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Il m'a fallu plusieurs mois pour lire ce roman. Je ne sais pas lire plusieurs livres en même temps et je ne sais pas non plus abandonner un livre en cours de route. J'ai donc traîné ce livre sur une longue distance. Impossible de rentrer dans l'histoire, tout paraissait monté de toutes pièces et peu réaliste pour un récit sur la seconde guerre mondiale. Il y a même dans ce livre de nombreux faits complètement illogiques : ce cahier dans lequel écrit l'héroïne nous révèle des évènements sur la vie de son amie auxquels elle n'a pas participé (comment pouvait-elle bien connaître ces faits ou les sentiments ressentis par son amie à cet instant T ?). Bref, des erreurs de style, une histoire qui n'avance pas et je traînais ce livre comme un boulet sur ma table de nuit... A ce rythme là, le roman était bien parti pour finir avec une seule étoile sur Babelio mais je ne lâchais pas le livre et j'ai finalement été récompensé par la deuxième moitié du livre qui est complètement différente suite à un fait narratif que je ne peux pas dévoiler sous peine de spoiler. La fin du livre a été avalée en deux jours et j'ai vraiment été conquis par le deuxième point de vue présenté.
Au final, je ne saurais vraiment recommander ce livre et je ne suis pas sûr que mes élèves arrivent à rentrer dans l'histoire et à "apprécier" tous ces détails pénibles sur les avions de guerre anglais et allemands. Pour ceux qui seraient déjà dans l'histoire j'aurais envie de leur dire, continuez, la fin en vaut la peine malgré tout.
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Comme beaucoup je pense, j'ai craqué sur ce bouquin pour le sujet et l'intrigue : l'autre côté de la Guerre, pouvoir voir un peu comment ça se passait du côté des « infiltrés » résistants et des alliés. Il s'agit bien entendu d'une fiction mais je pense que ça donne une bonne image de ce qui a pu se apsser.

La construction de ce roman est plutôt sympa : nous lisons en fait le témoignage de deux personnes : Verity & Maddie. Une pilote et une opératrice radio qui vont tenter de se liguer contre la guestapo en ces temps de guerre.

On rentre assez rapidement dans le vif du sujet, on se retrouve enfermé avec Verity dans sa cellule, dans la crainte de voir von Linden revenir et nous interroger à nouveau. Afin de ne plus avoir à subir les interrogatoires inhumains à rallonge, elle a négocié : elle racontera tout par écrit, tout ce qu'elle sait. Mais est-ce que ça suffira à survivre ? L'issue sera-t-elle tout de même fatale ?

Alors alors… Honnêtement, le gros point positif c'est qu'on aborde le sujet d'une manière originale. le point négatif… C'est qu'on aborde le sujet d'une manière originale. (Oui vous avez bien lu !)

Franchement, le monde de l'aviation, ça ne m'intéresse pas. On ne comprend pas tout quand on est novice et ça rend le tout assez lassant, même si ok faut être reconnaissant du boulot des alliés, etc. Ce n'est pas le souci.

De plus, puisqu'il s'agit d'espionnage, d'histoires de résistants et collabos, c'est assez difficile de suivre tous les noms de codes, pseudos, noms de ville et compagnie, surtout quand l'auteur essaie sciemment de nous mettre sur une fausse piste.

A part ça l'intrigue est bien ficelée, on ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour notre première narratrice. J'ai en revanche trouvé la seconde (Maddie) assez ennuyeuse, même si cette nana reste une putain de guerrière.

Le fait d'avoir mis ça sous forme de « carnets » où les personnages se racontent, ça fait que bien entendu, on a droit à plein de petites histoires et anecdotes franchement pas passionnantes. Je pense en fait que l'objectif premier de l'auteur est atteint : l'hommage, le souvenir historique. En revanche, niveau littéraire, si ce n'est la forme, je n'ai pas trop accroché.

Je me suis vraiment sentie perdue, ce qui fait qu'on ne se met pas à fond dedans, ce qui fait qu'on met trois semaines à lire ce roman . (Ce qui fait qu'on n'adore pas !)

Cependant, l'histoire d'amitié entre Maddie et Verity est incontestablement belle et forte, c'est un peu ce qui me reste à l'esprit. le dénouement est également très poignant.

Mais peut-être aurait-il été plus intéressant de voir l'envers du décor de la guestapo et des camps, voire du destin des résistants prisonniers, plutôt que de se focaliser autant sur deux personnes.

