AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le musée des contradictions (37)

Nous, nous voulons le retour des lucioles, du printemps. Rester espiègles, légères. Que nos enfants soient libres de se vêtir ou non, d'apprendre à lire ou non. Nous ne voulons plus jouer le rôle de super parents, qui savent et anticipent tout. Nous voulons être vraies et sommes prêtes à dire que nos enfants en savent sur la vie bien davantage que nous. Ils portent la culotte. Ils représentent la loi, ils sont la loi. Chez nous, ils la font.
Commenter  J’apprécie          210
Nous allons nous battre comme des chiens, oui, et nous nous percerons, avec les pointes plus acérées encore, car si notre colère ne le fait pas, nous, nous exploserons. (p 16)
Commenter  J’apprécie          200
Nos mots ? Ils nous collaient aux tripes comme les enfants que nous n'avons pas eus. On en avait partout, des mots, toujours plus. Personne n'attendait rien de nous et séduire un public était une idée tellement saugrenue qu'elle n'en était pas une.
Commenter  J’apprécie          150
Nés il y a vingt ou trente ans (un peu plus, un peu moins-notre âge importe peu), nous n’avons déjà plus que nous-mêmes en ce monde, contrairement à vous, monsieur le juge, qui pour vous abriter des affronts du temps avez à portée de main le musée de la nostalgie (vos souvenirs), car vous au moins vous avez perdu quelque chose. Nous, nous n’avons rien. Nous avançons nus et n’avons confiance en aucun mot, aucun acte, aucun discours, aucune vérité, aucun ciel, aucune personne. (Pages 9 et 10)
Commenter  J’apprécie          80
Nous, nous n'avons rien. Nous avançons nus et n'avons plus confiance en aucun mot, aucun acte, aucun discours, aucune vérité, aucun ciel, aucune promesse. Ce pourquoi nous faisons ce que nous faisons, avec nos clous et nos trous. Oui. Nous nous montrons et nous exhibons, c'est vrai, mais à bien y regarder, les signes visibles et sur-visibles que nous arborons, et qui courent comme des puces d'eau sur le suint gras de notre ennui, ne traduisent qu'une envie: disparaître, quitter le corps mort de ce pays mort, monsieur le juge, le corps mort de l'avenir mangé par la génération d'ogres qui nous y a fait naître, après un retentissant dernier rot ponctuant un royal dernier mets (ils ont pillé le buffet). Voilà de quoi nous parlons. Nous ne voulons plus mêler notre souffle au souffle de la mort. Nous voulons des lieux où nous sommes libres d'aller et venir, de nous aimer, d'écouter notre musique à nous, des lieux où l'air que nous nous efforçons de respirer depuis vingt ans, monsieur le juge, depuis l'heure où nous avons ouvert les yeux sur le carnage laissé par ceux qui nous ont faits, des lieux où cet air-là n'existe plus. Nous n'avons plus de croyances. La famille, le couple, la nation, l'engagement, la militance, les manifestes - surréalistes, dadaïstes, futuristes -, la religion, la transcendance, le lien, plus rien de tout ça n'existe.
Si.
Il nous reste le climat.
On oubliait le climat, monsieur le juge.
Mais qui a sérieusement envie que le climat soit son combat? Qui a envie d'élever au rang de droit le fait de respirer? Personne ne demande à souffrir, n'est-ce pas? Or nous sommes là.
Commenter  J’apprécie          70
Nous, nous voulons le retour des lucioles, du printemps. Rester espiègles, légères. Que nos enfants soient libres de se vêtir ou non, d'apprendre à lire ou non. Nous ne voulons plus jouer le rôle de super parents, qui savent et anticipent tout. Nous voulons être vraies et sommes prêtes à dire que nos enfants en savent sur la vie bien davantage que nous. Ils portent la culotte. Ils représentent la loi, ils sont la loi. Chez nous, ils la font.
Il y a plus: nous croyons que des deux vivent cachés dans le babil de nos petiots. Nous croyons que le murmure des dieux est à trouver en eux. Ce que nous leur apprenons (et nous disons cela les larmes aux yeux, parce que nous ne nous sommes jamais senties paumées à ce point), c'est à écouter avec leur cœur, leurs émotions, et à accepter l'autre comme il est. Nous leur parlons; de choses positives, de façon positive, afin qu'ils réagissent positivement.
Commenter  J’apprécie          50
Nous aussi on a nos musées de la joie, nos paradis à nous. Pour cela, deux options. Le musée du regret; ou le musée du rien, un grand musée où on se virtualise. Deux options. Ou on rêve du temps où boire un verre entre amis était possible et doux; ou on poste des photos de nos torses toujours plus épilés, et d'infinis messages et d'incessants coups de gueule... Avec quoi on n'est plus d'accord? Ne pas être d'accord suffit, Mamy. Tout est dans tout. Ce qui est bon. Ce qui est vrai, ce qui est faux. Ce qui est sincère et ce qui ne l'est pas. Un livre, une pub. Promesses, trahisons. On finit par ne plus savoir sur qui frapper. Mais on frappe malgré tout.
Commenter  J’apprécie          40
Une chose inutile maintenant ne le sera plus demain, de même qu'une chose indispensable hier peut se révéler toxique aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          40
A cause de l'état du monde, nos yeux se sont cerclés de noir, nos nuits se sont changées en chaises électriques, la vie est devenue une autoroute à trois bandes pour la circulation de nos peurs. Où qu'on aille, la tristesse s'insinuait. Nos bonheurs étaient pleins, avant. Avec le temps, ils ont ranci.
Commenter  J’apprécie          40
Peut-on tenir encore? Non. Tiendra-t-on? Oui. Car nous sommes les champions de la contradiction, nos vies entières sont des contradictions. Et, le veut-on ou non, notre sport préféré ressemble fort au vôtre: ne pas faire ce que nous prévoyons et promettre ce que nous ne ferons pas. L'écartèlement. Nos actes sur le flanc droit, nos impuissances sur l'autre.
Commenter  J’apprécie          30







    Lecteurs (381) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La littérature belge

    Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

    Les ours n'ont pas de problèmes de parking
    Nous sommes tous des playmobiles
    Les Ménapiens dévalent la pente
    Quatrième étage

    15 questions
    63 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}