AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jamiK


J'aime beaucoup l'efficacité du trait de Bastien Vivès, épuré, en noir et blanc, au pinceau, avec les nuance en lavis, comme une prise de note rapide, qui va directement à l'essentiel, il est expressif, ce sont les postures du corps et non les expressions du visage qui racontent les émotions. C'est une caractéristique de l'oeuvre de Bastien Vivès, et ça, j'aime beaucoup. L'histoire est intimiste, elle raconte les émois de jeunes vacanciers, Antoine, 13 ans et Hélène, 16 ans vont découvrir la transgression, les interdits, la sexualité. L'histoire est bien menée, les personnalités des personnages sont particulièrement bien soignées. Mais il y a un aspect qui m'a gêné, il dénonce d'une certaine manière l'accès de la pornographie chez les jeunes, et en même temps, il s'en fait le complice : la beauté et la sensualité des dessins apportent une force érotique très nette dans les représentations d'Hélène et rend le lecteur complice de son voyeurisme, hors ce n'est pas une histoire de Lolita, Bastien Vivès nous entraine dans une dérive malsaine, l'histoire de l'émancipation de jeunes ados devient alors une histoire pour amateurs de Lolitas. C'est évident qu'il y a une volonté de provocation de la part de Bastien Vivès, et franchement, ça ne m'intéresse pas, l'histoire aurait pu être belle, émouvante, sans ce jeu pervers.
C'est par la représentation graphique qui semble "faite d'après modèle" qui fait basculer son propos, il se positionne ouvertement en tant que voyeur sur les scènes de cette histoire, on est pas dans une représentation idéalisée, caricaturée ou expressive, il revendique un réalisme naturaliste, et nous en rend complice.
À la question “Peut-on raconter une histoire de sexualité chez les jeunes ?”, oui bien sûr, c'est un sujet comme un autre, mais Bastien Vivès joue sur la limite avec la pédopornographie, mais avec quelle volonté ? celle de faire le buzz, celle de faire parler de lui ? le propos initial est alors trahi pour un sujet plus tapageur, plus provoquant.
Dans ses autres oeuvres, il y a toujours un jeu avec l'acceptable, il recherche toujours l'ambiguïté, cela devient un procédé de fabrication, ça passe, comme dans “Polina” et même “14 juillet” (pourtant très ambigu) ou ça casse, comme ici ou dans “Le chemisier”. Désolé, pour moi la provocation ne fait pas une oeuvre d'art.
Commenter  J’apprécie          405



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}