C'est d'une manière général un bel hommage et un beau livre pour ce qui est du côté historique, et qui nous rappelle que des gens se sont battus corps et âme pour libérer un pays de la dictature. Rien que pour ça, on ne peut pas dire de mal de ce bouquin. Si vous êtes intéressés par cette partie de l'Histoire, lisez-le, si vous aimez l'aviation, allez-y d'autant plus !
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La seconde guerre mondiale du point de vue de deux femmes, deux récites parallèles, deux destins extraordinaires : une espionne et traître, et une aviatrice qui crois dur comme fer en sa meilleure amie.
Un récit surprenant qui mérite d'être lu.
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Une espionne britannique est prisonnière de la Gestapo. Pour gagner du temps et éviter de nouvelles tortures, elle accepte de raconter ses missions. Mais une espionne peut-elle dire la vérité ?

L'avis de Marie, 15 ans : Ce livre est assez dur à lire, car il y a beaucoup de détails sur l'aviation. La première partie est très longue, l'histoire met du temps à démarrer. J'ai préféré la deuxième partie, plus entraînante. 

L'avis de la rédaction : Passionnant, cet épais roman ! Je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir terminé, même si le récit semble au début un peu complexe… La deuxième partie réserve des surprises et des passages très émouvants.
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Julie est une écossaise, en 1943. Elle a intégré une organisation secrète de l'armée anglaise, en vue de devenir un agent double.

Elle est envoyée en France où elle se fait arrêter. Pendant huit semaines, elle va relater ce qui lui arrive et ce qui l'a menée là, sur l'ordre d'un officier allemand, qui lui a demandé un maximum d'informations sur les lignes ennemies.

Et Julie raconte… Elle narre son amitié avec Maddie Brodatt, jeune fille pilote avec laquelle elle a fait le voyage jusqu'au continent. Elle explique leurs formations respectives, leurs parcours de bases militaires en bases militaires.

Et pendant ce temps, elle ne sait pas ce qu'il est advenu de Maddie.

Si au départ, j'ai été un peu surprise par le style d'écriture, j'ai très très vite été happée dans le récit de Julie. Entre des épisodes de son passé, s'intercalent des intermèdes sur son présent et sa position dangereuse.

J'ai été touchée par l'amitié qui lie les deux jeunes filles, qui plus est dans un moment aussi difficile.
Et quand plus loin dans le livre, on aborde le récit de Maddie durant la période d'emprisonnement de Julie, j'ai été complètement bouleversée !! Des doutes planent pratiquement jusqu'au bout, et tout se révèle quand on ne s'y attend pas. La fin de ce livre est dramatique, et mon coeur s'est serré plus d'une fois, autant pour Julie que pour Maddie.

L'auteur a aussi fait des recherches pour insérer des détails historiques, ce que j'ai vraiment apprécié.
Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de livre en ayant lu le résumé. Mais j'ai été plus qu'agréablement surprise en le lisant.
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Deux jeunes femmes britanniques font connaissance, se lient d'une très forte amitié et vont vivre l'aventure de la seconde Guerre mondiale ensemble. L'opération Verity va être particulièrement difficile. L'auteur fait le choix de nous la raconter en deux parties, tenues comme un journal. La première par Queenie, jeune aristocrate qui parle parfaitement plusieurs langues et devient donc un agent sur le terrain en France ; la seconde par Maddie, une pilote qui combat à sa manière, en transportant les agents d'un point à un autre de l'Angleterre. Par un concours de circonstances, elle va devoir transporter son amie jusqu'à Ormaie, en France.

Premier souci, le côté littérature de jeunesse est un peu trop perceptible : les violences subies par Queenie sont très (trop ?) légèrement évoquées, les horreurs des camps et de la Gestapo également. du coup, à moins de savoir exactement de quoi il est question, il est difficile de sentir la pression et la douleur subies par les deux amies. Et comme Queenie est du genre à cacher sa souffrance derrière une façade d'optimisme et de joie de vivre, il peut être compliqué pour un jeune lecteur de comprendre ce qui se passe en réalité.

Ensuite, la première partie, qui représente tout de même près des deux-tiers du roman, est assez longue et pleine de détails qui semblent souvent inutiles au lecteur. Cela alourdit passablement la lecture. Des éléments trouvent leur justification, et pour certains, j'ai même trouvé que c'était un peu trop évident et facile (comment von Linden peut-il ne pas tiquer aux bizarreries typographiques de Queenie ?). D'autres, comme les détails sur tous les avions, sont beaucoup plus secondaires. On sent bien que l'auteur a une passion pour ce sujet mais elle est maladroitement transmise au lecteur.

