AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cornelia-online


« Terminus radieux » est un roman d'Antoine Volodine, qui a remporté le prix Médicis 2014. Derrière ce titre prodigieux, vous découvrirez un monde où poussent des plantes bizarres, comme les solivaines-graine-de-voyou, un monde où l'on croise des personnages incongrus, tel Oumroug Baiouchine, un monde où un phonographe diffuse des messages en direct de l'apocalypse, avec une voix d'outre-tombe. Peut-être en sortirez-vous vivants, mais certainement pas indemnes…
C'est après la chute de la Deuxième Union soviétique que Kronauer, Vassilissa Marachvili et Iliouchenko ont déserté, et fui à travers les territoires interdits ravagés par des catastrophes nucléaires en série. Autant dire qu'ils ne sont pas en grande forme (surtout Vassilissa, pratiquement à l'agonie) lorsqu'ils voient soudain déboucher un train mystérieux d'où émergent quelques soldats hagards. Ils prennent le parti de rester cachés, mais l'état de Vassilissa s'aggravant, Kronauer décide de partir plus loin chercher du secours ; il s'éloigne péniblement, en direction de la forêt.
Bienvenue à « Terminus radieux » – Volodine crée un univers post-apocalyptique cauchemardesque, irrémédiablement irradié, émaillé de quelques tristes bâtiments de type pénitentiaire et peuplé de morts (ou de vivants, ou les deux à la fois). Tout cela serait insupportable, si Volodine ne parsemait son récit, remarquablement bien écrit, d'une sacrée dose d'humour et de distanciation avec ses personnages. Tel Solovieï, le gourou tout-puissant démoniaque et éternel qui veille sur Terminus radieux (épaulé par l'ineffable Mémé Oudgoul), l'auteur avec facétie et un brin de sadisme, nous manipule et nous torture jusqu'à tout nous faire accepter : la perte complète de repères temporels, la dérive incessante entre vie et mort, les camps comme unique destination, sans parler du récurrent ‘langage de queue' et autres délires ‘post-exotiques'. Ne vous laissez pas abattre par la désolation des paysages et les errances des personnages en piteux état, n'y voyez que le terreau fertile d'une imagination débridée, et d'une jubilation à faire naître, mourir, revivre, souffrir des personnages, embarqués dans une comète chargée d'histoires, dont on ne verrait jamais la fin. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2MeFY1d
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}