AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de YsaM


Le Consulat et le Premier Empire, voilà une période de l'histoire que je ne maîtrise pas même si j'en connais quelques grandes lignes. C'est un premier roman pour Aline Voinot, qui est passionnée par l'histoire de France et j'ai trouvé que son idée d'intégrer un personnage fictif avec des personnages historiques, est une façon ludique, voire peut-être plus digeste de raconter les faits réels, pour ceux qui ne sont pas adeptes de notre grande histoire.

L'héroïne s'appelle Mathilde, elle est la fille de Paul Hamelin, directeur des soieries Motte à Lyon, héritage familial qui lui vient de son épouse Louise Motte. L'entreprise vient de faire faillite et Paul Hamelin, désespéré par la situation se jette dans le Rhône. Quelques temps plus tard, Louise, son épouse qui a tenté de remonter la pente, décède elle aussi, d'une maladie des bronches. Mathilde se retrouve orpheline et contrainte de rejoindre le couvent.

Mais Mathilde ne veut pas de cette vie et elle s'enfuit pour rejoindre Juliette Récamier, sa cousine qui vit à Paris, elle la sait vive d'esprit, ouverte, intelligente et espère vraiment que Juliette lui offrira l'hospitalité. Les jeunes femmes se ressemblent physiquement et Mathilde, même si elle n'est pour l'instant qu'une jeune fille un peu candide et naïve, veut absolument prendre son destin en mains. Juliette et son mari Jacques-Rose Récamier un banquier très influent, décident d'offrir un toit à le jeune fille et Jacques-Rose Récamier devient le tuteur de Mathilde.

C'est une nouvelle vie qui commence, la jeune fille, chaperonnée par sa cousine Juliette, va fréquenter les salons Parisiens et faire la connaissance d'une certaine Madame de Stael, écrivaine qui n'hésite pas à dire tout haut ce qu'elle pense. Les salons foisonnent de gens influents, on y parle littérature, sciences, politique, art et on y croise des noms tels que Fouché, Cambacérès, de Talleyrand, Monge, Bichat, Lucien Bonaparte, frère de Napoléon et il arrive parfois que l'empereur lui même y fasse une apparition.

On se retrouve mêlé dans des intrigues amoureuses, des complots que Fouché se charge de désamorcer et la vie de Napoléon qui au départ suscite respect et admiration mais finit bien vite par devenir un despote et construit son empire sous un régime de Monarchie alors que la révolution a aboli cette même monarchie. On peut également s'interroger sur la place des femmes dans cette période du Consulat et on se rend compte qu'elles jouissent d'une certaine liberté -que j'ai envie de mettre entre guillemets quand même- qu'elles perdront par la suite.

Si on prend Madame de Staël, c'est une femme de lettres, très instruite qui prône la liberté et qui insiste sur les contraintes sociales que subissent les femmes. Tout le monde se bouscule pour assister à ses salons qui sont légion mais aussi le lieu d'opposition à Bonaparte, elle finira par être indésirable et devra s'exiler pour ne revenir qu'après la chute de l'empire.

Aline Voinot nous dévoile quelques secrets d'alcôve, dresse un portrait de Napoléon qui, s'il a des conseillers pour le guider, ne les écoute pas réellement, on en sait un peu plus sur l'énigmatique et détestable Fouché, un personnage avec qui il vaut mieux être ami et il y a la naissance du code civil mis en oeuvre par Cambacérès et qui régit encore aujourd'hui tout le droit Français.

Ce roman est une belle découverte, j'ai aimé déambuler avec Mathilde dans les salons Parisiens et me retrouver au coeur des intrigues. Je me suis surprise à penser « déjà » ? quand le roman s'est terminé. Peut-être qu'il laissera place à un second tome.

Je remercie Virginie des éditions De Borée pour l'envoi de ce livre et aussi l'autrice pour sa dédicace, j'ai passé un bon moment de lecture, voilà une excellente façon de joindre l'utile à l'agréable, j'en sais désormais un peu plus sur cette époque même s'il reste encore tant à apprendre.



Lien : https://jaimelivreblog.wordp..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}