La seconde partie est beaucoup plus intéressante : on suit Maddie dans sa lutte quotidienne avec des membres de la Résistance. Maddie est un personnage attachant. Elle doute, mais elle est plus forte qu'elle ne le croit. Par amour pour son amie, elle va se dépasser et prendre des responsabilités qu'elle était loin d'envisager.

Par contre, j'ai particulièrement apprécié la référence faite aux familles de ces hommes et femmes qui partaient, ces êtres qui attendent le retour de leurs proches, sans rien savoir du risque qu'ils courent. L'image de la mère de Queenie gardant en permanence la fenêtre de la chambre de ses enfants ouverte m'a émue. On parle assez rarement de ce pan de l'Histoire, de ces parents qui ont donné la vie de leurs enfants pour une cause. J'ai aussi aimé le rapport à l'écriture : à la fois témoignage, journal, vision réelle ou trafiquée, moyen de rester vivant avant tout.

En bref, l'histoire est au final assez cousue de fil blanc. Je pense cependant qu'elle saura toucher les plus jeunes lecteurs, qui auront moins de références. Il ne faudra d'ailleurs pas hésiter à se renseigner davantage sur certains éléments historiques comme le fameux statut "Nacht und Nebel" et le camp de concentration peu connu de Natzwiller-Struthof. #
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Ce livre m'a donné du fil à retordre. Il m'a fallu du courage pour continuer à le lire.

Tout d'abord l'histoire se situe dans les années 40 en pleine guerre. J'aime beaucoup les témoignages concernant cette période, sauf qu'il s'agit d'un roman.

J'ai tout de même continué car l'histoire est celle de deux femmes et que c'était la première fois que je lisais ce point de vue, sauf que la première partie est extrêmement longue. Je l'ai lu en version numérique et j'ai pu lire un commentaire qui parlait d'une mauvaise mise en page, mais de là à ne pas être accrochée...

Pour finir, j'ai eu du mal avec le sujet principal: l'aviation. Je n'y connais rien et c'est pour cette raison que j'ai du mal à suivre ce livre.

Malgré tout, je me suis accrochée et je ne regrette pas. La deuxième partie est très intéressante. La fin surprenante. Les deux personnages principales sont attachantes. C'est une belle histoire.
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Voici un roman que j'avais un peu peur de commencer. Sujet douloureux, délicat, sensible et qui doit être bien traité à mon sens, j'hésitais.
Pourtant, lors des cadeaux de Castelmore je l'ai obtenu en numérique, on ne recule plus on le lit.
Ce roman c'est l'histoire de deux jeunes filles anglaises que rien ne rapproche si ce n'est cette guerre dans laquelle elles s'engagent.
Une aristocrate parlant allemand, une pilote qui fait de la moto, une équipe qui tourne bien, deux presque-soeurs, dans une époque troublée.
L'histoire se découpe en deux parties, deux parties où elles prendront chacune la parole. Nous commençons avec Verity, aux mains des allemands pour une étourderie, Verity qui dira toute la vérité. Puis Maddie, impuissante et sans nouvelles de son amie.
Cette histoire est magnifique et douloureuse, on devine un final douloureux, on craint le pire. Puis la fin arrive, la révélation, le choix et les conséquences.
C'est une belle intrigue, un beau livre que voilà.
A lire car au delà de la guerre, c'est une formidable histoire d'amitié et de courage.
Pour tous, jeunes et moins jeunes, c'est superbe et bouleversant.
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C'est avec une intense émotion que je referme ce roman. Peu ont été capables ces dernières années de me faire monter les larmes aux yeux et celui-ci en fait partie.
Dire alors que c'est un coup de coeur, est-ce vraiment la bonne expression?
Et si oui alors je me dis que les suivants vont me paraître bien fades en émotion après celui-ci.

Je vais essayer de vous exprimer mon ressenti mais moi-même me sent incapable de dire exactement ce que j'ai vécu au travers de ces vies différentes et complémentaires de nos héroïnes et de leurs acolytes.

Nous commençons dans le vif du sujet avec un de nos personnages principaux déjà entre les mains de l'ennemi. Elle, car c'est d'une jeune femme qu'il s'agit alors, a, hélas, déjà subi la torture, au point d'avoir accepté de passer un marché pour que cela s'arrête. Lequel?
Comme nous le dit si bien le titre de façon détournée : de dire toute la vérité pour que l'Hauptsturmführer von Linden (SS de don état) qui s'est occupée d'elle ne l'approche plus.
Elle doit pour cela écrire chaque jour tout ce qu'elle sait sur les forces alliées, leurs avions, leurs aérodromes, tout... En un mot: trahir!! Mais pour gagner quoi ? Quelques jours de sursis pourtant elle y tient à ses jours de répit et son récit, nous allons nous en rendre compte rapidement.

