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Citations sur Guernica : 1937 (29)

Il l'a dessinait souvent, elle posait avec docilité, trouvait que c'était une autre manière de faire l'amour avec lui. De fait, Picasso disait souvent que peindre était un substitut du désir physique, un remplacement de l'acte sexuel. Elle y croyait parce qu'elle remarquait qu'il savait glisser de la tendresse, de la douceur dans les portraits qu'il faisait d'elle.
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Il lui disait aussi que créer, peindre, et encore peindre, seulement ça, pouvait faire reculer le malheur.
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De profil, Dora montrait son menton en galoche, aux maxillaires puissants, et cette grâce de femme maternelle enroulée dans des chandails et des écharpes où il ferait bon se lover. Bref, Dora était une femme, une vraie femme, dont la sensualité passait d'abord par la sensation de protection qui émanait d'elle. Elle était muse et arrogante amazone, mais elle pouvait être mère aussi. C'était cet éventail de visages que Picasso aimait en elle, c'étaient eux qu'il exprimait tout à la fois dans sa peinture.
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Il l’avait désirée violemment, malgré leur différence d’âge, vingt-six ans. Il avait cinquante-quatre ans alors et elle vingt-huit. Mais l’énergie mise dans son art trahissait l’agressivité de sa puissance sexuelle, alimentée par son narcissisme qui emportait tout. Elle lui apprit donc les rudiments de son art et bien plus encore, ses trucs, et surtout l’implication du regard, ce qui faisait que la photographie n’était plus la restitution grossière de la réalité mais autre chose qu’elle parvenait à lever, à révéler.
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Le Heinkel ouvrit le feu, puis plusieurs dizaines d'autres avions surgirent au fil de l'horizon. Ils avançaient calmement, devant les yeux effarés des habitants qui, sur le perron de leurs maisons, n'avaient pas eu le temps de s'enfuir. Les avions, arrivaient lentement, comme une armada implacable et monstrueuse, et pendant plus de trois heures, lâchèrent leurs bombes. Le village, qui était petit, près de trois cents maisons, disparaissait peu à peu sous les bombardements : les églises s'effondraient, les bâtiments publics ne laissaient plus apparaître que des murs croulants, surgissant de tombereaux de gravats et de poussière.
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Dora l'inspirait, il aimait sa puissance physique, ses rondeurs de vraie femme, sa maturité à peine éclose, et sa disponibilité, physique et intellectuelle. Sur un grand papier de taille moyenne, quarante centimètres sur soixante-douze, il réalisa très rapidement un dessin aux crayons de couleur qui, à lui seul, disait leur relation. Sauvage, brutale, mais douloureusement vécue pour Dora. Pas besoin de poser comme elle le faisait d'ordinaire pour lui. On y voyait le visage surtout, jusqu'au buste. Dans son atelier, Picasso s'était jeté à corps perdu dans la réalisation de son dessin.
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Maintenant qu'elle était devenue la maîtresse de Picasso, elle se croyait invincible. Elle donnait en tout cas cette apparence à la Cour qui avait été bien obligée de la subir et de l'accepter, du moins le crut-elle un moment. Picasso, au début de chaque relation amoureuse, jouait toujours son va-tout. Il se faisait séducteur, non pas charmant mais charmeur, mais en vérité il jouait toujours les mêmes rôles, faisait les mêmes plaisanteries et utilisait les mêmes ruses.
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Ce n'était pas tant par sa beauté qu'elle comptait y parvenir. Mais par sa force intérieure. Quelquefois, Jacqueline en avait peur, sa force était si évidente, si visible, son imaginaire rayonnait et jetait son éclat et ses ombres sur tous ceux qu'elle approchait. Elle se donnait aussi des airs suffisamment secrets pour les intriguer et même les effrayer.
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Une femme nouvelle, oui, qui l'entraîne dans le sauvage du monde. Sur ses terres illisibles.
« Elle serait aussi forte que moi, se disait-il, aussi brutale pour forcer les portes, oser franchir des lignes interdites, se risquer. Car l'important, c'est le risque, ne jamais se répéter. Détruire d'abord pour inventer, constamment inventer. »
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Il aimait de préférence les bêtes les plus sauvages, celles qui lui donnaient du fil à retordre, non pas par masochisme mais pour mieux ensuite les posséder et les soumettre. Man Ray connaissait son instinct d'ogre ou de grand fauve. Picasso, lui, préférait se réfugier dans la mythologie grecque, il aimait l'histoire du Minotaure pour cela : l'antre obscur où il traînait ses victimes.
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