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Critique de Readeronthestorm


Je commence à être sacrément impressionné par le talent et la vista de Manuel Vazquez Montalban, après la lecture de cette enquête de Pepe Carvalho (la troisième pour moi) menée sur le terrain glissant des cercles politiques de l'alors toute jeune démocratie espagnole. le premier secrétaire du parti communiste espagnol, héros de l'antifranquisme et personnage-pivot de la transition démocratique, est assassiné en plein comité central du parti. C'est à Carvalho, ancien communiste, que l'état-major du parti confiera la tâche de retrouver l'assassin (et donc le traître). Si encore une fois l'enquête de Carvalho ne semble pas se plier aux canons étroits du roman policier, la méditation sur le politique qui se dégage au fur et à mesure des avancées du détective est simplement superbe. La première partie du roman, correspondant à l'affranchissement de Carvalho par ses commanditaires, réfléchit à ce que signifie le fait d'être communiste sous Franco puis à cette époque apparemment plus apaisée de la naissance de l'eurocommunisme. le coeur du roman, et notamment l'interrogatoire des principaux suspects, est le prétexte d'une typologie très réussie (mais un peu artificielle) des dirigeants et militants communistes de l'époque : vieux résistants, jeunes techniciens, éternels ouvriers et paysans. La conclusion, enfin, est une ode à la gloire des politiques émancipatrices et de ceux qui s'y consacrent avec intégrité. Si l'évocation de Madrid par MVM est bien plus chétive que celle de Barcelone (elle semble se résumer à la recette du gras-double), on ne manquera ni la description d'un appareil d'Etat passé en un clin d'oeil du franquisme à la démocratie, ni celle des nouvelles figures de la Transition qui font l'objet d'une liste "à la Perec" particulièrement inspirée au détour d'un chapitre. Un livre passionnant pour tous les mordus de politique et les curieux de civilisation espagnole, qui - sans arriver à sa hauteur, mais il n'y visait pas - forme un prolongement particulièrement intéressant, centré sur le rôle du PCE, à la plus récente Anatomie d'un instant de Javier Cercas.
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