Cet endroit était comme un portail, un point d'entrée dans une myriade d'autres mondes, songea t-elle. Un endroit où le temps et le sens des mots et des évènements variaient d'une personne à l'autre, et où les mondes qu'elles habitaient, réels, passés ou imaginaires convergeaient.
[...] Ce n'est pas la force des coups qu'on peut balancer qui fait gagner, c'est la force de ceux qu'on peut encaisser.
Comment ne pas les mépriser quand je me vois forcée par le hasard de ma naissance et les règles qu'ils ont édictées, de me plier à leur moindre caprice pendant qu'ils se prélassent à longueur de journée et ne sont pas fichus d'accomplir la moindre tâche ?
Minuscule, elle ressemblait à un oiseau et était d'une minceur et d'une fragilité telles qu'il semblait à peine concevable qu'elle tienne debout sans assistance.
De fines mèches de cheveux blancs formaient comme un aigrette de pissenlit sur son cuir chevelu ridé.
Au-dessus de sa tête, la couche de nuages est si blanche, dense et uniforme qu'on na pas l'impression de nuages, mais plutôt que le ciel est trop épuisé pour être bleu.
Les pauvres sont trop occupés à travailler, à pourvoir à leur subsistance, pour se soucier de laisser des traces après leur mort.
J'aurais deux mots à dire à ceux qui t'ont maltraitée, déclare-t-il solennellement. Plus que ça, en fait. Une pauvre gamine comme toi. Je méprise ceux qui boxent en dessous de leur catégorie.
Jamais encore elle ne s'est tenue sous un arbre que le vent secoue avec une telle violence.
Jamais encore elle n'a entendu son épouvantable rugissement : un bruit de sifflement, de vagues déferlant sur le rivage.
Elle ferme les yeux et écoute, laisse le bruit tourbillonner autour d'elle jusqu'à ce qu'elle ait l'impression d'être une feuille de plus sur l'arbre, une chose insignifiante et sans défense de plus, susceptible de s'envoler d'une seconde à l'autre.
Elle porte à ses lèvres la cigarette qu'elle tenait dans son dos et tire une longue bouffée. La fumée lui brûle les poumons, la fait tousser, mais elle persévère. Le médecin chez qui le Gentleman l'a emmenée à sa sortie de prison a encouragé cette habitude, lui a dit que la fumée contribuerait à lui sécher les poumons.
Pourquoi les personnages des histoires et de la mythologie enfantines ne devraient-ils pas avoir un certain fondement dans la réalité, à un niveau ou à un autre?