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Critique de ecceom
Tombe et Donbass
Évidemment, avec la guerre en Ukraine, plus personne désormais n'ignore où se trouve le Donbass.
Le grand mérite de ce livre est de nous rappeler que dans cette province, la guerre est installée depuis de nombreuses années, avec des lignes de front établies, traversées seulement par les différents trafiquants qui alimentent les territoires ennemis en armes, matériaux, drogues...
C'est dans ce climat de routine troublée périodiquement par des missiles tombant à l'aveugle, tuant au hasard, que les ukrainiens pro-européens et les séparatistes russophones cherchent à vivre le plus normalement possible.
Le Colonel Henrik Kavadze, chef de la police locale, est revenu de beaucoup de choses. Mais quand un enfant est retrouvé sauvagement assassiné, il décide de conduire une enquête, en dépit des multiples pressions qu'il subit. Sur fond de corruption généralisée, il se retrouve rapidement isolé.
L'intrigue policière est plutôt correctement intégrée au roman, mais elle ne masque pas le véritable sujet qui est la misérable vie quotidienne des populations. Benoit Vitkine, met l'accent sur cette guerre longtemps oubliée et décrit parfaitement cette ambiance délétère qui pèse sur ces bourgades sinistrées, où survivent des ombres prises au piège d'un conflit qui les dépasse souvent. Mais dans ces contrées déjà exsangues, des trafiquants font fortune de la manière la plus cynique, noyant le moindre espoir sous un océan de corruption.
Vitkine, journaliste spécialiste de cette zone, se sert de son expérience du terrain pour dresser le portrait d'une guerre devenue de plus en plus absurde, menée par des hommes désorientés qui portent encore pour certains, le poids du cauchemar afghan sur leurs épaules.
A la lecture de ce récit publié en 2020, on ne peut qu'être soufflé devant la claire annonce de ce sur quoi allait déboucher ce conflit miniature, si loin d'une Kiev insouciante. Page 114 : "Poutine fait la même chose aujourd'hui : il ne survit que par la mémoire de la Grande Guerre et en se posant comme une victime. A l'écouter, son grand pays si terrible est menacé par les méchants Ukrainiens, par les Américains, par la terre entière".
En résumé, Donbass reste incontestablement un polar en ce qu'il utilise une intrigue policière pour fil conducteur. Mais il est aussi et surtout un formidable témoignage sur la vie dans cette région gangrenée, jadis sans frontière rigoureusement tranchée entre bons et méchants et aujourd'hui, tristement célèbre.
Évidemment, avec la guerre en Ukraine, plus personne désormais n'ignore où se trouve le Donbass.
Le grand mérite de ce livre est de nous rappeler que dans cette province, la guerre est installée depuis de nombreuses années, avec des lignes de front établies, traversées seulement par les différents trafiquants qui alimentent les territoires ennemis en armes, matériaux, drogues...
C'est dans ce climat de routine troublée périodiquement par des missiles tombant à l'aveugle, tuant au hasard, que les ukrainiens pro-européens et les séparatistes russophones cherchent à vivre le plus normalement possible.
Le Colonel Henrik Kavadze, chef de la police locale, est revenu de beaucoup de choses. Mais quand un enfant est retrouvé sauvagement assassiné, il décide de conduire une enquête, en dépit des multiples pressions qu'il subit. Sur fond de corruption généralisée, il se retrouve rapidement isolé.
L'intrigue policière est plutôt correctement intégrée au roman, mais elle ne masque pas le véritable sujet qui est la misérable vie quotidienne des populations. Benoit Vitkine, met l'accent sur cette guerre longtemps oubliée et décrit parfaitement cette ambiance délétère qui pèse sur ces bourgades sinistrées, où survivent des ombres prises au piège d'un conflit qui les dépasse souvent. Mais dans ces contrées déjà exsangues, des trafiquants font fortune de la manière la plus cynique, noyant le moindre espoir sous un océan de corruption.
Vitkine, journaliste spécialiste de cette zone, se sert de son expérience du terrain pour dresser le portrait d'une guerre devenue de plus en plus absurde, menée par des hommes désorientés qui portent encore pour certains, le poids du cauchemar afghan sur leurs épaules.
A la lecture de ce récit publié en 2020, on ne peut qu'être soufflé devant la claire annonce de ce sur quoi allait déboucher ce conflit miniature, si loin d'une Kiev insouciante. Page 114 : "Poutine fait la même chose aujourd'hui : il ne survit que par la mémoire de la Grande Guerre et en se posant comme une victime. A l'écouter, son grand pays si terrible est menacé par les méchants Ukrainiens, par les Américains, par la terre entière".
En résumé, Donbass reste incontestablement un polar en ce qu'il utilise une intrigue policière pour fil conducteur. Mais il est aussi et surtout un formidable témoignage sur la vie dans cette région gangrenée, jadis sans frontière rigoureusement tranchée entre bons et méchants et aujourd'hui, tristement célèbre.
