Pétain, Laval, Bousquet sont à l’origine de cette rafle en zone libre. Leur but était d’atteindre le quota de personnes à déporter, réclamé par les Allemands. Tous les Juifs étrangers étaient visés.
6584 personnes ont été raflées…
… internées à Drancy…
… puis déportées à Auschwitz.
La région de Grenoble est administrée par l’Italie depuis novembre 1942. L’Italie est bien l’alliée de l’Allemagne mais, pour affirmer son pouvoir et se démarquer des Allemands et des Français, elle préfère donner la priorité à la chasse aux résistants, à tel point que la région est devenue un refuge pour les Juifs !
On la nomme d’ailleurs « la petite Palestine ». Bien sûr, nous ignorions tout cela, mais je sais à présent que cela a joué un rôle majeur dans notre survie. (page 105)
Lorsque je rentre à la maison, tout le monde est là, comme s’il ne s’était rien passé. Papa est rentré de Sepfonds. Et pourtant, tout va bientôt changer ; les mesures prises par le gouvernement de Pétain vont modeler notre vie, la faire basculer de la crainte, l’humiliation, à la terreur. La machine est en route. (page 42)
Mais il reste encore des silences, bien présents…
Ces silences m’ont permis de survivre. (pages 179-180)
Un Paris occupé. Un Paris allemand.
À Grenoble et ses environs, les rafles sont quasi quotidiennes.
Depuis cet automne, et encore plus en ce début d’année 1944, l’étau se resserre…
Nous vivons dans une insécurité permanente. (page 147)
Nous mettrons plus de trois jours pour rejoindre Paris.
Plus de trois jours pour traverser une France en ruines.
Certains quartiers ou même certaines villes ne sont que des amas de poussière, une véritable désolation. (page 163)
Maman partira le 9 février 1943, par le convoi numéro 46.
Jacques nous lira ses derniers mots, écrits de Drancy :
Je pars avec courage et bon moral. Je prends ma peine avec beaucoup de patience en espérant que mes enfants sont libres et ne passeront pas par où je passe en ce moment. J'espère qu'un jour nous nous reverrons...
L'instinct de survie est si fort, si inconscient.
Nous devenons, comme ces souris qui peuplent notre appartement de Corenc, capables de trouver à manger, de continuer à vivre sans attirer l'attention.