Nous ne connaissons alors pas son nom car lorsqu'elle fut prise elle n'avait pas ses propres papiers sur elle. Elle nous le dit elle-même.

C'est donc à la troisième personne que nous allons découvrir cette confession, l'histoire de Maddie que notre prisonnière va nous raconter ainsi qu'à ses tortionnaires allemands pour tenir son rôle dans le marché convenu. Deux semaines de répit pour une trahison en bonne et due forme.

Telle Sheherazade dans les contes des Mille et une nuits, elle va nous emmener au travers de la vie de Maddie depuis sa vie d'avant jusqu'à leur rencontre et ce jour fatidique où notre inconnue s'est faite arrêtée. Et au milieu de ce roman d'une vie elle va faire ce qu'elle doit faire et énoncer des renseignements, des lieux, des descriptions qui lui serviront à garder devant elle ces quelques jours de répit, et en même temps nous faire vivre en sa compagnie et celle de Maddie une aventure hors du commun, celle d'une amitié probablement impossible s'il n'y avait eu la guerre.

C'est donc la vie de Maddie mais aussi de toute la Grande Bretagne que nous allons suivre de l'intérieur comme si nous y étions. Les premiers actes de guerre, les chamboulements pour tous, les premiers femmes dans la WAAF (Women's Auxiliary Air Force) et les événements qui ont amené nos deux héroïnes à se retrouver ce jour-là dans cet avion-là.

La plume de l'auteur est addictive. Ce n'est pas un roman c'est un journal intime, un témoignage, une âme mise à nue devant nous. Rien ne nous est épargné, ni ses larmes, ni ses révoltes ni ses idées vengeresses mêlées au récit demandé. Tous ces sentiments si francs, si bruts nous touchent au coeur.
Nous partageons avec elle cette vie qu'elle nous offre à nous comme à EUX, et pourtant même si nous savons qu'elle trahit son pays et les alliés nous ne pouvons nous empêcher de suivre la suite de ses aventures avec impatience et amitié.
L'auteure a une plume fluide et entraînante, comme une partition de musique elle semble réglée pour nous emporter dans la danse.

Pourtant le début est déstabilisant car l'auteur nous parle du point de vue de Maddie. Maddie que nous apprenons rapidement à aimer et en même temps que nous suivons avec appréhension.
Pourquoi elle? Puisque nous comprenons rapidement que la Maddie prisonnière n'est pas celle que nous croyons.

Même si ce sont des papiers à ce nom qu'elle avait quand elle s'est faite arrêtée elle n'est pas l'héroïne de sa confession.
Lorsqu'enfin nous découvrons qui est notre prisonnière, en même temps que les ennemis, d'ailleurs, nous sommes surpris. Sa façon de faire ses confessions à la troisième personne du point de vue de quelqu'un d'autre sonne plus comme un roman d'aventure que comme une trahison qui lui vaudrait la cour martiale.
De plus malgré cela elle garde en elle de l'humour et un brin de malice à tenter régulièrement de mettre hors de ses gonds sa gardienne.

Jour après jour nous allons continuer à les suivre Maddie et elle. Cette fois nous avons un surnom, Queenie.
Et leur amitié improbable va se développer au dessus de tout grâce à cette guerre qui étale les différences entre classe.
Jamais elles n'auraient pu ou du se rencontrer autrement. L'une écossaise de famille aisée et descendante des Wallace et l'autre petite-fille de vendeur de moto d'un coin perdu de campagne.

C'est cette amitié que nous allons suivre au fil de cette trahison, ce sentiment pur et profond qui relie deux femmes aux caractères totalement différents et pourtant si complémentaires.
A plusieurs reprises elles nous le prouvent, elles forment une équipe du tonnerre.
Comment ne pas les aimer?
Comment ne pas oublier au fur et à mesure des paragraphes qu'au terme de ceux-ci, notre Queenie fera peut être partie de ceux qui disparaissent dans la Nacht und Nebel.
"Nuit et brouillard" : je pensais en avoir un souvenir particulier de mes cours d'histoire et pourtant je me suis rendue compte qu'il ne correspondait pas à cette version.
Au fil des pages nous aimons Queenie et Maddie, nous partageons leur vie comme peut être celle de personne d'autre. L'écriture de l'auteure est pour ça vraiment intimiste. Nous nous sentons flattés de connaitre ces détails et puis horrifiés de nous dire qu'en fait elle trahit mais en même temps y-a-t-il en juin 43 quelque chose dans ce qu'elle écrit que les allemands ne sachent pas déjà.

