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Critique de MissSherlock


J'ai découvert l'oeuvre d'Alfred Hitchcock à l'adolescence et il est devenu immédiatement mon cinéaste favori. Je m'emploie à réunir ses films dans ma DVDthèque et, bien évidemment, je possède LA Bible hitchcockienne : le Hitchcock/Truffaut.

Aussi lorsque j'ai vu que Babelio et les éditions Marest proposaient le livre Warhol.Hitchcock lors de la dernière opération Masse Critique, c'est tout naturellement que j'ai souhaité le chroniquer. Merci donc à Babelio et aux éditions Marest pour ce cadeau.

Ayant dévoré le Hitchbook, je dois dire tout de suite que je n'ai pas appris grand-chose sur Sir Alfred. La majorité des anecdotes sur les tournages, les actrices, le choix des décors... relatées par Hitch m'étaient connues.
Il n'en demeure pas moins que c'est très intéressant et que le lecteur profane y trouvera son compte.

En l'occurrence, ce qui m'a le plus surprise, c'est l'attitude d'Andy Warhol. S'il apparaît évident que l'interview du Hitchbook a été travaillée en amont par Truffaut et qu'Hitchcock n'était pas pris au dépourvu, avec Warhol, c'est une autre histoire. L'artiste le déclare tout de suite, il ne sait pas quoi dire. Autrement dit, il n'a prévu aucune question. Et cela se sent, Warhol changeant de sujet inopinément ou se faisant rembarrer (poliment) par un Hitchcock qui n'a pas forcément envie de suivre Warhol sur une pente trop savonneuse à son goût.

L'interview n'en est que plus vivante, étonnante et comique. D'ailleurs, interview est un bien grand mot vu que, plus le temps passe, plus Warhol se montre silencieux, laissant des tiers alimenter la conversation avec le Maître du Suspense.

La mise en page de cette interview est à ce titre révélatrice. On est loin des questions-réponses auxquelles nous sommes habitués. Parfois il ne s'agit que d'un mot jeté (au hasard ?), ce qui ne refroidit jamais Hitchcock dispendieux dès qu'il s'agit de son métier ou de défendre la littérature criminelle britannique.
Les hésitations des intervenants ont même été retranscrites, le tout emballé avec des coquilles et des fautes d'orthographe sur les noms propres, comme sur le texte original !

Cet échange ne ressemble à rien de connu. On dirait autant une pièce de théâtre qu'une conversation spontanée entre deux copains. C'est étrange, déconcertant et drôlement vivifiant.

L'éditeur, outre la rencontre entre Warhol et Hitchcock, nous propose une préface de Pierre Guglielmina, qui est aussi le traducteur de l'interview.
Bien disciplinée, j'ai commencé par la préface avant de lire l'échange entre Warhol et Hitchcock mais je me suis vite arrêtée car elle dévoilait des pans entiers de la conversation. Je l'ai donc lu après et j'ai trouvé que Pierre Guglielmina exagérait franchement le propos. Il voit en cette conversation un langage secret, comme si les deux hommes voulaient en dire plus sur eux qu'ils ne le font vraiment. Pourquoi pas ? Mais à force de vouloir trop chercher à faire coller sa théorie à la réalité, il frôle le ridicule.
Ce n'est que mon avis - je suis persuadée que des lecteurs apprécieront l'idée - mais pour moi cette préface est totalement dispensable.

Ce n'est qu'un petit bémol car l'échange entre les deux artistes est vraiment chouette et, en plus, le livre est beau et le petit format agréable.

Je souhaite une longue vie à l'édition Marest, nouvelle venue dans l'édition de livres sur le cinéma, dont le catalogue est prometteur : les trois premiers livres traitent... d'Alfred Hitchcock !

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