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Critique de bdelhausse


Les éditions Bragelonne rééditent deux courts livres d'H.G. Wells, Floor Games (1911) et Little Wars (1913). Dans l'ordre inverse pour celles et ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare... La couverture, vu les liens qui unissent Bragelonne à l'univers du Jeu de Rôle, met en exergue une citation de Gary Gigax,père fondateur de Dongeons et Dragons. de quoi appâter le chaland amateur de dé à 20 faces...

Les Petites Guerres montrent un H.G. Wells un peu régressif, s'adonnant à des jeux de simulation au moyen de figurines. On est dans les prémisses des wargames fort prisés depuis une quarantaine d'années. Il va loin dans le détail, dans les explications, dans la conception des décors et le mouvement des troupes (fantassins, canons, cavaliers). Dans un addendum, il relie ses Petites Guerres au Kriegspiel auquel s'adonnent les forces militaires anglaises. C'est bien vu. On sent la passion.

Je me souviens d'un épisode de Chapeau Melon et Bottes de Cuir où John Steed se livre à un énorme jeux de guerre face à une blonde superficielle... et perd lamentablement, malgré son insistance à modifier les règles au fur et à mesure. Ici, Wells montre que tout est modifiable, mais qu'il est important de s'accorder sur les règles avant de jouer.

Les jeux de parquet sont des détournements d'objets afin de créer des mondes, des univers à partir de tous les jouets que possèdent les enfants. C'est moins envolé, moins jouissif et Wells n'arrive pas à faire passer la même passion, le même enthousiasme. Je suis un peu resté sur ma faim.

Les éditions Bragelonne ont-elles effectué une nouvelle traduction du texte original? Mystère. On en a l'impression, mais l'exercice ne semble pas couronné de succès. La langue est assez rigide, rébarbative parfois. très datée et ampoulée. On a quand même droit à quelques saillies à l'encontre du colonialisme (humour très incisif et second degré de Wells, parlant de "sauvages négroïdes" pour mieux faire ressortir l'idiotie du racisme) ou des marchands de jouets qui ne savent pas ce dont les enfants rêvent.
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