supprime les voix que nous pourrions entendre, comme si nous étions des Jeanne d'Arc, en nous rendant sourds. Car Villiers semble accorder de l'importance à l'écoute des sons. Ces sons qui blessent par les mots qu'ils transportent. Pense-t-il que seuls ceux qui sont écrits sont les plus beaux et les plus purs ? Dans « L'Inconnue », il met en scène une sourde qui ne peut entendre les mots de tendresse d'un prétendant. Pour Villiers, l'Amour conserve sa pureté que quand il ne peut être que ressenti et non exprimé.

Si parfois, j'ai peiné à lire certaines nouvelles, Contes cruels est un recueil qui vaut le détour car il complète, dans le fond et dans la forme, d'autres lectures comme La Horla, la Vénus d'Ille ou les Histoires extraordinaires.
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