La rivière est de lumière. Peut-elle cacher une ombre en son sein ? Elle scintille gaiement, comme une invitation silencieuse au voyage, et He Pao se sent totalement complice dans cette communication muette. Du temps pour comprendre, du temps ou de la lucidité ? pense-t-elle.
Tout le monde ignore que cet art martial interdit toute violence sur autrui. Il est gravé au fond de ma mémoire que braver ce principe peut, si l'acte est très grave, provoquer la mort par hémorragie cérébrale.
Les Jins rassemblent des hommes, des femmes, des enfants qu'ils trouvent dans les environs pour les faire monter en première ligne, comme des boucliers vivants. Et demain, qui viendront les premiers s'empaler sur ces pieux ? et si cette porte ne tient pas le coup, le sort de nos citadins sera tout aussi atroce. Même le chien chez Dame Yao ne sera pas épargné.
He Pao s'est appropriée des documents secrets qui la font l'unique héritière de l'art martial du Moine Fou.
Laissez-moi vous aider. Vous aussi, vous avez eu une rude journée. Ce soir, c'est repos du guerrier.
Mademoiselle He Pao, vous êtes dans une cour aux fleurs.
Elle l'immobilise instantanément par simples pressions des doigts sur certains points vitaux.
Je disais tout à l'heure, capitaine, que vos soldats ressemblent à une troupe de comédiens ambulants.