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Citations sur Bifrost, n°93 : Dossier Peter Watts : Le choc du futur (8)

Dans la forêt, les hommes reconnaissent leur Mère. Elle produit les fruits et les racines qui les nourrit, elle les abrite, elle leur offre les potions, les onguents qui soignent leurs maux, ainsi que les parures nécessaires à la fête qui suit la guérison. Mais, de même que l'embryon baigne dans la chaleur du ventre maternel sans velléité d'en sortir, de même ils restent confinés en elle. A cela, il y a une bonne raison : s'éloigner de son giron, c'est se condamner à mourir asphyxié.
(Christian Léourier - "La longue patience de la forêt")
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Elle se tourne de nouveau vers Asante. " Je vous explique. On est arrivés trop tard. On n'est pas censés être là du tout, mais notre chef a eu vent des plans des Sāhis et a pris une petite initiative humanitaire, on pourrait dire. On est arrivés à temps pour les faire fuir et les allumer, mais vous étiez déjà tous morts."
SAUF MOI
"Si, Kodjo, vous aussi. Tous morts."
("ZeroS" - Peter Watts)
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Bifrost: J'aimerais te poser deux ou trois questions personnelles... des choses aussi fondamentales que où et quand tu es né ? Et comment était ton enfance ?

Peter Watts: Je suis né en 1958, au cœur des grandes plaines canadiennes — Calgary, dans l'Alberta —, le benjamin d'une fratrie de trois. Selon David, l'ainé (le plus flippant de mes frères, et le seul membre de ma famille encore en vie), ma mère a fait une fausse couche bien avant ma naissance ; le bébé aurait eu pour nom "Celeste". Dans le ventre maternel, elle a d'une façon ou d'une autre compris qu'elle allait naître dans un environnement familial toxique et préféré l'éviter en s'auto-avortant. Quant à moi, j'étais l'âme suivante dans la queue ; je suis donc né à sa place. Bordel, merci Celeste !

("Apprécier l'instant... Craindre l'avenir", un entretien avec Peter Watts)
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Si mes écrits tendent à la dystopie, ce n’est donc pas par amour pour celle-ci, mais parce que la réalité m’y oblige. Un environnement dévasté n’est plus facultatif quand on met en scène le futur proche. Tout ce que je peux faire à présent, c’est imaginer pour mes personnages une manière de se débrouiller avec les cartes qu’on leur a distribuées. Qu’ils implantent faux souvenirs et menottes neurologiques chez leurs employés, qu’ils puissent ordonner l’immolation de dix mille réfugiés innocents… n’est pas ce qui constitue la dystopie. Ce qui la constitue, c’est l’héritage dans lequel ces actions horribles sont les meilleures possibles, où tout autre choix serait pire ; un monde dans lequel des gens commettent des massacres non par sadisme ou par sociopathie, mais parce qu’ils essayent de faire le moins de mal possible. Ce n’est pas un monde que mes personnages ont construit. Seulement celui que nous leur avons laissé.
Il n’y a pas de vrais méchants dans le Monde de Watts. Si vous voulez des méchants, vous savez où chercher.
En route vers la dystopie avec l'optimisme de la colère, par Peter Watts
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Si mes premières nouvelles plaidaient pour le sauvetage de la planète, mes textes les plus récents tendent à avoir des buts plus modestes : ces temps-ci, je préconise qu’on traque les Trump, les Koch, les Harper et les Trudeau du monde entier, qu’on les traîne dans la rue et qu’on les roue de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il est peut-être trop tard pour éviter la catastrophe, mais on aura une petite vengeance contre ces connards qui se sont mis en travers du chemin. (Bien sûr, vu comment ces gens sont bien protégés, cette ambition s’avère à peine moins irréalisable que sauver la Terre. Mais il ne faut pas perdre espoir.)
Apprécier l'instant... craindre l'avenir : un entretien, par Erwann Perchoc
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Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre ; vous pouvez reconnaître que vous n’êtes qu’un mammifère égoïste ou vous pouvez affirmer que vous êtes supérieur aux animaux sauvages, mais dans l’un ou l’autre cas, ayez l’honnêteté de vous comporter en conséquence. Ne prétendez pas être l’Espèce Élue de Dieu puis passer votre putain de vie à vous comporter comme un bulot.
Apprécier l'instant... craindre l'avenir : un entretien, par Erwann Perchoc
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Vous n’êtes rien que des mammifères humains. Vous paradez, vous donnez des coups de boule, vous luttez pour les ressources comme une myriade d’autres espèces de mammifères — et si vous avez des trucs intelligents à dire, vous laissez souvent vos instincts parler à la place. Grandissez, bordel, ou admettez que vous n’êtes qu’une bande de primates, tout juste bons à vous lancer mutuellement vos fèces à la gueule, mais avec plus de vocabulaire que bien d’autres.
Apprécier l'instant... craindre l'avenir : un entretien, par Erwann Perchoc
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Les gens peuvent se restreindre et penser au long terme. Dans la majorité des cas, ils ne le font pas. Ils utilisent leur néocortex non pour contrôler leurs instincts, mais pour trouver des excuses à ces derniers. Nous ne nous battons pas pour des ressources, nous « propageons la démocratie » ; nous ne pratiquons pas la sélection de parentèle, nous « purgeons les infidèles » ; nous ne violons pas nos femmes, nous « respectons les commandements divins » pour peupler la planète de nos enfants. Nous nous comportons à peu près comme n’importe quel mammifère sur Terre, mais nous refusons de l’admettre.
Apprécier l'instant... craindre l'avenir : un entretien, par Erwann Perchoc
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