De plus, comment expliquer ces drôles d'impression au cours de ma lecture au vu des réactions ennemies. Il y a bien entendu les pourris et les sadiques qui aiment faire souffrir mais celui dont le simple nom fait peur ne semble pas être vraiment ce qu'il dit. Même si c'est lui qui l'a torturé jusqu'à ce qu'elle craque, Même si l'on entend d'autres prisonniers subir ces tortures, il y a quelque chose qui nous trouble dans sa façon de faire avec Queenie.
Car comme il le dit lui-même elle écrit comme une romancière pour amener les renseignements au compte gouttes et au final sont-ils si importants que cela ?
Et dans ce cas s'ils ne valent rien, pourquoi la laisse-t-il continuer dans cette prose sachant que de toute façon les espions sont systématiquement fusillés. A quoi bon écouter les contes des mille et une nuits si c'est pour finir mort.

De même la sous-fifre de , la miss Engel nous laisse, elle aussi un sentiment mitigé. Elle suit les ordres, punit quand il le faut, n'aime pas être ridiculisée mais en même temps semble parfois passer outre certaines parties du témoignage lors de ses traductions de l'anglais à l'Allemand.

Puis dans la deuxième partie du livre nous allons avoir droit à une vision différente de la même période et de la suite des événements après que Quennie ait terminé sa confession.
L'auteur nous laisse alors dans l'expectative sur son destin pour nous tourner vers la même nuit de son arrivée mais d'un autre point de vue.

Et là encore on pourrait croire que changer du tout au tout de personnage allait nous troubler mais non.
L'auteure sait y faire et nous replonge dans l'action de cet autre oeil comme si nous y étions.
Nous vivons là encore la vie de ce personnage, ces peurs, ces moments de courage aussi et de révolte.
Comme Quennie ce deuxième personnage nous emporte avec lui dans les événements.
Chacun a pour point commun d'écrire ses confessions mais chacun pour une raison différente.
Queenie est sensée avouer toute la vérité. Notre nouveau personnage ne fait que s'épancher sur son trop plein d'émotion et sur l'évolution que prend sa vie depuis son arrivée en France.
Parfois nous allons retrouver des éléments qui se recoupent, découvrir alors comment en peu de mots on peut en dire des tonnes, comment grâce au courage de certains d'autres sauveront à nouveau des vies ou comment tel Sheherazade, Queenie a su transformer des mensonges en vérité et des vérités en mensonges.

Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'ai vu mon respect pour tous ces résistants, ces pilotes, ces radio, hommes et femmes qui ont lutté pour que nous soyons en paix actuellement.
Je ne rentrerai pas dans la polémique de ce que nous en avons fait et qui leur ferait probablement honte mais ce livre est un hommage magnifique à cette période de vie difficile pour tous, alliés comme ennemis. Car d'un côté comme de l'autre, tous n'ont pas été aussi propres ou salauds que l'on pourrait le croire.
Petit aparté hors contexte, l'Allemagne et l'Europe ont eu aussi leurs propres groupes de résistants parfois même très jeunes comme la Rose, l'Edelweiss ou si vous connaissez le film "les swing kids". Comme quoi nos héros ne sont pas les seuls à avoir combattus l'injustice et que l'on ne doit pas juger les horreurs des hommes sur leur race seule.
Lorsque la fin du roman se profile à l'horizon, de nombreux événements nous ont déjà pris aux tripes, tordus les entrailles de peur et d'espoir, de joie et de désespoir. Nos personnages gentils ou moins gentils ont su nous convaincre de les aimer, tous autant qu'ils sont.

En conclusion je dirais que la trahison est parfois une vision que chacun a de la vérité. Car dans la vérité peut se trouver le mensonge et inversement parfois dans le mensonge on peut entrevoir LA vérité que l'on attendait.

