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Critique de PhilippeCastellain


On l'oublie souvent de ce côté du Channel, mais sous les liens pragmatiques unissant la Grande-Bretagne à son enfant rebelle qu'est les Etats-Unis, il existe des sentiments ambivalents, marqués par la conscience aigüe d'un gap culturelle entre deux peuples en apparence si proches. La perception en est variable, allant de l'attrait pour le léger exotisme au franc mépris. On se souvient de Sting Chantant « I'm a legal alien, I'm an englishmen in New-York », des GI en route pour le Débarquement décrits par les Britanniques comme « overpaid, oversexed and over-here », de l'attrait pour le chic et l'accent anglais dans les films américains. C'est ce de ce décalage dont traite ici Evelyn Waugh, avec tout son humour et son ironie subtile.

Une jeune fille américaine bien sous tous rapports et légèrement cruche, travaillant dans un funérarium de grand standing, se trouve prise entre deux amours. D'un côté, il y a ce thanatopracteur du service d'à côté. Plus âgé qu'elle, mais un bon américain respectable, le genre futur bon père de famille, et qui donne de si beaux sourires à ses cadavres ! de l'autre, il y a ce jeune anglais, élégant, cultivé, irrévérencieux, qui lui écrit des poèmes et la désarçonne autant qu'il la fascine. Mais oh scandale ! Il travaille dans une entreprise de pompes funèbres pour animaux de compagnie !

Les enfants de l'oncle Sam se prennent quelques flèches de long-bow dans leurs parties charnues. Leur puritanisme, leur goût pour le blingbling et leur capacité à aseptiser tout ce qu'ils touchent, y compris la mort, sont autant de magnifiques cibles. Avoir placer l'histoire dans le monde on ne peut moins connu des thanatopracteurs accentue ces tendances jusqu'au ridicule, le macabre le disputant au grotesque involontaire.

L'écriture d'Evelyn Waugh, célèbre pour son élégance, a cela de particulier qu'elle possède à la fois un charme suranné et une étrange jeunesse. Il n'est pas toujours aisé d'y rentrer, mais la visite vaut qu'on en cherche la clé.
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