« Il faut parfois dire adieu à la maison tant aimée… ».
Léo, c'est ce jeune garçon aux cheveux longs qui vit avec son papa, barbu au look débrayé, dans cette vieille baraque bleue pleine d'un bric-à-brac prête à faire patatrac au sein d'un quartier en pleine rénovation. Cette maison est pleine d'amour d'un papa solo pour son garçon. Pleine de leur complicité, de leurs tourtes aux pommes qui réchauffent la cuisine et de leurs shows endiablés dans le salon. Pleine de souvenirs. Mais cette maison, véritable personnage à part entière, va être détruite et Léo et son père vont devoir la quitter et emménager ailleurs. Dès lors, colère, tristesse puis résignation habitent les visages jusqu'à ce les murs de leur nouvelle maison, grâce à leurs pinceaux, vivent à leur image, en laissant courir leur imagination. Parfois, il n'y a qu'à fermer les yeux pour que les souvenirs jaillissent.
L'artiste grâce à ses crayons de couleur, de la peinture et des collages propose ici une histoire très touchante et engagée dans un univers très coloré et chaleureux, à l'image de la couverture en patchwork qui sèche sur la corde à linge du jardin de
la maison bleue.
Cet album invite également, en filigrane, à relativiser sur notre propre confort et à considérer que certains sont beaucoup moins bien lotis que d'autres et pourra ouvrir le dialogue avec le jeune lecteur sur les questions de la précarité, de la gentrification et de la manière d'apprivoiser son nouvel habitat lors d'un déménagement.
Mention spéciale pour les pages de gardes qui présentent le quartier avant puis après la destruction de la petite maison bleue.