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Critique de Patlancien


La qualité des couvertures des éditions Bélial sont souvent à la hauteur de la valeur littéraire des romans qu'elles entourent. Pourtant cette fois-ci, j'ai été assez déçu par le tome 1 de la maison des jeux de Catherine Webb tout en appréciant l'illustration de couverture d'Aurélien Police. En effet, cet habituel illustrateur de couverture de roman a sublimé la cité des doges tout en respectant l'idée principale du livre à savoir l'univers des jeux et ses règles.

Le décor de ce roman avait tout pour nous plaire. On se retrouvait au coeur d'une Venise du XVIIe siècle avec une ténébreuse maison de jeu peuplée d'une multitude de joueurs masqués. On pouvait ainsi espérer découvrir un « Eyes Wide Shut » façon roman littéraire. Mais n'est pas Kubrick qui veut, et Catherine Webb a encore du chemin à faire avant de pouvoir côtoyer le style baroque du grand cinéaste. Je recherche encore une esquisse de cette bâtisse, ce temple du jeu et je me heurte désespérément à une porte en argent incrustée de deux têtes de lion et c'est tout. de même, je m'attendais à une superbe représentation de la place Saint Marc et de sa basilique, du palais des Doges, du pont du Rialto ou du Grand Canal… de la Sérénissime, je n'eus droit qu'à des rues sombres et à la brève apparition d'une gondole nécessaire pour l'action dans cette ville qu'il faut avoir vu avant de mourir…

En ce qui concerne les personnages, leur multitude devons-nous dire ; on s'y perd vite. Cette pléthore de figurants/figurines nécessite une bonne mémoire ou un retour incessant dans les chapitres précédant pour savoir qui est qui et qui fait quoi. Heureusement qu'il y a une femme héroïne de l'histoire et aussi son fil d'Ariane. Elle se nomme Thene et semble être la seule à posséder une âme. C'est peut-être aussi parce qu'elle est vraiment la seule à bénéficier d'une vraie description physique et morale, les autres acteurs n'étant pour la plupart que des faire-valoir. Enfin pour ce qui est des jeux traditionnels abordés dans l'aventure, on n'en connait d'eux que le nom : les échecs et le tarot. Point de règles et point de représentation, seul le nom du gagnant ou du perdant est noté. Un avantage qui est indéniable pour les néophytes de ces jeux qui peut sembler rébarbatif pour les aficionados.

Heureusement qu'il y a le scénario pour sauver le livre et trouver grâce à mes yeux… Malgré une narration en spectateur (usage intempestif du nous) qui installe une certaine distance, voire une froideur sur l'ensemble de l'intrigue ; Catherine Webb arrive quand même à sublimer son roman. En effet, on découvre au coin d'une page la présence d'un jeu dans le jeu. Sans trop divulgâcher l'intrigue, on s'aperçoit au fur à mesure de la lecture que les joueurs deviennent les jouets/joués et que le jeu annoncé n'est pas forcément celui qu'on croit. La vie étant peut être un immense échiquier où tous les coups sont permis. Un immense jeu de rôle où les pions semblent être la gente humaine avec ses forces et ses faiblesses et Venise devenant à son tour un immense plateau de jeu.

Merci à mes trois amies Babeliotes que je ne présente plus, de m'avoir entraîné dans cette aventure. Si j'ai été sévère dans mon billet qu'elles me pardonnent car je leur dois cet aveu : celui à mon corps défendant, d'avoir déjà remis les pieds dans cette maison des jeux en ouvrant le tome 2. Mais c'est une autre histoire…

« Pardonnez-moi, dit-il, je m'exprime mal. Voulez-vous jouer ? »
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