Merci au Boudoir, merci à Elisabeth Wein, à ses recherches et à sa plume magnifique pour ce moment d'émotions qui me marquera comme peu de livres l'ont fait.
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On connait tous ces romans qui nous vont vivre des aventures fortes et de véritables montagnes russes. On connait peut-être un peu moins ces romans à la complexité narrative qui peut rebuter mais, qui sans tomber dans le mélodrame, nous font découvrir une tranche de l'histoire à travers des personnages vrais, touchants et incomparables. Et loin de prétendre retracer fidèlement l'Histoire (l'auteur le précise bien à la fin), le roman nous entraîne au coeur de la Seconde Guerre Mondiale, au coeur même de cette Résistance aussi forte qu'impitoyable et de cet Empire nazi, dans ses divisions comme dans sa violence. Pourtant, il faut reconnaître à Elizabeth Wein un véritable travail de recherches, très pointilleux, pour rendre son histoire la plus crédible possible.

Au coeur de l'horreur, Nom de Code : Verity, se livre en deux parties. La première, retraçant la vie d'une jeune fille aux mains des nazies, est probablement la plus difficile. Difficile car on ne connait pas le nom du personnage principal, que c'est un récit douloureux, un récit pour la vie. Tout au long de cette partie, intitulée Verity, on sent cette épée de Damoclès planer au-dessus de la tête de l'héroïne, on sent ce qui arrivera au terme de ces deux semaines. Alors elle écrit. Pour éviter un nouvel interrogatoire du SS von Linden, dont toute l'horreur nous est suggérée au fil du roman, pour survivre un peu plus, pour conter son histoire avant qu'elle ne disparaisse. Et à partir de là, on découvre une histoire d'amitié et de Résistance somptueuse, qui nous touche en plein coeur, qui nous foudroie sur place tant c'est une amitié pure, belle et d'une simplicité que l'on voit peu de nos jours. Ces deux jeunes filles nous touchent parce qu'elles ont perdu leur innocence et leur naïveté très jeune, qu'elles décident toutes deux de s'engager dans l'effort de guerre et que leur rencontre fera des étincelles. Quand la mort peut vous cueillir à n'importe quel moment, vous n'attendez rien d'autre de la vie qu'un peu de douceur, et c'est exactement ce qu'elles vont s'apporter l'une à l'autre : une lueur d'espoir à laquelle s'accrocher.

La deuxième partie, nommée Kittyhawk, n'est autre qu'un point de vue différent des choses. Les événements se déroulent sur la même période, mais sont ceux vécus par notre deuxième héroïne. Et tout se joue dans cette partie là, puisque l'auteur se joue de nous en dévoilant petit à petit les cartes qu'elle a mis en place pour nous tromper. On découvre alors les choses sous un angle différent et on se retrouve fasciné par la complexité de l'intrigue et de la narration qu'Elizabeth Wein a mis en place. Petit à petit, on sent notre coeur qui se serre un peu plus face à l'héroïsme de ces deux petits bouts de femme qui évoluent tant, en seulement quelques semaines. Peu importe que ce ne soient que des personnages de fiction, on s'attache à eux, on vit leurs souffrances et leur humanité est telle qu'ils nous inspirent un profond respect. En cela, Nom de Code : Verity rend un hommage touchant et incroyable à ces hommes et femmes de l'ombre qui ont contribué à libérer l'Europe. Que les événements décrits dans ce roman aient réellement eu lieu ou non, l'hommage se doit aussi parfois de passer par la fiction pour qu'il puisse toucher tous les publics et que l'on n'oublie pas le sacrifice de toutes ces personnes.

Si le début est un peu laborieux, nous parlant beaucoup de l'aviation civile, de la WAAF, l'ATA et même parfois la RAF, il suffit de s'accrocher un minimum pour ensuite se laisser emporter par la plume d'Elizabeth Wein. Et c'est seulement ce début qui a empêché ce livre d'être un coup de coeur, car pour le reste, il vous prend aux tripes, vous serre le coeur, vous fait vivre les choses comme si vous y étiez. La vraie force de ce roman, ce n'est pas seulement ses personnages, c'est sa façon de ne se concentrer que sur les faits et décisions que chacun prend, sur l'engrenage que cela enclenche et sur la finalité des actions de chaque individu. Et vraiment, je tire mon chapeau à l'auteur pour avoir su rendre son histoire si crédible, passionnante et incroyable.

En conclusion, je dirais que Nom de Code : Verity est un roman complexe, certes, mais qui rend aussi et surtout un hommage vibrant et touchant à tous ces êtres de l'ombre qui ont tout sacrifié par amour de la liberté. C'est une histoire pleine de faux semblants, surprenante, touchante, et bouleversante. Un roman comme on en fait peu pour lequel il faut peut être un peu s'accrocher, mais qui en vaut tellement la peine.
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